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Économie - Politique économique

Le FMI salue les réformes dans les pays du Golfe

Les monarchies du Golfe vont « dans la bonne direction » mais devront aller plus loin pour compenser la baisse de la manne pétrolière, a estimé hier le nouveau directeur régional de l'institution, Jihad Azour.

« Des réformes supplémentaires sont encore nécessaires (dans les pays du CCG), en particulier au plan structurel », estime Jihad Azour, directeur régional du FMI. Ali Khalil/AFP

Si les réformes lancées par les monarchies du Golfe pour combler les déficits budgétaires « continuent sur cette voie durant les trois ou cinq prochaines années, le niveau du déficit sera inférieur à 2 % » du produit intérieur brut (PIB), a déclaré hier le directeur régional du Fonds monétaire international (FMI), Jihad Azour. « Cela va dans la bonne direction », a ajouté M. Azour dans un entretien avec l'AFP à Dubaï, où il présentait la mise à jour des Perspectives économiques du FMI pour le Moyen-Orient et l'Asie centrale. Pour rappel, l'ancien ministre des Finances libanais (2005-2008) a été nommé à ce poste en décembre dernier par la directrice générale du FMI, Christine Lagarde.

Les recettes pétrolières des monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont fortement baissé depuis leur pic de la mi-2014, obligeant ces pays à repenser leur modèle économique et réduire leurs dépenses publiques. Parmi les mesures les plus emblématiques figurent la baisse des subventions aux produits pétroliers et la fin de la gratuité pour de nombreux services publics dans des pays où les populations étaient habituées à s'appuyer sur l'État-providence.

« L'ajustement budgétaire demeure nécessaire. Des réformes supplémentaires sont encore nécessaires, en particulier au plan structurel », a noté M. Azour. Et ce « pour diversifier l'économie, favoriser la croissance hors secteur pétrolier, créer davantage d'emplois et être moins dépendants de la volatilité sur le marché pétrolier ».

L'Arabie saoudite a annoncé la semaine dernière d'une manière inattendue la fin du gel des salaires et des indemnités des fonctionnaires, revenant sur une mesure prise l'an dernier pour réduire les dépenses. Bien que la décision puisse être interprétée comme un recul dans la compression budgétaire, M. Azour l'a qualifiée de « mineure par rapport à la tendance générale. Chaque fois qu'on a un grand plan d'ajustement, on est amené à affiner certaines mesures ici ou là », a-t-il expliqué en se référant au vaste plan du royaume pour diversifier son économie et réduire ses dépenses publiques. « Le gouvernement saoudien a fait de grands ajustements budgétaires ces deux dernières années et a été capable de réduire ses dépenses », a-t-il ajouté, indiquant que Riyad a réaffirmé son engagement à atteindre l'équilibre budgétaire en 2020.

 

(Pour mémoire : MENA : la croissance ralentit avec l'offre de pétrole)

 

Croissance du secteur non pétrolier
Parmi les autres réformes de taille prévues par les pays du CCG, connus comme des paradis fiscaux, figure l'introduction d'une TVA en 2018. Pour M. Azour, l'imposition d'une telle taxe est un « pas important » qui aidera à diversifier les revenus hors pétrole et à renforcer les institutions fiscales.
Dans son dernier rapport sur les perspectives de l'économie mondiale, publié en janvier 2017, le FMI a abaissé ses prévisions de croissance dans les pays pétroliers arabes en raison de la réduction de la production. M. Azour a toutefois relevé que le secteur non pétrolier progressait : « Au CCG, le secteur pétrolier a été affecté mais le secteur non pétrolier gagne plus de potentiel de croissance et se redresse plus rapidement que le secteur pétrolier. »

Le rapport régional du FMI montre que le taux de croissance du secteur non pétrolier dans les monarchies du Golfe devrait passer d'environ 2 % en 2016 à 3 % cette année.

 

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