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Procès d'un ex-ministre en France : l'inexplicable négligence d'un "phobique" administratif

L'aveu de sa "phobie administrative" lui avait valu des railleries, ses déclarations d'impôts tardives un procès : l'éphémère ministre français Thomas Thévenoud a invoqué mercredi des "travers" qu'il ne peut expliquer mais qui auraient dû le conduire à refuser d'entrer au gouvernement.

L'affaire Thévenoud avait atteint une nouvelle fois la "République exemplaire" prônée par le président François Hollande, après l'affaire des comptes cachés à l'étranger de l'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac.

"Je considère que nous avons été défaillants, négligents (...). C'était notre mode de fonctionnement", a déclaré devant ses juges Thomas Thévenoud, qui comparaît devant le tribunal correctionnel de Paris avec son épouse.

La justice reproche à l'ancien secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l'étranger, aujourd'hui député de Saône-et-Loire (centre-est), de ne pas avoir déclaré ses revenus en 2012 et d'avoir, sur cinq années entre 2009 et 2013, rempli ses déclarations en retard.
Un "travers" dont il cherche "encore aujourd'hui la cause". "A cause de ces omissions, de ces manquements, notre vie a basculé", poursuit-il. Son épouse Sandra était chef de cabinet à la présidence du Sénat.
Elle a aujourd'hui une société de conseil. Lui dit au tribunal qu'il se tourne vers le droit et envisage d'être avocat. A 42 ans, il ne se représente pas aux prochaines législatives et a récemment annoncé qu'il arrêtait la politique.
Un "gâchis", a témoigné son assistant parlementaire.

L'ascension politique de Thomas Thévenoud a été brisée net par cette affaire. Neuf jours après sa nomination au poste de secrétaire d'État, le gouvernement avait annoncé sa démission le 4 septembre 2014. Il n'avait régularisé sa situation, pénalités de retard comprises, que trois jours plus tôt.

"Évidemment qu'il aurait fallu dire non" et ne pas entrer au gouvernement, poursuit Thomas Thévenoud évoquant, à l'instar de Jérôme Cahuzac en son temps, une "part d'ombre". Il détaille un "clivage" entre "l'homme public" et le "contribuable défaillant".

Interrogé par le président du tribunal sur la "phobie administrative" qu'il avait invoquée lorsque l'hebdomadaire le Canard enchaîné avait révélé les impayés de loyer de son appartement parisien, Thomas Thévenoud reconnaît que "ça a fait rire la France entière... Mais ça existe".
Il raconte ainsi à la barre avoir reçu des dizaines de témoignages de gens pour lesquels les démarches administratives sont difficiles.

L'aveu de sa "phobie administrative" lui avait valu des railleries, ses déclarations d'impôts tardives un procès : l'éphémère ministre français Thomas Thévenoud a invoqué mercredi des "travers" qu'il ne peut expliquer mais qui auraient dû le conduire à refuser d'entrer au gouvernement.
L'affaire Thévenoud avait atteint une nouvelle fois la "République exemplaire" prônée par le...