La Rencontre de Saydet el-Jabal stigmatise la tournée du Hezbollah à la frontière sud

La Rencontre de Saydet el-Jabal, du nom du couvent à Fatqa qui l'avait abritée sous l'occupation syrienne, a évoqué hier lors de la réunion de ses membres le « risque » encouru par le Hezbollah lors de la tournée effectuée, la semaine dernière, avec des journalistes en zone frontalière libano-israélienne. Celle-ci avait été suivie d'une contre-tournée du Premier ministre, Saad Hariri, du ministre de la Défense, Yaacoub Sarraf, et du chef de l'armée, le général Joseph Aoun, dans la région. Le Hezbollah entendait démontrer aux visiteurs « la disposition de la résistance chiite à défendre le Liban en cas d'attaque lancée par Israël contre le Liban ».
Dans un communiqué publié à l'issue de la réunion de Saydet el-Jabal, les participants ont estimé que la visite organisée par le Hezbollah « avait des objectifs politiques et sécuritaires très dangereux pour le Liban ». « C'est une preuve de plus que le Liban est sous la mainmise du Hezbollah qui dicte ses conditions au gouvernement et au sexennat dans l'objectif de servir l'agenda iranien », souligne le communiqué. Pour la Rencontre, il s'agit d'une situation qui « risque d'aboutir, comme en 2006, à des confrontations militaires qui peuvent être destructrices pour le pays ».
« La politique de rattrapage à laquelle se livre le gouvernement démontre on ne peut plus clairement sa vulnérabilité devant l'emprise des armes illégales », poursuit le communiqué.
Les participants ont par ailleurs évoqué la nécessité de sortir le Liban de la crise électorale, insistant sur l'importance de la tenue des législatives et sur le principe concomitant de l'alternance politique.
Et de préconiser à ce sujet la nécessité pour les forces chrétiennes d' « éviter toute approche confessionnelle » qui, conclut le communiqué, « pourrait avoir un effet boomerang sur le Liban ».