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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Marine Le Pen, le deal raté de Trump

La candidate du FN avait reçu le soutien de plusieurs proches du président américain.

Marine Le Pen à la Trump Tower, le 12 janvier 2017. Sam Levine/AFP

Peu après l'élection de Donald Trump à la présidence américaine, Marine Le Pen s'est rendue à New York et s'est réunie avec quelques proches du président élu, sans toutefois pouvoir le rencontrer. Elle cherchait à entrer en contact avec un groupe d'Américains désireux de participer financièrement à sa campagne électorale. Elle y a quelque peu réussi grâce à George « Guido » Lombardi, qui entretient de bonnes relations – personnelles et professionnelles – avec Donald Trump (il habite deux étages plus bas à la Trump Tower). Il est également dans l'immobilier et se présente comme intermédiaire important entre tous les dirigeants européens d'extrême droite. Il est donc un maillon déterminant du réseau de Trump et passe beaucoup de week-ends à Mar-a-Lago, où le président possède une propriété.
Guido Lombardi avait organisé en son domicile à la Trump Tower une levée de fonds pour Marine Le Pen, où se sont retrouvés des hommes d'affaires, des magnats de l'immobilier et des donateurs potentiels, dont des Américains, des Israéliens, des Indiens et des Russes. Le président Trump n'était pas présent. Le contact semble s'être maintenu entre la candidate du Front national et M. Lombardi, puisque ce dernier s'est rendu à Paris dans l'espoir d'assister à la victoire de Marine Le Pen lors du second tour de la présidentielle française.

 

(Lire aussi : Pourquoi la France n'a pas été emportée par la vague populiste...)

 

Renverser la donne
Pour rappel, à l'issue du premier tour du scrutin, le président Trump avait fait l'éloge de la candidate du FN et de sa politique de Frexit (sortie de la France de l'Union européenne). Selon un analyste, le président américain espérait un gain substantiel pour ses premiers 100 jours, qu'une victoire de Marine Le Pen en France aurait contribué à concrétiser. À plus d'une reprise, d'ailleurs, la candidate a déclaré qu'elle allait changer l'ordre politique mondial avec le nouvel occupant de la Maison-Blanche. L'élection du nouveau président français, Emmanuel Macron, a renversé la donne. Presque tous les commentateurs américains sont unanimes sur les raisons qui ont poussé les Français à voter pour le jeune fondateur d'En Marche!, c'est-à-dire « par rejet de la mouture toxique Le Pen-Poutine-Trump ».


(Lire aussi : La présidentielle française 2017, accélérateur de transition)

 

Quant à l'establishment américain, il voit dans la victoire de Macron un développement positif, parce qu'elle promet la continuité des bonnes relations avec Washington, comme cela a été le cas avec ses deux prédécesseurs, y compris le réengagement de la France avec Washington et l'OTAN. Paradoxalement, le président Trump a été l'un des premiers leaders du monde à féliciter le nouveau dirigeant français.
La percée de Marine Le Pen au premier tour avait pourtant été quelque peu célébrée en Amérique, depuis la Trump Tower jusqu'au Congrès, où elle a pu établir quelques contacts, et notamment le congressman républicain Steve King (islamophobe et anti-immigration) et l'ancien congressman Michael Flanagan, qui a déclaré que Madame Le Pen pouvait améliorer les relations entre les États-Unis et la Russie.

À présent, la Maison-Blanche tente de se concentrer sur les relations économiques entre les deux pays, la France étant le troisième grand partenaire commercial de l'Amérique, qui exporte vers la France l'équivalent de 30 milliards de dollars et importe pour 45 milliards. Dans ce contexte, serait-il sage d'annuler, comme l'a affirmé Donald Trump, la participation des États-Unis à l'accord de Paris sur le changement climatique ?
En attendant, selon la chaîne télévisée CBS, l'élection d'Emmanuel Macron a été un soulagement pour beaucoup. L'essayiste Romuald Sciora, qui menait les débats du Monde diplomatique et qui vit actuellement aux États-Unis, a déclaré sur cette même chaîne que « la victoire de Le Pen aurait été un désastre pour l'Europe et pour le reste du monde, par extension... » « La victoire de Macron ne changera pas la vague de nationalisme qui traverse le monde occidental. Seule une véritable révolution civilisationnelle pourrait arrêter cette vague », a-t-il estimé.

 

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commentaires (1)

E. Macron le boulet français "sympa " à la mode , continu de plaire à une presse et médias de l'establishment US , et du journalistiquement correct de la "bisounoursocratie" internationale ...

M.V.

07 h 54, le 13 mai 2017

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Commentaires (1)

  • E. Macron le boulet français "sympa " à la mode , continu de plaire à une presse et médias de l'establishment US , et du journalistiquement correct de la "bisounoursocratie" internationale ...

    M.V.

    07 h 54, le 13 mai 2017

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