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Liban - Lecture

« Une brève Histoire de Dieu », d’Ibrahim Tabet... plus mystérieuse qu’on ne le pense

Une brève Histoire de Dieu, le titre de l'ouvrage que publie Ibrahim Tabet* et qu'il vient de signer à la Librairie Antoine, est en lui-même une provocation. Il dit que Dieu n'a d'autre réalité que la représentation que s'en fait l'homme. Et le livre se présente comme un récit détaillé de l'évolution de cette représentation à travers les époques, jusqu'à l'athéisme d'un monde se jugeant assez « mûr » pour se passer de Dieu et en parler comme d'une « invention ».

Ibrahim Tabet est diplômé d'HEC et licencié en histoire. Il se veut agnostique. Si tel est le cas, son titre est trompeur dans la mesure où un agnostique ne nie pas l'existence de Dieu, mais suspend son jugement. Or le titre est sans équivoque. Fort de cet écart entre ce qui est pensé et ce qui est écrit, disons que s'il est légitime de faire l'historique de la conscience que les différentes sociétés se sont faites de Dieu, il est réducteur d'en conclure que Dieu « a été inventé ».

Certes, on peut être intrigué par l'apparition concomitante, entre le VIIe et le Ve siècle avant l'ère chrétienne en Grèce, au Proche-Orient et en Asie, de philosophies et de religions intégrant la notion de salut individuel : la philosophie grecque, le zoroastrisme, le bouddhisme, les sagesses chinoises et le judaïsme », en s'interrogeant sur ce qu'en histoire – comme science humaine – on appelle le « temps long ». Est-il légitime pour autant de conclure à la construction de la foi ? Ce serait d'abord réduire à rien les témoignages précieux de ce que les fondateurs de religions et de sagesses ont dit d'eux-mêmes et de la source de leur savoir. Ce serait aussi bannir comme superfétatoire toute interrogation sur le mystère de l'être, toute interrogation de l'homme sur sa nature. Ce ne serait plus de l'histoire, mais de l'historicisme, « le fait aveugle sans son sens », comme dit le cardinal Joseph Ratzinger dans l'un de ses articles (in Marie première Église). Pourquoi ne pas penser plutôt – ou en même temps – que l'histoire de la conscience de Dieu est celle de la révélation de Dieu par lui-même, plutôt que celle de la construction de Dieu par les hommes ?

 

(Lire aussi : Islamisation de l'Europe ou islam européen ?)

 

Si Dieu est, et s'il est par essence vérité immuable, ne peut-on s'attendre à ce qu'il ait traité l'humanité – aujourd'hui parvenue à la pleine conscience de son unité et de son autonomie – avec le même amour qu'il l'a fait pour chaque être en particulier ?
Ne peut-on présumer qu'il existe une pédagogie de la révélation qui a conduit Dieu à se révéler, et à révéler du même coup l'homme à lui-même à la lumière de Dieu, en fonction des territoires de la connaissance qu'il a progressivement conquis ? Ne peut-on s'attendre à cela de la part d'un Dieu qui s'est incarné ?

Ces quelques réflexions ne doivent pas décourager la lecture d'un livre érudit, encore que sur le temps court, en particulier sur le christianisme, il soit par moments incertain – des citations imprécises du pape Jean-Paul II – et dont les références ne tiennent pas compte de l'immense effort d'aggiornamento déployé par l'Église et des théologiens catholiques, notamment ceux du « ressourcement » (Henri de Lubac, Hans Urs von Balthasar, Karl Rahner, Joseph Ratzinger, Jean Daniélou), dans un effort sincère pour dégager le christianisme de sa gangue scolastique et moralisatrice et l'offrir aux hommes non plus comme « religion naturelle » parmi d'autres, mais comme « religion du dépassement de la religion » (Marcel Gauchet), c'est-à-dire Vie et non plus phénomène historique, construction culturelle.

 

(Lire aussi : « La vie à plein temps » d'Ibrahim Tabet)

 

« Limite physique »
Du reste, vers la fin de son livre (page 340), Ibrahim Tabet nous livre lui-même une phrase qui relativise son propos : « Plus la science progresse, plus se confirme qu'il y a une limite physique au-delà de laquelle notre seule raison est impuissante à expliquer la réalité. » Nous pensons que le linceul de Turin fait partie de ces énigmes qui ne seront résolues que si l'on accepte que l'Esprit existe et qu'il informe la matière selon des lois autres que les « lois naturelles ».

Une nouvelle énigme s'est d'ailleurs ajoutée récemment à celle du linceul. Elle touche à la pierre originelle de la tombe où fut déposé le corps de Jésus descendu de la croix. Au cours de l'été 2016, la professeure Antonia Maropoulou (Université d'Athènes) et plusieurs spécialistes grecs ont restauré le tombeau de Jésus, situé à l'intérieur de l'église du Saint-Sépulcre, à Jérusalem. Mais l'équipe a été confrontée à une péripétie étrange. «Il y a parfois des phénomènes qu'on ne peut expliquer», raconte la femme, ingénieure chimiste, dans un reportage diffusé sur France 2. L'exploration de la cavité de la pierre sainte ne s'est pas déroulée tout à fait comme prévu. « Quand nous avons essayé d'explorer la cavité de la pierre sainte, les appareils qui analysent la résonance électromagnétique sont tombés en panne, témoigne Antonia Maropoulou. Aucune explication rationnelle n'a pu permettre d'expliquer la panne de ces instruments pourtant très sophistiqués. « La tombe du Christ est une tombe vivante... », explique la scientifique. Une affirmation comme celle-ci ne s'invente pas.

 

*Une brève Histoire de Dieu, Ibrahim Tabet, L'Harmattan, 341 pages.

 

Pour mémoire

Ibrahim Tabet délégué de « La Renaissance française » au Liban

Une brève Histoire de Dieu, le titre de l'ouvrage que publie Ibrahim Tabet* et qu'il vient de signer à la Librairie Antoine, est en lui-même une provocation. Il dit que Dieu n'a d'autre réalité que la représentation que s'en fait l'homme. Et le livre se présente comme un récit détaillé de l'évolution de cette représentation à travers les époques, jusqu'à l'athéisme d'un monde se...

commentaires (5)

(Suite) Croyez-moi que la vraie moralité et honnêteté se trouvent dans la méthode scientifique: au moins, elle va du concept que je ne sais pas, mais j'émets des hypothèses et fait des expériences pour les prouver et si elles échouent, je reconnais mon erreur, corrige le tir, et petit à petit, on est arrivé aux avancées phénoménales et exponentielles des connaissances qui, malheureusement, jour après jour, mettent en doute l'existence de Dieu de manière rationnelle et logique.. Oui, je suis d'accord avec Mr. Tabet sur les origines de la notion de Dieu... Quant au fait qu'il se dise agnostique, c'est à son honneur, car le scientifique ne prétend pas avoir la vérité absolue sur tout, mais ce n'est pas parce qu'il y'a encore certains phénomènes inexpliqués qu'ils sont d'origine divine: c'est que simplement la science actuelle n'est pas assez avancée pour l'expliquer: mettez entre les mains d'un homme du Moyen-age votre cellulaire et demandez-lui qui l'a inventé? La science ne peut créer une expérience pour prouver la non-existence de Dieu, mais c'est aux théologiens plutôt de prouver son existence autre que par des dogmes, des mystères et en jouant avec l'émotion des gens avec de belles paroles. Et, encore une fois, Mr. Noun, je respecte votre foi profonde, mais vous avez écrit tout un article pour ne rien prouver.

Saliba Nouhad

15 h 20, le 18 mai 2017

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Commentaires (5)

  • (Suite) Croyez-moi que la vraie moralité et honnêteté se trouvent dans la méthode scientifique: au moins, elle va du concept que je ne sais pas, mais j'émets des hypothèses et fait des expériences pour les prouver et si elles échouent, je reconnais mon erreur, corrige le tir, et petit à petit, on est arrivé aux avancées phénoménales et exponentielles des connaissances qui, malheureusement, jour après jour, mettent en doute l'existence de Dieu de manière rationnelle et logique.. Oui, je suis d'accord avec Mr. Tabet sur les origines de la notion de Dieu... Quant au fait qu'il se dise agnostique, c'est à son honneur, car le scientifique ne prétend pas avoir la vérité absolue sur tout, mais ce n'est pas parce qu'il y'a encore certains phénomènes inexpliqués qu'ils sont d'origine divine: c'est que simplement la science actuelle n'est pas assez avancée pour l'expliquer: mettez entre les mains d'un homme du Moyen-age votre cellulaire et demandez-lui qui l'a inventé? La science ne peut créer une expérience pour prouver la non-existence de Dieu, mais c'est aux théologiens plutôt de prouver son existence autre que par des dogmes, des mystères et en jouant avec l'émotion des gens avec de belles paroles. Et, encore une fois, Mr. Noun, je respecte votre foi profonde, mais vous avez écrit tout un article pour ne rien prouver.

    Saliba Nouhad

    15 h 20, le 18 mai 2017

  • Non, Mr Noun, encore une fois, nous voyons que vous versez dans un discours théologique d'obédience purement catholique pour justifier à tout prix vos préceptes religieux sur l'existence de Dieu coûte que coûte. Le problème, c'es t que les discours et interprétations philosophico-métaphysiques sur l'angoisse existentielle de l'homme ainsi que sur ses relations sociales et sa survie dans la nature mystérieuse et violente qui l'entoure ont mené depuis l'antiquité à la création de plus de 3000 dieux qui seraient l'origine de tous les mystères qui les entourent (The Gods of the gaps) et à qui on doit obédience absolue, on leur fait des sacrifices pour gagner leurs faveurs et, surtout se promettre une meilleure vie à leur côté en proportion inverse de leur état de misère physique et sociale sur terre. La seule différence, c'est que l'avancée spectaculaire des connaissances scientifiques depuis 100 ans, les révolutions sociales dans les pays occidentaux ayant sécularisé et amélioré de manière importante les conditions de vie des gens qui, fort probable, comprennent mieux le monde et l'univers qui les entoure, l'origine de toutes les espèces vivantes dont nous faisons partie ainsi que leur évolution, nous a fait réaliser le primitivisme, la fausseté et la prétention de dogmes et réalités religieuses perpétuées durant des siècles sans questionnement au risque d'apostasie et de menace pour votre vie. (Suite)

    Saliba Nouhad

    14 h 50, le 18 mai 2017

  • ce commentaire deforme l'esprit du livre et n'a pour but que de defendre le christianisme.

    Chahrouri Fadi

    12 h 48, le 18 mai 2017

  • LE COSMOS OU LA NATURE SI ON PREFERE L,APPELER AINSI EST DIEU ! IL S,EST CREE ET SE RECREE... IL A CREE ET IL CREE ENCORE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 44, le 18 mai 2017

  • "La première gorgée du verre de la science naturelle vous transformera en athéiste, mais au fond du verre Dieu vous attend." (Werner Heisenberg, fondateur de la mécanique quantique)

    Yves Prevost

    07 h 29, le 18 mai 2017

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