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Asile à des militaires turcs: Erdogan dit sa désapprobation à Merkel

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé à la chancelière allemande Angela Merkel sa désapprobation quant à l'asile accordé par Berlin à des militaires turcs accusés d'avoir pris part au putsch manqué de l'été dernier, a rapporté la presse turque samedi.

"Nous leur avons demandé +comment pouvez-vous faire cela?+", a déclaré M. Erdogan, selon des propos rapportés par le quotidien Hürriyet et recueillis dans le vol qui ramenait le président turc de Bruxelles, où avait lieu le sommet de l'Otan. "Malheureusement (Angela Merkel) a dit que cela ne dépendait pas d'elle", a-t-il ajouté.

La presse allemande a rapporté début mai que Berlin a répondu positivement aux demandes d'asile de ressortissants turcs, dont des militaires de l'Otan basés en Allemagne, au moment où Ankara a lancé de vastes purges contre la mouvance du prédicateur islamique Fethullah Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis et qui est accusé d'avoir fomenté le putsch manqué du 15 juillet.

Le ministère allemand de l'Intérieur a déclaré vendredi qu'il y a actuellement 217 demandeurs d'asile porteurs de passeports diplomatiques et 220 porteurs de passeports de service. Les autorités allemandes ne précisent pas en revanche combien d'entre eux ont obtenu l'asile, ni combien sont des militaires.
Dès janvier, Ankara avait pressé Berlin de rejeter de telles demandes et réclamé l'extradition des putschistes présumés installés en Allemagne.

Lors de cette rencontre qui a eu lieu jeudi en marge du sommet de l'Otan, Mme Merkel a par ailleurs "exigé" la libération du journaliste turco-allemand Deniz Yücel, en détention en Turquie depuis fin février, accusé de propagande "terroriste" et d'incitation à la haine. "Ils sont obsédés par Deniz Yücel", a déclaré M. Erdogan, selon Hürriyet. "Mais je leur ai rappelé +Il y a beaucoup de Deniz chez vous, je vous ai transmis leur dossier+", a-t-il affirmé, faisant allusion aux putschistes présumés.

Les relations entre l'UE et la Turquie se sont nettement tendues depuis le coup d'Etat manqué de juillet contre M. Erdogan et se sont encore détériorées pendant la campagne pour le référendum renforçant ses pouvoirs en avril.

A Bruxelles, M. Erdogan a rencontré jeudi le président du Conseil européen, Donald Tusk, et le président de la Commission, Jean-Claude Juncker. Il a qualifié, selon Hürriyet, la rencontre de "positive" et a assuré qu'elle a permis de donner "une nouvelle impulsion au processus d'adhésion de la Turquie à l'UE".

Le président turc a également affirmé que Bruxelles lui a présenté un calendrier à 12 mois pour améliorer les relations bilatérales, ajoutant qu'Ankara travaillera avec les dirigeants européens pour "prendre des mesures". Une porte-parole de la commission avait rapporté jeudi que "l'UE et la Turquie doivent et vont continuer de coopérer".

Mme Merkel et M. Erdogan ont par ailleurs discuté de la base d'Incirlik, dans le sud de la Turquie, qui sert aux opérations de la coalition internationale contre le groupe Etat Islamique et où sont déployés des militaires allemands. Les autorités turques ont interdit plus tôt ce mois-ci à des députés allemands de se rendre sur cette base. En réaction, Berlin a menacé d'en retirer ses soldats.

Mais le président turc a affirmé avoir demandé à ce que l'Allemagne transmette à la Turquie les noms des personnes souhaitant se rendre à Incirlik pour des vérifications, puisque, selon lui, certains députés allemands "soutiennent clairement des organisations terroristes".

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé à la chancelière allemande Angela Merkel sa désapprobation quant à l'asile accordé par Berlin à des militaires turcs accusés d'avoir pris part au putsch manqué de l'été dernier, a rapporté la presse turque samedi.
"Nous leur avons demandé +comment pouvez-vous faire cela?+", a déclaré M. Erdogan, selon des propos rapportés par le...