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Liban - Pour préserver l’espoir

« Seuls ceux qui m’ont enlevé connaissent mon sort »

Des milliers de personnes ont disparu pendant la guerre du Liban. Leur sort reste inconnu. Dans le cadre du projet « Fus'hat Amal »*, nous publions le portrait de l'une d'elles.

Ahmad Tabchi a disparu à l’âge de 27 ans.

Je m'appelle Ahmad.
J'étais vendeur dans un magasin de vêtements pour enfants dans les souks de Saïda. Compte tenu de mon métier, je devais rester toujours élégant. Ainsi, tous les matins, je prenais le temps de repasser moi-même mes vêtements, ce qui me valait les moqueries de mes proches. Le soir, je rentrais à la maison, content de retrouver mes neveux et nièces, qui m'attendaient, impatients de jouer avec moi et de découvrir si je leur avais rapporté quelque chose du magasin.
J'étais surtout très attaché à ma nièce Nariman. J'essayais de lui apprendre à marcher. Mes méthodes n'étaient pas toujours appréciées par ma sœur, Nour, qui me reprochait gentiment d'encourager sa fille à marcher en lui offrant des bonbons...
Un soir de février 1985, j'ai quitté la maison pour passer la soirée chez mon ami Abd à Abra. Il étudiait la médecine dentaire en Roumanie et était de passage au Liban.
Plusieurs amis nous ont rejoints et nous avons passé quelques heures à bavarder. Après nous être dit au revoir et nous être promis de rester en contact, je suis reparti en voiture.
Ce qui s'est passé ensuite, seules les personnes qui m'ont enlevé cette nuit-là le savent.
Mon nom est Ahmad Tabchi. J'avais 27 ans. Ne laissez pas mon histoire s'interrompre ici.

*« Fus'hat amal », projet initié par l'ONG Act for the Disappeared, vise à honorer les disparus et à défendre le droit de savoir de leur famille. Retrouvez leurs histoires sur : fushatamal.org Si vous être proche d'un disparu, contactez l'ONG aux 01/443104, 76/933306.

Je m'appelle Ahmad.J'étais vendeur dans un magasin de vêtements pour enfants dans les souks de Saïda. Compte tenu de mon métier, je devais rester toujours élégant. Ainsi, tous les matins, je prenais le temps de repasser moi-même mes vêtements, ce qui me valait les moqueries de mes proches. Le soir, je rentrais à la maison, content de retrouver mes neveux et nièces, qui...

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