Il n'y aura pas de gagnant à la guerre en Syrie, selon le patron de l'Onu

Le Secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a estimé que personne ne sortirait gagnant de la guerre en Syrie et a appelé les différents acteurs en présence à accepter une solution politique, lors d'un discours à Londres mercredi.

"Il est grand temps de réaliser que personne ne gagnera ce conflit", a déclaré M. Guterres, soulignant que cette "guerre constituait un danger pour nous tous" en alimentant l'instabilité dans la région et le terrorisme au niveau mondial. Le conflit syrien dure depuis plus de six ans. Il a fait plus de 320.000 morts et provoqué le déplacement ou le départ hors de leur pays de millions de personnes.

"Il n'y aura de paix en Syrie, ni dans aucun des autres conflits que nous observons actuellement, que lorsque les parties en présence comprendront qu'ils ne peuvent pas gagner la guerre", a ajouté M. Guterres, qui doit participer jeudi à une conférence internationale sur la Somalie à Londres. "Que ce soit en Syrie, au Yémen, en Libye, au Soudan du Sud, ces conflits n'ont pas de vainqueur possible, seule une solution politique peut les résoudre", a-t-il encore dit.

Interrogé sur l'incapacité de l'ONU à contribuer à mettre fin à ces conflits, M. Guterres a admis une certaine "paralysie" du fait des différents vétos émis par tel ou tel pays. "Aujourd'hui, le Conseil de sécurité n'est capable de résoudre une crise que lorsque les pays (impliqués) sont d'accord sur la manière de le faire", a-t-il dit tout en soulignant que tout un jeu diplomatique se déroulait loin des yeux du public.

Interrogé sur la montée des nationalismes et du racisme à travers le monde, M. Guterres a constaté que "beaucoup de monde était en colère parce qu'ils voient la richesse, ils voient certaines personnes qui vivent extrêmement bien et ils se sentent abandonnés".

"Le niveau des inégalités dans le monde a augmenté" et "le seul moyen d'éviter les comportements irrationnels est de s'attaquer à ce problème, de montrer aux gens que leurs gouvernements et des organisations comme la nôtre se préoccupent d'eux", en cherchant à créer des emplois ou avec des programmes sociaux.