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Économie - Union européenne

Grève générale en Grèce contre un nouveau train d’austerité

Le syndicat grec des policiers a déployé une banderole sur la colline de Lycabette à Athènes, questionnant en grec et en allemand : « Combien vaut la vie d’un policier M. Tsipras ? » Alkis Konstantinidis/Reuters

Des milliers de personnes ont manifesté hier à Athènes et une grève générale a été observée à travers la Grèce contre de nouvelles mesures d'austérité dictées par les créanciers du pays et que le Parlement doit voter ce soir.
Près de 12 000 personnes, dont plus de 8 000 du syndicat proche des communistes PAME, selon la police, se sont rassemblées en fin de matinée dans le centre d'Athènes pour dénoncer les nouvelles coupes dans les retraites et les hausses d'impôts prévues entre 2018 et 2021, dans le cadre du budget de moyen terme débattu depuis lundi au Parlement. Des mesures de rigueur avaient déjà été adoptées l'année dernière par le gouvernement de gauche d'Alexis Tsipras, pour la période courant jusqu'à la fin du plan d'aide actuel, juillet 2018.
Parmi les actions les plus spectaculaires, le syndicat grec des policiers a déployé une banderole sur la colline de Lycabette à Athènes, questionnant en grec et en allemand : « Combien vaut la vie d'un policier M. Tsipras ? Combien vaut la vie d'un policier "Frau" Merkel ? » Alexis Tsipras, chef du parti de gauche Syriza et au pouvoir depuis janvier 2015, est mis en cause par les syndicats pour avoir poursuivi la politique de rigueur de ses prédécesseurs de droite et du Pasok (socialistes), qui depuis l'éclosion de la crise de la dette en 2010 « se sont soumis aux diktats des créanciers », selon la centrale du public Adedy.

Berlin à l'origine de la rigueur
Pour sa part, Berlin est considéré par les syndicats grecs comme à l'origine de la rigueur en Europe. « Nous souhaitons envoyer un message au gouvernement, à l'Union européenne (UE) et au Fonds monétaire international (FMI), nous n'allons pas les laisser dépecer nos vies », a lancé aux médias Alekos Perrakis, du syndicat proche des communistes PAME.
À Thessalonique, deuxième ville grecque, 6 000 personnes ont aussi manifesté, selon la police.
Observée à l'appel de l'Adedy et de la centrale du privé GSEE, la grève d'hier a affecté surtout les transports : métro, bus, tramways à Athènes sont perturbés pendant toute la journée. Les liaisons maritimes vers les îles sont perturbées depuis mardi, les marins observant une grève de 48 heures. De nombreux vols, surtout intérieurs, ont été annulés tandis que les vols internationaux ont dû reprogrammer leurs horaires en raison d'un arrêt de travail des aiguilleurs du ciel. Les écoles sont fermées et les hôpitaux fonctionnent avec un personnel d'astreinte.
Le projet de loi que contestent les grévistes porte sur de nouvelles économies de l'ordre de 4,9 milliards d'euros (5,4 milliards de dollars), réclamées par les créanciers pour après le plan actuel, en échange d'une tranche de prêts d'environ 7 milliards d'euros (7,7 milliards de dollars) du plan actuel. Cette somme permettra à la Grèce de rembourser à la BCE une échéance concernant un plan précédent.
Le projet de loi a été voté en commission parlementaire mardi soir par les seuls députés de Syriza et de l'ANEL, petit parti souverainiste qui gouverne avec Syriza.
Le ministre des Finances Euclide Tsakalotos s'est prévalu devant les députés de contre-mesures en faveur des plus démunis, d'un montant qu'il annonce à 7,6 milliards d'euros (8,4 milliards de dollars).
Ce nouveau train d'austérité arrive alors que, malgré les prévisions de la Commission européenne d'une croissance de 2,1 % en 2017, le pays peine toujours à sortir de la récession : le PIB s'est contracté de 0,5 % sur un an au premier trimestre, après une croissance zéro en 2016. Privé des marchés d'emprunt depuis 2010 à l'exception d'un bref essai en 2014, le gouvernement espère cependant être en mesure d'y retourner d'ici à fin 2017. Athènes s'attend surtout à ce que l'adoption de ces mesures permette d'ouvrir la discussion sur l'allègement de la dette publique, à 179 % du PIB, lors de la réunion cruciale des ministres des Finances de la zone euro le 22 mai.
Source : AFP

Des milliers de personnes ont manifesté hier à Athènes et une grève générale a été observée à travers la Grèce contre de nouvelles mesures d'austérité dictées par les créanciers du pays et que le Parlement doit voter ce soir.Près de 12 000 personnes, dont plus de 8 000 du syndicat proche des communistes PAME, selon la police, se sont rassemblées en fin de matinée dans le...
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