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Liban - Université libanaise

Grève ouverte : les étudiants victimes d’un chantage

La crainte de la suspension définitive de l'année académique règne sur les campus de Hadeth.

Près d’un millier d’étudiants se sont rassemblés devant le campus de Hadeth pour réclamer leurs droits.

Depuis plus de deux semaines, les étudiants de l'Université libanaise (UL) de Hadeth vivent sans électricité et sans eau dans les campus comme dans les foyers. Les amphithéâtres qui sombrent dans le noir sont vides. Les foyers ont été désertés par les étudiants qui sont finalement rentrés dans leurs villages. Seules les quelques salles aérées et éclairées grâce à de petites fenêtres servent encore de classes.

Mardi, près d'un millier d'étudiants se sont rassemblés devant le campus de l'UL pour réclamer leurs droits. Ils refusent de payer le prix d'un litige entre l'État et une société privée. La société al-Khourafi, chargée depuis plusieurs années de la maintenance des campus, ne payait plus régulièrement les salaires de ses employés dont le nombre s'élève à six cents. Ces derniers observaient parfois des sit-in dans les campus.

Une fois le contrat de la société arrivé à terme, c'est une autre société appelée Danach qui a remporté l'adjudication. Selon une source bien informée, la loi veut que la nouvelle société embauche au moins la moitié des employés de la société précédente, mais, étant donné que la moitié des employés d'al-Khourafi n'étaient pas cadrés, la société Danach a décidé d'employer la moitié de ceux qui sont cadrés, donc environ 150 personnes au lieu de 300. La grogne est du coup montée parmi les employés non embauchés qui observent une grève ouverte depuis plus de deux semaines.

 

(Pour mémoire : Grille des salaires : des enseignants de l'UL manifestent place Riad Solh)

 

Toujours selon la même source, la société Danach, dont le contrat s'élève à 18 millions de dollars, dit être prête à embaucher plus de personnes en contrepartie d'une somme de 8,9 millions de dollars qui lui serait versée par l'État. La société nouvellement en charge ne semble pas être satisfaite de l'accord conclu avec l'État, d'autant que le montant du contrat avec la société al-Khourafi s'élevait à 31 millions de dollars.

« Ce qui est en train de se passer à l'Université libanaise est très dangereux », affirme Alia Jreige, professeure à l'UL. « Il s'agit d'une société privée qui n'a pas les moyens d'embaucher 600 personnes, ni même 300 personnes, mais qui possède le pouvoir de déserter le plus grand campus de l'université nationale et de suspendre l'activité des étudiants, des professeurs et de tout le cadre académique et administratif », ajoute-t-elle.

« Les 8,9 millions de dollars peuvent, à eux seuls, assurer la maintenance de tous les campus. Pourquoi l'État ne verse-t-il pas ce montant à l'université elle-même qui saura, à travers son cadre, bénéficier de cette ressource pour gérer le campus? s'interroge Mme Jreige. Si l'État ne se plie pas à la demande de la société, l'année académique et le futur des étudiants seront menacés. Si, par contre, le chantage imposé par Danach s'avère efficace, la pratique risque d'être normalisée et servira de moyen et d'exemple pour les sociétés à venir », avertit-elle.

Pour Abed Skafi, étudiant en génie à l'UL, « les étudiants ne veulent surtout pas payer le prix de ce litige et de cette histoire d'argent et d'adjudication entre des sociétés et le gouvernement ». « Le prolongement de l'année académique est ce qui nous fait le moins peur », dit-il avant d'ajouter : « Nous craignons que les deux parties ne fassent fi de l'année académique et qu'elle ne soit plus poursuivie. » Plusieurs étudiants doivent passer leurs examens partiels ce lundi, alors que les cours sont suspendus depuis deux semaines.

Depuis plus de deux semaines, les étudiants de l'Université libanaise (UL) de Hadeth vivent sans électricité et sans eau dans les campus comme dans les foyers. Les amphithéâtres qui sombrent dans le noir sont vides. Les foyers ont été désertés par les étudiants qui sont finalement rentrés dans leurs villages. Seules les quelques salles aérées et éclairées grâce à de petites...

commentaires (1)

MADAME JREIGE PARLE RAISON... QU,ON VERSE LES 8,9 MILLIONS DE DOLLARS A LA DIRECTION DE L,UNIVERSITE QUI S,OCCUPERA DE LA MAINTENANCE DU CAMPUS...

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 58, le 06 avril 2017

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Commentaires (1)

  • MADAME JREIGE PARLE RAISON... QU,ON VERSE LES 8,9 MILLIONS DE DOLLARS A LA DIRECTION DE L,UNIVERSITE QUI S,OCCUPERA DE LA MAINTENANCE DU CAMPUS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 58, le 06 avril 2017

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