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Liban - La situation

Loi électorale : la pierre angulaire du nouveau projet enfin convenue

Le « fanous » de ramadan en face de la mosquée Mohammad el-Amine. Photo Marwan Assaf

Faux espoir. De petites phrases jetées çà et là, notamment par le secrétaire général du Hezbollah, avaient laissé croire qu'un progrès sur la loi électorale était en vue. L'annonce en milieu de soirée par la LBCI que cet accord était imminent n'en a été que plus crédible... Hélas, ce n'est pas encore tout à fait ça, bien que des progrès semblent avoir été effectués sur la voie de l'établissement de la pierre angulaire de la future loi électorale.

Selon les recoupements effectués hier soir, il semble qu'un projet de loi électorale fondé sur la proportionnelle, sur base de quinze circonscription, a fait sinon l'unanimité, du moins un large consensus. Les circonscriptions électorales sont au nombre de quinze, trois par mohafazat, sur la base des cinq mohafazats historiques. Dans chaque circonscription, l'électeur aura droit à un vote préférentiel, mais pas sur base confessionnelle. Selon notre correspondant Khalil Fleyhane, informé de ce progrès, le président Aoun aurait demandé à examiner le projet à tête reposée durant le week-end.

Toujours selon Khalil Fleyhane, le vice-président des Forces libanaises Georges Adwan aurait transmis le projet gagnant au Premier ministre, et, si l'on en croit un proche de ce dernier, le texte n'a pas été rejeté. Fort de ce premier acquis, M. Adwan aurait alors pris le chemin de Aïn el-Tiné pour en débattre avec le président de la Chambre. Ce dernier ne l'aurait pas rejeté non plus, mais aurait formulé des remarques qu'il est apparu nécessaire de clarifier. Celles-ci portent notamment sur les contours des trois circonscriptions de Beyrouth, le transfert de certains sièges maronites d'un caza à l'autre, le vote préférentiel, sans oublier le vote de présélection sur lequel insiste le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil. Cette dernière précondition tenant à cœur à M. Bassil, qui considère qu'elle garantit la représentativité des députés maronites, même s'ils sont élus par des majorités hétérogènes.

Une source autorisée proche des pourparlers d'hier a précisé que le chef de l'État en était « informé de loin », et qu'il a éprouvé le besoin d'y voir plus clair. Et la source d'assurer que le décret d'ouverture d'une session extraordinaire de la Chambre, dont la session ordinaire s'achève à la fin du mois, sera signé au début de la semaine prochaine, et qu'il n'y a aucune urgence à se prononcer rapidement, comme si le décret d'ouverture était entouré d'incertitude.

On rappelle que le secrétaire général du Hezbollah avait affirmé, dans son discours de jeudi dernier, que « de nouvelles idées ont émergé qui pourraient permettre aux formations politiques de s'entendre sur une nouvelle loi électorale ». Toutefois, des observateurs assurent que l'accord du mouvement Amal serait « tactique » et que Nabih Berry compte sur l'attachement de Gebran Bassil à la préqualification pour rejeter sur le CPL la responsabilité de l'échec de la nouvelle tentative. Le Hezbollah ne serait pas loin d'une telle logique et compterait sur une condition inacceptable quelconque pour jeter sur les autres la responsabilité d'un échec.

 

(Lire aussi : Sommet de Riyad : le Liban a passé le cap)

 

 

Pas dupes
Les milieux du palais présidentiel ne sont pas dupes des manœuvres qui ont marqué la recherche d'une nouvelle loi électorale. Le chef de l'État avait lui-même avoué, il y a quelques jours, qu'à la recherche de la parité islamo-chrétienne au niveau de la représentativité des députés (et non pas de leur appartenance confessionnelle), la distribution des sièges était encore entachée d'une criante inégalité. Se basant sur le scrutin de 2005, M. Aoun avait constaté que seuls les députés de Jbeil, du Kesrouan et du Metn étaient pleinement représentatifs de l'électorat chrétien. Pour lui, en termes de pourcentage, on était très loin des 50 % du nombre des députés de la Chambre prévus par la Constitution.

On s'en doute, une nouvelle loi électorale est loin d'épuiser les interrogations qui agitent la classe politique et l'opinion. La vive polémique opposant le ministre des Télécoms Jamal Jarrah à son prédécesseur, Boutros Harb, illustre parfaitement les relents de marchés douteux conclus à la faveur de l'équipement en infrastructure du pays. Après la polémique sur des centrales flottantes qu'on loue à prix d'or, plutôt que de les acheter, vient aujourd'hui celle de l'installation des fibres optiques qui doivent accélérer la vitesse des communications par internet. M. Harb dénonce la scandaleuse concession – non exclusive – accordée à une firme par M. Jarrah. Le député de Batroun estime en effet que ses capacités financières sont telles que cela revient presque à lui en accorder le monopole en lui permettant d'éliminer toute concurrence.

Une autre crise a par ailleurs éclaté, cette fois au sein de Télé-Liban dont l'enjeu est l'objectivité de ses bulletins d'information. Comme s'il manquait à notre télévision nationale de nouveaux déboires, quand les énergies devraient se concentrer sur son relèvement et sur la diffusion de l'esprit de concorde nationale qu'elle a vocation de défendre. En particulier l'esprit si particulier du mois du jeûne de ramadan qui s'ouvre aujourd'hui.

 

 

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Faux espoir. De petites phrases jetées çà et là, notamment par le secrétaire général du Hezbollah, avaient laissé croire qu'un progrès sur la loi électorale était en vue. L'annonce en milieu de soirée par la LBCI que cet accord était imminent n'en a été que plus crédible... Hélas, ce n'est pas encore tout à fait ça, bien que des progrès semblent avoir été effectués sur la...

commentaires (6)

De toute cette cuisine, je refuse le plat qui consiste à transférer certains sièges maronites d'un caza à un autre... Le maronite tripolitain tient à son député, comme le maronite de Baalbek-Hermel tient aussi à son député... Tout cela sent la mainmise du CPL et des FL sur l'électorat chrétien, ce que je refuse catégoriquement. Que nos petits Staline et autres Hitler sachent que le Liban est un pays démocratique qui refuse toutes les dictatures.

Un Libanais

12 h 10, le 27 mai 2017

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Commentaires (6)

  • De toute cette cuisine, je refuse le plat qui consiste à transférer certains sièges maronites d'un caza à un autre... Le maronite tripolitain tient à son député, comme le maronite de Baalbek-Hermel tient aussi à son député... Tout cela sent la mainmise du CPL et des FL sur l'électorat chrétien, ce que je refuse catégoriquement. Que nos petits Staline et autres Hitler sachent que le Liban est un pays démocratique qui refuse toutes les dictatures.

    Un Libanais

    12 h 10, le 27 mai 2017

  • On tourne toujours en rond pour des manœuvres inutiles.

    Antoine Sabbagha

    12 h 07, le 27 mai 2017

  • La polémique sur les marchés publics- centrales flottantes, fibre optique- n'ont qu'un but: assurer LA commission aux responsables intervenants!!!

    Skamangas Stelios

    10 h 54, le 27 mai 2017

  • Compagnon de la table ronde goûte t'en va si le vin est bon .. goûte t'en va oui oui oui goûte t'en va non non non goûte t'en va si le vin est bon ...... Jusqu'à la lie , je vous dis ...... et le donne va changer ....lollllllll........

    FRIK-A-FRAK

    10 h 38, le 27 mai 2017

  • NE PAS PERMETTRE UNE VRAIE REPRESENTATIVITE DES CHRETIENS EST LE MOT D,ORDRE TINOHEZBIOTE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 09, le 27 mai 2017

  • "...et compterait (le Hezbollah) sur une condition inacceptable quelconque pour jeter sur les autres la responsabilité d'un echec..." Et ce parti se nomme le "parti de DIEU"...alors qu'il devrait se nommer : "le parti de toutes les guerres et trahisons envers la patrie" ! Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 29, le 27 mai 2017

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