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Économie - France

L’intermédiaire entre LafargeHolcim et l’EI en Syrie est un soutien du FN

LafargeHolcim, qui n’a pas commenté l’information de Mediapart, a publié ses résultats hier, dégageant un bénéfice net de 226 millions de francs suisses (227 millions de dollars) au premier trimestre. Photo archives AFP

Le directeur de la sûreté du cimentier franco-suisse LafargeHolcim, mis en cause pour avoir indirectement financé des groupes armés en Syrie pour permettre à une cimenterie de fonctionner en 2013 et 2014, est un soutien affiché de Marine Le Pen, selon des informations publiées hier par le site français d'information Mediapart.
Le site produit plusieurs documents et témoignages dont il estime qu'ils montrent l'implication de Jean-Claude Veillard dans les transactions entre le groupe jihadiste État islamique (EI) et la multinationale en 2013 et 2014. « Il était informé de chaque phase de la négociation avec les jihadistes », assure Mediapart. « Il recevait copie des mails adressés à la direction et a dû donner son avis sur les décisions prises », ajoute le site, publiant un échange de mails qui remonte à août 2014 dans lequel l'un des responsables de Lafarge en Syrie annonce qu'à la suite de ses discussions avec l'EI, l'entreprise devait fournir les pièces d'identité de ses employés sur place pour faciliter leur passage. Selon Mediapart, M. Veillard était cinquième de liste du candidat du Rassemblement Bleu Marine, Wallerand de Saint-Just, soutenu par le FN, à l'occasion des élections municipales de 2014 à Paris. Pour rappel, M. de Saint-Just est le trésorier de la campagne présidentielle de Marine Le Pen.
Le 24 avril, LafargeHolcim avait annoncé que son patron, Éric Olsen, allait quitter ses fonctions le 15 juillet pour tenter de désamorcer le scandale. Visé en France par une enquête judiciaire ouverte en octobre après une plainte du ministère des Finances, le cimentier avait diligenté une enquête interne au terme de laquelle il a reconnu que des mesures « inacceptables » avaient été prises pour permettre à un site de continuer à fonctionner en Syrie. Des erreurs de jugement « significatives », contrevenant au code de conduite de l'entreprise, ont été commises, a admis le groupe qui a toutefois estimé que M. Olsen était hors de cause.
L'ONG française Sherpa et le Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits de l'homme ont également déposé une plainte pénale en novembre 2016.
Achetée en 2007 par le français Lafarge, la cimenterie au cœur du scandale est située à Jalabiya, à 150 kilomètres au nord-est d'Alep. Elle avait été remise en service en 2010 après trois années de travaux qui avaient coûté environ 680 millions de dollars, ce qui en faisait le plus gros investissement étranger dans le pays en dehors du secteur pétrolier.
Le cimentier, qui n'a pas commenté l'information de Mediapart, a publié ses résultats hier, dégageant un bénéfice net de 226 millions de francs suisses (227 millions de dollars) au premier trimestre, contre une perte de 107 millions (107,6 millions de dollars) un an plus tôt.

Le directeur de la sûreté du cimentier franco-suisse LafargeHolcim, mis en cause pour avoir indirectement financé des groupes armés en Syrie pour permettre à une cimenterie de fonctionner en 2013 et 2014, est un soutien affiché de Marine Le Pen, selon des informations publiées hier par le site français d'information Mediapart.Le site produit plusieurs documents et témoignages dont il...

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