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Moyen Orient et Monde - Conflit

Raids turcs en Syrie et en Irak : plus de 20 combattants kurdes tués

Américains, Kurdes et Irakiens dénoncent les frappes aériennes.

Un commandant de l’armée américaine aux côtés d’un commandant kurde des YPG, après les raids turcs à al-Malikiyah, hier. Rodi Said/Reuters

La Turquie a mené hier des raids aériens en Syrie et en Irak, qui ont tué plus de vingt combattants de forces kurdes impliquées dans la lutte antijihadistes et soutenues par les États-Unis. Le département d'État a fait part de son inquiétude, hier, en début de soirée. « Nous sommes très préoccupés, profondément préoccupés par le fait que la Turquie a mené des frappes aériennes plus tôt dans la journée dans le nord de la Syrie et dans le nord de l'Irak, sans coordination adéquate avec les États-Unis ou la coalition mise en place pour défaire le groupe État islamique », a déclaré le porte-parole du département d'État, Mark Toner.
L'attaque en Syrie, lancée contre les Unités de protection du peuple kurde (YPG) dans le nord-est du pays en guerre, est l'une des plus meurtrières menées dans ce pays par la Turquie qui qualifie de « terroriste » cette milice. Elle est intervenue au lendemain de l'entrée des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde composée en grande partie de membres des YPG, dans la ville de Tabqa, un verrou sur le chemin vers Raqqa, capitale de facto du groupe État islamique en Syrie.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), 18 personnes ont péri dans les frappes turques près de la ville syrienne d'al-Malikiyah, proche de la frontière turque. « Quinze combattants des YPG et trois membres d'un centre de médias ont été tués », a-t-il dit. Les raids nocturnes ont visé « une base qui abrite un centre de communication pour les médias et des installations militaires », selon les YPG. Redur Khalil, le porte-parole des YPG, a fait état de 20 membres des YPG tués et 18 blessés, dont trois dans un état critique, en plus de deux civils également blessés. Un officier arborant un drapeau américain sur son uniforme a été vu marchant aux côtés de combattants kurdes sur le lieu de l'attaque. Dans leur offensive pour reprendre Raqqa lancée en novembre, les FDS sont soutenus dans les airs par la coalition internationale dirigée par les États-Unis et au sol par des conseillers militaires américains.

« Repaires terroristes »
« Il est impensable que nous combattions sur un front aussi important que Raqqa et qu'au même moment les avions turcs nous attaquent », a réagi un commandant de la milice kurde des YPG. « Nous demandons à la coalition d'intervenir pour faire cesser les violations turques et l'appui indirect de ce pays à Daech », acronyme arabe de l'EI, a-t-il ajouté, joint par téléphone.
Pour sa part, Redur Khalil a affirmé que la coalition avait une « énorme responsabilité » et devait « assumer ses devoirs de protéger cette zone, car nous sommes partenaires dans la lutte contre l'EI ».
Pour Sinan Ulgen, président du Center for Economics and Foreign Policy basé à Istanbul, « il n'y aura pas de grandes manœuvres avant la rencontre Erdogan-Trump. C'est à la lumière des résultats de cette rencontre que la suite des choses sera décidée », a-t-il dit en allusion à l'entretien prévu mi-mai entre les présidents américain Donald Trump et turc Recep Tayyip Erdogan. Sur un autre front en Syrie, douze personnes dont cinq civils et deux rebelles ont été tuées dans deux raids aériens contre le village rebelle de Douwaylé dans la province d'Idleb, a indiqué l'OSDH, ajoutant que les frappes avaient probablement été menées par l'aviation russe.

Bavure ?
En Irak voisin, l'armée de l'air turque a ciblé des positions tenues par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes turcs) et ses alliés locaux, mais au moins six membres des forces de sécurité kurdes irakiennes – rivales du PKK – ont été tués, dans ce qui semble être un accident. La frappe turque est « inacceptable », ont jugé les peshmergas, et le gouvernement irakien a dénoncé une « violation du droit international et de la souveraineté irakienne ». Elle a eu lieu dans la région de Sinjar où la minorité kurdophone yézidie avait été persécutée en 2014 par l'EI. L'ONG Fraternité en Irak a jugé ces frappes « extrêmement préoccupantes » car menées à proximité de camps de déplacés yézidis, une « population particulièrement vulnérable ».
L'armée turque a dit que les raids en Syrie et en Irak visaient à « détruire des repaires des terroristes ». Elle a affirmé avoir détruit des abris et stocks de munitions. Selon elle, 40 membres du PKK en Irak et 30 autres en Syrie ont été « neutralisés ».
Source : AFP

La Turquie a mené hier des raids aériens en Syrie et en Irak, qui ont tué plus de vingt combattants de forces kurdes impliquées dans la lutte antijihadistes et soutenues par les États-Unis. Le département d'État a fait part de son inquiétude, hier, en début de soirée. « Nous sommes très préoccupés, profondément préoccupés par le fait que la Turquie a mené des frappes...

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