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Culture - Design

Charles Kalpakian : Une bonne part de mon inspiration vient de Beyrouth, de ses rues, de sa lumière...

Ce designer parisien, d'origine libano-arménienne, signe une collection exclusive pour une galerie beyrouthine.

Une collection beyroutine entièrement en bois plaqué aux diverses essences et aux influences constructivistes…

Né à Beyrouth, Charles Kalpakian a quitté le Liban, avec ses parents, à l'âge de 7 ans. Il a grandi en France, s'est imprégné de culture occidentale, s'est parfaitement intégré, tout en gardant un fil, ténu certes, mais solidement relié à son pays natal, grâce à ses fréquentes visites à ses grands-parents, restés au pays du Cèdre.

Aujourd'hui, le jeune homme de 34 ans est un designer parisien. Il s'est fait un nom dans ce milieu hypersélectif, qu'il a intégré il y a une dizaine d'années, après un BTS de design, un stage chez Ora Ïto et une expérience de 5 ans chez Christophe Pillet. « C'est auprès de ce dernier que j'ai appris la rigueur, la persévérance, et que j'ai eu l'occasion de travailler sur un large panel de créations », dit-il. En 2011, il fonde sa propre agence en plein cœur de la Ville Lumière et collabore depuis régulièrement avec Habitat, Nemo Lighting et la Galerie BSL, entre autres...

Invité par Joy Mardini à présenter pour la toute première fois son design à Beyrouth, Charles Kalpakian a conçu à cette occasion une collection spéciale de 22 pièces (sur catalogue, dont une petite sélection est exposée). « Il ne s'agit pas d'une déclinaison de ce qu'il a déjà fait, signale la galeriste, mais d'une série exclusivement créée pour la galerie, sa ville natale et la région. Il l'a entièrement travaillée avec un seul matériau, le bois plaqué, dans ses différentes essences : chêne, érable, ébène, palissandre, bois de rose indien... »

 

(Lire aussi : Quatorze jours et huit envies culturelles au Liban)

 

Six degrés de séparation...
En effet, les pièces présentées par la Joy Mardini Design Gallery*, sous l'intitulé Six Degrees of Separation, sont assez éloignées de la série d'étagères hautes en couleur baptisées ciné-tisme et qui ont fait le succès de Kalpakian. La table-bureau, la console, les tables basses et les appliques exposées à la galerie beyrouthine jouent sur un registre plus 50's, plus sobre, mais qui garde néanmoins la patte du designer aux influences constructivistes et brutalistes. Un côté frontal dans les lignes aux angles souvent arrondis, mais immanquablement soutenues par des piétements très architecturés. « Mon design a souvent la tête dans les nuages et les pieds bien ancrés au sol », définit-il pour sa part son travail.

Ce qui fait la force de ce designer, c'est la diversité de ses inspirations. Fils de sa génération, le trentenaire puise son style – souvent graphique, affirmé et coloré – dans le street art qui a nourri son adolescence. Mais il tient aussi son attrait pour les motifs, les courbes, les références architecturales et les essences de bois de ses racines méditerranéennes. Justement, dans Six Degrees of Separation, il est parti de la théorie éponyme qui affirme qu'il y a toujours 6 personnes maximum entre soi et n'importe quel autre être humain sur terre. Une manière d'exprimer son lien entre ses différentes origines et cultures, libanaise, arménienne et française, en envisageant les matériaux et couleurs de chacune de ses conceptions sous différents angles, perspectives et variations de lumière.

« Je ne fais pas du tout partie de cette esthétique actuelle européenne très informelle », affirme le jeune homme, qui proclame qu'une bonne part de son inspiration vient du Liban. « Les couleurs, les assemblages, les accumulations que l'on retrouve dans mes pièces proviennent de manière sous-jacente de Beyrouth, de ses lacis, ses pentes, ses rues biscornues et sa lumière surtout... »

Intriguer pour séduire
D'ailleurs, les appliques sont parmi ses pièces préférées, car elles recoupent son attrait pour les graffitis, le street art et l'ensoleillement de sa terre natale. « Je trouve qu'elles sont délaissées dans le design contemporain, alors que pour moi, c'est le meilleur accessoire pour habiller un mur d'un jeu d'ombre et de lumière. Je compte d'ailleurs m'y atteler encore plus et en donner de nouvelles interprétations urbaines », confie-t-il. Sinon, Charles Kalpakian poursuit sereinement son parcours avec une exigence et une minutie que l'on pourrait qualifier d'occidentales, ainsi qu'une recherche de structuration, d'adéquation entre l'idée et la forme, qui lui font rejeter les diktats des modes éphémères. « Je ne cherche pas à être dans une tendance, à coller à un courant actuel. Je cherche à intriguer, à induire chez ceux qui regardent mes pièces un questionnement sur ce qui nourrit mon inspiration. » Intriguer pour séduire en somme...

*Joy Mardini Design Gallery 406, rue Gouraud, Gemmayzé. Jusqu'au 13 mai. Du lundi au vendredi de 10h à 18h. Samedi de 12h à 17h. Tél. : 01/443263.

Né à Beyrouth, Charles Kalpakian a quitté le Liban, avec ses parents, à l'âge de 7 ans. Il a grandi en France, s'est imprégné de culture occidentale, s'est parfaitement intégré, tout en gardant un fil, ténu certes, mais solidement relié à son pays natal, grâce à ses fréquentes visites à ses grands-parents, restés au pays du Cèdre.
Aujourd'hui, le jeune homme de 34 ans est un...

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