Rechercher
Rechercher

Liban - Corruption

« Sakker el-Dekkéné » pointe du doigt le Conseil du Sud

Selon le rapport de l'ONG, le projet de distribution d'eau de Aïn Zarka aurait coûté trente millions de dollars de plus que la somme estimée pour sa réalisation.

La corruption touche la quasi-totalité des institutions libanaises. Un rapport rendu public par l'ONG anticorruption Sakker el-Dekkené pointe notamment sur ce plan un doigt accusateur vers le Conseil du Sud.

Dès sa première page, le rapport de l'ONG souligne qu'il met à la disposition du grand public une note portant sur des soupçons de corruption, des dilapidations de fonds publics, et des violations à la loi, attribués au Conseil du Sud.

Le document soulève notamment le cas de la distribution d'eau de Aïn Zarka dans la Békaa-Ouest, soulignant que les montants des adjudications sur ce plan ne correspondent pas aux frais réels du projet.
Le rapport expose en détail les transgressions qui auraient été commises au cours de la réalisation de ce projet. Ce dernier, selon Sakker el-Dekkené, aurait été échelonné sur trois étapes, sur une période qui dépasse les délais. Cela avait permis aux responsables du projet de dilapider les fonds publics par des moyens divers.

L'ONG précise dans ce cadre que les frais du projet auraient été estimés à vingt millions de dollars, comme l'indique la première étude. Cependant, au cours de sa réalisation, ces frais se seraient élevés à cinquante millions de dollars. Cette importante différence entre les deux chiffres laisse planer de nombreux points d'interrogation concernant cette hausse non justifiée de trente millions de dollars.

Sakker el-Dekkéné ramène cet écart à plusieurs transgressions à la loi. Ainsi, les mêmes travaux auraient été facturés plusieurs fois. Le prix des matières premières aurait été haussé en comparaison avec la grille des prix émise par le ministère de l'Énergie. L'adjudication de l'étude et la réalisation du projet auraient été remportées par une même personne, ce qui a pour conséquence une perte de crédibilité.

L'ONG anticorruption ne se contente pas de dénoncer ces violations de la loi, mais elle inclut dans son rapport des documents et des chiffres censés prouver la véracité de ses propos. « Ce document est une note de dénonciation que nous présentons à l'opinion publique ainsi qu'au parquet près la Cour de cassation, en vue d'entamer les procédures d'investigation et de repérer les responsables et de les juger », peut-on lire dans le rapport.

Aussitôt diffusé, le Conseil du Sud s'est empressé de publier un communiqué dans lequel il répond aux accusations qui lui ont été adressées. Il justifie le retard dans la réalisation du projet par les différents obstacles rencontrés en cours de chemin. Quant aux autres accusations, le Conseil a appelé l'association à présenter ses preuves et à recourir à des architectes spécialistes pour mieux lui expliquer comment se font les choses sur le terrain.

 

(Pour mémoire : La corruption fait rage et personne ne fait confiance à l’État »)

 

Attendre l'action du gouvernement
Pourquoi l'ONG a-t-elle choisi de mettre le doigt sur le dossier du projet de distribution d'eau d'Aïn Zarka, en particulier ? « Pourquoi pas ? » répond Rabih Nassar, président de Sakker el-Dekkéné. « Nous avons déjà traité le dossier des douanes, du ministère de l'Économie et du niveau de corruption dans l'ensemble des institutions libanaises », indique-t-il à L'Orient-Le Jour, avant d'ajouter : « Ce dossier montre beaucoup de failles et suscite des interrogations, d'où la nécessité de le mettre en exergue pour que les parties concernées vérifient dans les moindres détails ces soupçons. »

Pour le moment, l'association se contente de soulever ce cas. « Nous attendons que les institutions compétentes s'en saisissent. Nous donnons au gouvernement la chance de faire son travail, d'autant que dans un pays qui fonctionne comme il faut, l'État ne doit pas attendre une mobilisation de la part du peuple pour qu'il remplisse ses fonctions de base », affirme M. Nassar.

« Nous sommes conscients de la volonté d'occulter ce dossier pour que les soupçons ne soient pas vérifiés, parce que si ces soupçons s'avèrent vrais, une foule d'autres dossiers suivront », ajoute-t-il avant de conclure : « Quant à la réponse du Conseil du Sud, je me contente de dire qu'en tant que citoyen, j'ai le droit de savoir comment est dépensé l'argent public, qu'il y ait soupçons de dilapidation ou pas. »

La corruption touche la quasi-totalité des institutions libanaises. Un rapport rendu public par l'ONG anticorruption Sakker el-Dekkené pointe notamment sur ce plan un doigt accusateur vers le Conseil du Sud.
Dès sa première page, le rapport de l'ONG souligne qu'il met à la disposition du grand public une note portant sur des soupçons de corruption, des dilapidations de fonds publics, et...

commentaires (3)

LES MEMES... TOUJOURS LES MEMES... PRODROMES DE LA LATTA ET LA BATTA...

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 21, le 06 mai 2017

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • LES MEMES... TOUJOURS LES MEMES... PRODROMES DE LA LATTA ET LA BATTA...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 21, le 06 mai 2017

  • Oui au name and shame, seul moyen efficace de lever le voile sur les pratiques de corruption en obligeant les institutions pointées du doigt à justifier leur travail, preuves à l'appui. Elles y réfléchiront à deux fois la prochaine fois qu'elle taperont dans la caisse. Bravo à sakker el-Dekkéné en espérant que son action fera des émules et sera relayée par des enquêtes judiciaires.

    Marionet

    09 h 02, le 06 mai 2017

  • et vous allez me dire que cela s'est fait sans que le hizbolla ne touche pas une part? qu'il reverse cet argent par la suite a ses oeuvres de charites, a ses hopitaux ou ses organes de presse ne le rend pas moins coupable de vol et corruption

    George Khoury

    06 h 54, le 06 mai 2017

Retour en haut