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Économie - Éclairage

L’OPEP cherche désormais à coexister avec le schiste

L’OPEP et des pays producteurs non-membres du cartel ont décidé jeudi de prolonger de neuf mois jusqu’à fin mars 2018 leur accord de réduction de la production. Archives AFP

D'abord ils se sont ignorés, puis ils se sont combattus. Aujourd'hui, en dépit d'objectifs opposés, ils discutent... Les relations entre l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et les producteurs américains de pétrole de schiste ont beaucoup évolué depuis que le cartel a découvert il y a cinq ans ces nouveaux concurrents qui s'invitaient sur son marché.

Les producteurs de pétrole de schiste américains étaient à Vienne où se tenait la semaine dernière la réunion des ministres de l'OPEP. De leur côté, des responsables du cartel se rendront au Texas afin de savoir si les deux industries peuvent coexister ou si, dans un proche avenir, elles se combattront à nouveau.
L'OPEP et des pays producteurs non-membres du cartel emmenés par la Russie ont décidé jeudi de prolonger de neuf mois jusqu'à fin mars 2018 l'accord de réduction de la production en vigueur depuis le début de l'année. Cette réduction reconduite de 1,8 million de barils par jour (bpj), soit 2 % environ de la production mondiale, est destinée à désengorger le marché et à doper les cours pétroliers.

 

(Lire aussi : Face au schiste américain, l’OPEP déçoit les marchés)

 

Guerre des prix
Mais l'OPEP réalise maintenant que ses efforts profitent aux producteurs de pétrole de schiste qui ont su réduire leurs coûts il y a trois ans quand Riyad a ouvert ses vannes, se lançant dans une guerre des prix qui a duré deux ans. Sur le Bassin permien, principal gisement américain, les pétroliers extraient l'or noir à des cadences frénétiques, tirant avantage d'une nouvelle technologie, de coûts bas et de cours stables, sapant quelque peu les initiatives de l'OPEP.

Celle-ci veut freiner la croissance de la production de pétrole de schiste en alimentant juste assez le marché pour maintenir les prix en deçà des 60 dollars le baril. « Les compagnies de pétrole de schiste aux États-Unis sont petites », a expliqué Noreddine Boutarfa, qui représentait l'Algérie à Vienne. « Entre 50 et 60 dollars le baril, (les Américains) ne peuvent pas produire au-delà de 10 millions de barils par jour (bpj). » C'est le niveau que la production américaine devrait atteindre l'année prochaine, selon des analystes, ce qui représenterait une hausse d'un million de bpj et un bond énorme pour une industrie qui a subi faillites et licenciements massifs durant la guerre des prix qui l'a opposée à l'OPEP en 2015 et 2016.
Mais ces volumes supplémentaires risquent d'être insuffisants pour satisfaire la hausse de la demande mondiale ou compenser l'épuisement naturel des gisements anciens, et c'est ce sur quoi compte l'OPEP. « À ce stade, l'objectif pour tous les membres de l'OPEP, c'est un baril à 55 dollars avec un maximum de 60 dollars, a déclaré le ministre iranien du Pétrole Bijan Zanganeh. Ce prix semble correct pour les deux parties. »

Quoi qu'il en soit, le pétrole de schiste n'est plus un sujet tabou pour le cartel. La prochaine réunion ministérielle entre délégués de l'OPEP et non-OPEP est prévue le 30 novembre. Alors que la plupart d'entre eux semblent penser qu'il faut s'accommoder du pétrole de schiste, d'autres pensent que les hostilités pourraient à nouveau se déclencher. « Si nous en arrivons à un point où nous nous sentirions grugés par des producteurs de pétrole de schiste dont le seul objectif serait de saboter le marché, l'OPEP se réunira à nouveau pour décider de la marche à suivre », a prévenu le ministre nigérian du Pétrole Emmanuel Kachikwu.

 

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