Depuis que la guerre a éclaté en Syrie, le Liban subit les effets secondaires des combats en accueillant sur son sol un nombre incalculable de réfugiés fuyant la violence. Or cette semaine, un autre impact négatif de cette guerre s'est fait ressentir, puisque techniquement, l'espace aérien du pays a été violé du fait que les Tomahawks américains, lancés contre la Syrie vendredi, ont survolé le Liban. L'armée américaine avait tiré 59 missiles Tomahawks depuis son porte-avions croisant en Méditerranée, et les radars libanais n'ont rien repéré car ces missiles volent à basse altitude. La nouvelle est tombée après que l'émissaire du secrétaire général de l'ONU Staffan de Mistura eut publié un communiqué à ce sujet, à l'issue de la réunion du groupe de travail international pour la Syrie à Genève.
Les réactions officielles côté libanais sont pour le moment mitigées, le président de la République ayant uniquement condamné l'usage d'armes chimiques de manière générale, alors que le Premier ministre Saad Hariri a estimé que les tirs de missiles américains étaient justifiés après l'usage par l'armée syrienne de gaz sarin dans la région de Khan Cheikhoun. C'est ainsi que le bloc parlementaire du Futur a salué cette initiative américaine. Le bloc du Hezbollah a pour sa part tout naturellement condamné ces tirs. Dans la soirée d'hier, des voix ont commencé à s'élever pour réclamer que les ministres soutenant le président syrien Bachar el-Assad prennent clairement position contre la violation de l'espace aérien libanais. Or de source informée, on indique que des contacts tous azimuts sont engagés afin de tenter d'endiguer l'importance des réactions concernant ce développement régional, dans l'espoir d'éviter au gouvernement un énième retard dans le traitement des dossiers brûlants, en première ligne desquels figure la dernière version du projet de loi électorale concocté par le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, qui compte l'exposer en Conseil des ministres. Ce développement régional s'invitera-t-il à la table du Conseil, aujourd'hui, et aboutira-t-il à un consensus déjà plus qu'incertain ?
Liban - Dans les coulisses de la diplomatie
Le passage des Tomahawks dans l’espace aérien libanais sera-t-il évoqué en Conseil des ministres ?
OLJ / Par Khalil FLEYHANE, le 10 avril 2017 à 00h00
commentaires (3)
Qu'ils se tiennent tranquille car il est préférable que ces missiles tombent en Syrie que sur nos tetes. Cette fois ce ne seront pas des bombes du New Jersey mais bien des tomahawks qu'ils semblent vouloir nous offrir et la c'est une toute autre histoire! Le message a été clair net et très précis semble-t-il. Si vous avez assisté a la séance a l'ONU, les Russes semblaient plutôt embarrassés et coincés. Le Hezbollah devrait commencer a sérieusement faire ses bagages et rentrer de Syrie avant qu'il ne soit obligé de les faire pour y rester.
Pierre Hadjigeorgiou
12 h 43, le 10 avril 2017