Sur cette photo distribuée par les douanes libanaises hier, des pilules de Captagon saisies à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, en provenance du Liban. Douanes françaises/AFP
Environ 135 kilos de Captagon, considérée comme « la drogue des jihadistes », ont été saisis en janvier et février à l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle en provenance du Liban, une première en France, a annoncé hier la douane française.
« Récemment présenté comme "la drogue du conflit syrien", en raison des ravages qu'il cause dans ce pays, le Captagon est un psychostimulant créé à la fin des années 50 et désormais principalement consommé au Moyen-Orient », rappelle la douane dans son communiqué, rapporté par l'AFP. À base d'amphétamine, le Captagon est connu pour être utilisé par des jihadistes auteurs d'attentats. Il est également très prisé comme stimulant sexuel.
Les douaniers de Roissy en ont intercepté une première cargaison de 350 000 comprimés pour un poids total de 70 kilos le 4 janvier, en contrôlant des moules industriels en provenance du Liban et à destination de la République tchèque.
« Une coopération avec les autorités allemandes et tchèques est alors mise en place (...) dans le but d'identifier les destinataires en République tchèque, expliquent les douanes. Il s'avère que la cargaison est en réalité destinée à l'Arabie saoudite, en passant par la Turquie. »
Le 22 février, les agents saisissent 67 kilos de comprimés de Captagon dissimulés de la même façon, dans les parois des moules en acier.
« Selon les analyses réalisées en laboratoire, les comprimés sur lesquels sont inscrits les deux "C" caractéristiques du Captagon contiennent de l'amphétamine et de la théophyline », précisent les douanes dans leur communiqué. « C'est la première fois que cette drogue est saisie en France », relèvent-elles, ajoutant que la valeur de la marchandise est estimée à près de 1,5 million d'euros (1,7 million de dollars) sur le marché illicite de la revente de drogues.
Plusieurs ateliers de fabrication de Captagon auraient vu le jour dans la Békaa depuis le début de la guerre en Syrie, un pays qui était connu pour la production de cette amphétamine.