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Lifestyle - Liban pop

Mona Abou Hamzé, Ardisson aux griffes limées

Rencontre à domicile avec l'expansive et batailleuse présentatrice de « Hadis el-Balad, Talk of the Town » qui a fait de son émission la tête de pont de la MTV.

Photo D.R.

À l'exception de la dégaine jeans Converse qu'on ne lui soupçonnait pas, quand Mona Abou Hamzé prend vie et chiffonne le papier glacé des images figées, il n'y a aucune surprise. Ce qui ne veut pas dire que c'est une déception, au contraire. Elle vous regarde précisément, de ces mêmes yeux télévisés d'un bleu lagon qui sieste en dessous de son rimmel écarquillé. Tend son sourire qu'elle dépixellise et éclate sous l'écarlate des lèvres en cœur. Et voilà qu'elle a déjà mémorisé votre prénom, qu'elle vous fait sentir que cette rencontre est essentielle, que ce moment lui tient particulièrement à cœur. Ça doit certainement être vrai. En somme, lorsque l'animatrice star de la MTV reçoit en casanière dans sa tanière, c'est de la même manière qu'elle le fait avec ses invités de Hadis el-Balad, Talk of the Town : accueillante et bienveillante, expansive et démonstrative, sans apprêts, mais avec affects.

 

Enfant de la télé
Cela dit, à mesure que la conversation vogue sur le flot-fleuve de sa voix moins dissimulée qu'à l'accoutumée, des cascades de rires viennent pulvériser le portrait ciselé de l'animatrice télé, nettement moins tirée à quatre épingles que pourrait suggérer son visage à la carnation poupée de porcelaine. Elle commence par évoquer l'enfance, quand elle se plantait devant son écran, veillait tard, en catimini, jusqu'aux mires des fins de programmes et connaissait par cœur la grille des émissions. Elle raconte avec une naïveté pas fausse : « Je me disais : comme les enfants des feuilletons sont chanceux ! La télé, c'était le pays des merveilles, et je pensais que ça n'arrivait qu'aux autres. » Raison pour laquelle elle opte pour des études de sciences politiques à l'AUB. Puis, un jour que la chance s'était blottie au creux de sa poche, Michel el-Murr lui serre la main et lui propose un casting pour une adaptation de Tout-le-monde en parle. « Bien que je me sois retrouvée face à trois autres professionnels, je suis arrivée relax au casting. Je n'ai pas pris la chose au sérieux et, en tout cas, je n'avais rien à perdre », se souvient celle qui décroche le poste de suite et sans embarras.

 

Madame reçoit
Un jeudi d'avril 2009, parachute donc à l'écran une présence lippue et magnétique qui, contre toute attente, ne tarde pas à devenir la femme-oriflamme des prime time locaux. Le défi est de taille, Mona Abou Hamzé l'explique de la sorte : « C'est une émission difficile. Il faut condenser les informations, tenir un public, réagir au sniper, gérer les invités, surveiller le temps, une tâche d'autant plus dure depuis le passage au live en janvier dernier. Je doit jongler avec plusieurs manettes. » Aujourd'hui, quand d'autres ont gravi en douce l'échelle des pistons, l'animatrice préfère agiter les palmes de la méritocratie. Pétulante, elle dit : « Je suis passée droit de la maison à l'antenne. Bien entendu, les détracteurs m'en veulent pour ça, alors que je me vois comme un exemple de la méritocratie qui porte quand même ses fruits. » Sur un plateau qui pétille et babille, la brune veloutée enchaîne politiques, chanteurs, acteurs et activistes. Ses invités, plus de 2 000 au compteur, certains très déjà vus et d'autres à qui elle offre un premier quart d'heure de gloire, elle les aborde avec une empathie de bonne maman et un intérêt de bonne copine, sans les égratigner ni les gratiner jamais.

 

Belliqueuse, mais neutre
En Ardisson aux griffes limées, version passée à l'assouplissant, elle justifie sa façon d'être : « Ma responsabilité est d'abord vis-à-vis de l'invité, mon rôle est d'optimiser son passage. Je ne me positionne pas en animatrice ennemie ou titilleuse, ce n'est pas mon truc ! » et poursuit : « À l'antenne, je me sens investie d'un devoir : servir de micro à chacun de mes invités, surtout ceux qui arrivent avec une cause et qui me touchent particulièrement. Je m'éclipse presque pour faire partie du décor. » Ne pas croire pour autant qu'il y a deux femmes en elle. La Mona du jeudi soir à l'antenne est en parfaite adéquation avec la Mona du quotidien, « entière, écœurée par l'injustice pour y avoir goûté », elle se dévoile comme le strict inverse d'un personnage désinvesti ou désincarné. D'ailleurs, elle balaie les bienséances d'un revers de manche et assène, sans concessions : « De mon expérience, j'ai appris que, quel que soit le pouvoir, une personne qui ne fait pas honneur à sa position perd tout respect. » Sauf que la cheftaine d'orchestre qui, en plus d'avoir lancé son magazine féminin en ligne Yawmiyati, cornaque un Hadis el-Balad, Talk of the Town aux taux d'audience bétonnés et à la réussite pailletée, tient à masquer ses états d'âme, disparaître derrière son voile de neutralité journalistique. « Je laisse mes problèmes à la porte du studio. Et avec tout ce que j'ai pu endurer avec l'affaire de mon mari (arrêté trois ans avant d'être libéré en janvier dernier, NDLR), je ne me suis jamais autorisée à employer mon plateau comme tribune à mes histoires », affirme celle qui a choisi de mettre en sourdine ses instincts belliqueux pour ne pas flouer son désir de réussir. Qui retrousse les manches de son jogging pour sprinter, en solo et discrètement, droit vers les bourrasques que lui réserve son quotidien. Et puis, le jeudi soir venu, troque sa tenue de battante pour son sourire émollient et ses robes alanguies, « parce que The show must go on ».

6 questions à la manière de « Hadis el-Balad »

Le moment le plus émouvant de votre vie
Quand j'ai accouché de chacun de mes trois enfants

Le moment le plus beau
Mon premier Massa el-Kheir sur MTV

Le moment le plus révoltant
L'arrestation injuste de mon mari

Le moment que vous auriez voulu changer
Celui où une balle a touché la tête de mon cousin et meilleur ami

Le moment que vous désirez prolonger
Celui de l'amour

Le moment le plus attendu
Celui de la liberté, de la liberté absolue

 

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À l'exception de la dégaine jeans Converse qu'on ne lui soupçonnait pas, quand Mona Abou Hamzé prend vie et chiffonne le papier glacé des images figées, il n'y a aucune surprise. Ce qui ne veut pas dire que c'est une déception, au contraire. Elle vous regarde précisément, de ces mêmes yeux télévisés d'un bleu lagon qui sieste en dessous de son rimmel écarquillé. Tend son sourire...

commentaires (1)

belle et intelligente. Elle represente la meritocratie telle que je la concois. le seul petit point noir, c'est quand elle a recu les 3 filles de notre petit pere des peuples. elle leur a fait une promo epoustouflante et ceci parceque son mari est sorti de prison. Si il y avait une vraie justice, elle n'aurait pas eu a les recevoir. Elles n'avaient rien a faire sur un plateau tele, puisqu'aucune n'avait de cause a defendre, qu'elles se contentent de travailler au palais presidentiel et de s'habiller en chanel, comme madame leur mere.

George Khoury

06 h 31, le 05 mai 2017

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Commentaires (1)

  • belle et intelligente. Elle represente la meritocratie telle que je la concois. le seul petit point noir, c'est quand elle a recu les 3 filles de notre petit pere des peuples. elle leur a fait une promo epoustouflante et ceci parceque son mari est sorti de prison. Si il y avait une vraie justice, elle n'aurait pas eu a les recevoir. Elles n'avaient rien a faire sur un plateau tele, puisqu'aucune n'avait de cause a defendre, qu'elles se contentent de travailler au palais presidentiel et de s'habiller en chanel, comme madame leur mere.

    George Khoury

    06 h 31, le 05 mai 2017

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