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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Sissi à Washington : Trump joue une « partie de billard à plusieurs bandes »

Les présidents américain et égyptien doivent aborder la lutte contre le terrorisme et le conflit israélo-palestinien.

Donald Trump et Abdel Fattah al-Sissi lors de leur première rencontre à New York, le 19 septembre 2016. Dominick Reuter/AFP

Après quatre ans de relations tendues avec l'administration Obama, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi doit rencontrer aujourd'hui à Washington son homologue américain Donald Trump, qui ne cache pas son admiration pour l'Égyptien à la poigne de fer. M. Sissi attend un « nouveau souffle » dans les relations bilatérales avec le nouveau locataire de la Maison-Blanche. Pour leur première rencontre officielle, les deux hommes doivent évoquer la lutte contre l'État islamique, mais aussi le conflit israélo-palestinien. Le président égyptien s'attend à un retour au beau fixe avec Donald Trump, qui « a une compréhension profonde de ce qui se passe dans la région et en Égypte en particulier ». Premier chef d'État à le féliciter suite à son élection, M. Sissi est vu comme « un type fantastique » qui « a pris le contrôle de l'Égypte, vraiment pris le contrôle », selon le président américain, lors d'une interview en 2016 à la chaîne de télévision américaine Fox Business.
Cette rencontre a lieu en tout cas à un moment crucial pour le locataire de la Maison-Blanche, en perte de popularité. « L'un des enjeux est de projeter une image de force » diplomatique, précise à L'Orient-Le Jour Corentin Sellin, professeur agrégé d'histoire en CPGE et spécialiste des États-Unis.

En janvier, Donald Trump s'était engagé à continuer d'apporter une aide militaire à l'Égypte pour lutter contre « le terrorisme ». Allié précieux, l'Égypte fait partie de la coalition antijihadiste menée par Washington, mais piétine dans sa lutte contre la branche de l'EI dans le Sinaï. Selon des responsables occidentaux qui ont requis l'anonymat, Le Caire veut se procurer des armes conventionnelles, mais Washington considère que cela n'est pas nécessaire dans une campagne contre une insurrection. En attendant, aucune proposition sur la stratégie américaine pour éradiquer le terrorisme n'a été divulguée, alimentant le flou et les ambiguïtés sur la feuille de route de M. Trump en politique étrangère.

 

(Lire aussi : Les pays arabes dénoncent les ingérences étrangères au Moyen-Orient)

 

 

Vendredi, la Maison-Blanche a annoncé vouloir « profiter de la visite du président Sissi pour relancer les relations bilatérales et renforcer les connexions solides établies » lors de leur première rencontre à New York en septembre. Le président américain semble « jouer une partie de billard à plusieurs bandes, se rapprochant par exemple de l'Arabie saoudite au prétexte qu'elle est l'ennemie de l'Iran et que l'Iran est l'ennemi d'Israël », précise à L'OLJ Nicolas Gachon, maître de conférences à l'université Paul Valéry, Montpellier 3, dans une allusion à ces œufs diplomatiques et stratégiques que M. Trump n'entend pas mettre dans le même panier.

Le Caire veut aussi profiter de la rencontre à la Maison-Blanche pour conforter son rôle de médiateur entre Israéliens et Palestiniens au moment où le président américain semble mettre en cause la solution à deux États pour résoudre le conflit. Le président égyptien risque toutefois d'être déçu, car Donald Trump « met l'accent sur des zones où l'Égypte n'a pas de rôle-clé, comme l'Irak ou la Syrie », selon M. Issandr el-Amrani, directeur du centre de réflexion International Crisis Group (ICG) pour l'Afrique du Nord.
Enfin, la Maison-Blanche a indiqué que le sujet des droits de l'homme serait abordé entre les deux dirigeants, mais « de manière privée et plus discrète » que sous l'ère Obama.

 

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