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Lifestyle - Liban pop

Ramy Ayach, émir des cœurs...

À trente-sept ans, le jeune chanteur, propulsé depuis belle lurette au sommet du star-system, affiche déjà vingt ans de carrière. Plus de 800 concerts, plus de 80 chansons sur toutes les lèvres, un film, un feuilleton télévisé en 70 épisodes qui a battu les records d'audimat et engendré des fans par millions. En plus d'une maturité empreinte de charme, Ramy Ayach, qui fera l'ouverture du Festival de Baalbeck avec un concert-hommage à Melhem Barakat, s'est plié au jeu des confidences simples mais non fracassantes...

Contre toute attente, pour une vedette entre bad boy et sex-symbol (il a eu pour ses duos vocaux et à son bras les plus jolies filles, Haïfa Wehbé en tête du peloton), c'est en jeune cadre preste et élégant qu'il apparaît : costume sombre bien taillé, chemise à col ouvert et pochette blanche, chaussures Richelieu noires bien cirées. Cheveux ultracourts et barbe sel et poivre soigneusement entretenus pour un visage avenant qui a gardé toute la douceur de l'enfance, avec des yeux noirs entre pétulance et volupté, des lèvres sensuelles, et ce célèbre sourcil droit balafré. « C'est un accident car j'étais un galopin turbulent. Les jeunes ont pensé que c'est une frime et m'ont imité... » dit-il en riant. Pas de chaînette au cou, pas de bracelet aux poignets et pas de bagues aux doigts non plus. Austérité totale, à part une belle montre. « Voilà, confirme-t-il, comme je perds tout le temps mes alliances, j'ai l'annulaire tatoué... d'une alliance ! »
Pour ce chanteur, compositeur, parolier, instrumentiste (excellent « oudiste » et pianiste amateur), distributeur, et récemment acteur, nouvelle coqueluche des grand et petit écrans, il y a aussi la part cachée de son talent : le soutien à l'enfance déshéritée. Plus de 2 000 élèves défavorisés dont il assume, en toute discrétion, l'éducation à part entière.

Pour mieux connaître ce jeune homme de Baakline, aujourd'hui bien rangé, nouveau père heureux et mari comblé, une discussion à bâtons rompus s'impose. Par-delà cette notoriété, loin de lui monter à la tête, le voilà dans un louable humanisme, la main à la poche et sur le cœur, toujours attentif aux autres...

 

« Toutes les musiques sont belles »
Entièrement plongé dans la musique, son nerf moteur et sa source d'inspiration, le jeune artiste semble avoir toujours nagé dans les eaux des gammes et des partitions : « À six ans je chantais, paroles et mélodie, Oum Kalsoum. Une bribe de chanson que ma mère fredonnait. J'ai tout retenu. Naturellement sans rien comprendre au vocable !

Alors ma mère m'a encouragé. Depuis, je n'ai jamais arrêté de chanter, à toutes les occasions : aux mariages, aux fêtes, à Noël. Et j'ai appris, très jeune, le oud avec Chafic Abou Chacra. Jusqu'à cette médaille d'or décrochée à Studio el-Fan en 1996... » Féru de toutes les musiques, il n'en avoue pas moins que c'est Beethoven et Mozart qui le mettent de bonne humeur, tout autant que les ritournelles des Rahbani... Adulé par le public, le succès ne l'a jamais grisé. Avec un sens mesuré de l'émotion, il sait garder la tête froide, avouant pourtant que quand on lui sert le terme d'idole, cela positive tout. Car c'est par cette stimulation que la grande part de son activité est aujourd'hui dédiée à « Ayach el-Toufoula », une ONG pour l'éducation gratuite des enfants.

Totalement heureux d'évoluer dans l'univers de la scène, des micros et des caméras, même s'il n'avait pas choisi ce chemin et ce terrain, il ne s'imagine jamais loin des cercles de l'art. Avec cette réflexion concernant son film Paparazzi et le feuilleton Emir Leyl : « La caméra est une immersion proche de la servitude, elle mange tout le temps d'un artiste. » Loin de toute fureur de vivre et de tout narcissisme, il aime davantage le calme et la tranquillité d'un quotidien qu'il partage avec ses parents, ses amis et sa famille. Et surtout être à l'écoute des autres à travers un accomplissement social.



 


Beau et bon à la fois
De son côté sexy ou jeune premier, il se défend avec véhémence, considérant tous ces propos de magazines people exagérés. Il s'explique : « Il y eut ce clip pour ma chanson Albi male (Mon cœur s'est penché) où je devais me doucher à l'air libre. Alors j'ai fait ce que le script suggérait.... Et voilà tout ce boucan ! » Souvenirs de prime jeunesse, diraient certains. La page est tournée. Ramy Ayach savoure aujourd'hui conjointement paternité et conjugalité. Un fils de neuf mois pour un papa gâteau ? Grand sourire : « Trop tôt pour savoir si c'est un gâteau sucré ou salé, le temps le dira. »

Par-delà ce parcours à la fois fulgurant et tumultueux, la fierté de cet artiste est non seulement dans ce succès au top des hit-parades de la chanson arabe et maintenant sur pellicule, grand et petit écrans, mais dans ce qu'il a réalisé. Le legs parental dont il porte le flambeau. Et puis surtout, il y a déjà plus de huit ans, la création et l'investissement dans cette société caritative pour l'éducation des jeunes sans ressources sérieuses... Et pour cette jeunesse qui a droit aussi aux rêves devant un micro ou sous les projecteurs, il suggère, pour réussir, de « garder les pieds bien sur terre... Avec la sincérité, le public suit pratiquement toujours ! ».

Une dernière vocalise avant de se séparer. Et un credo. Cette expression citée en arabe, dans une belle élocution et d'une voix bien posée : « Si vous voulez savoir la grâce que Dieu vous a accordée, fermez vos yeux... »

 

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