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Moyen Orient et Monde - Syrie

Le régime regagne du terrain dans la province de Hama

L'opposition a accusé Damas d'utiliser des « substances toxiques » dans les combats.

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura, hier, lors des négociations à Genève. Fabrice Coffrini/AFP

L'armée syrienne et ses soutiens ont repris l'essentiel du terrain perdu lors d'une offensive menée récemment par des rebelles alliés à des jihadistes dans la province centrale de Hama, a rapporté hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). « Le régime a reconquis 75 % des territoires qu'il avait perdus dans la province de Hama », a indiqué Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH.
Des groupes rebelles menés par Tahrir al-Cham – alliance dominée par les jihadistes de Fateh al-Cham, ancienne branche syrienne d'el-Qaëda – avaient lancé une offensive surprise le 21 mars dans cette province. Ils avaient réussi à prendre plusieurs secteurs et progressé vers la capitale provinciale Hama. Mais après avoir reculé, le régime a dépêché d'importants renforts qui, couplés à de multiples frappes aériennes de son allié russe, lui ont permis de renverser la situation, selon l'OSDH.
Contrôler la province de Hama revêt une importance stratégique pour le gouvernement car cela lui permet d'isoler la province voisine d'Idleb, en majorité contrôlée par les rebelles, de celle de Damas, plus au sud, et de celle de Lattaquié, plus à l'ouest, deux fiefs du régime. Les combats des dernières semaines ont fait de nombreux morts, a précisé l'OSDH, qui n'était pas en mesure d'établir un bilan chiffré. L'opposition a accusé le régime d'utiliser des « substances toxiques » dans les combats. La Coalition nationale de l'opposition a ainsi cité des docteurs ayant fait état de « symptômes incluant la présence de mousse dans la bouche, de picotements dans les yeux et d'insuffisance respiratoire ». Une cinquantaine de personnes ont souffert de troubles respiratoires à la suite de raids aériens sur la province, a indiqué l'OSDH.
Médecins sans frontières (MSF) a affirmé hier dans un communiqué qu'une bombe larguée d'un hélicoptère avait explosé à l'entrée d'un hôpital de Latamné, dans le nord de la province de Hama, le 25 mars, tuant deux personnes, dont un chirurgien. Selon MSF, citant du personnel soignant, des « armes chimiques » ont été utilisées car des problèmes respiratoires cohérents avec ce type d'attaque ont été immédiatement constatés chez des patients et des soignants. Cet établissement soutenu par l'ONG est situé dans un secteur tenu par les rebelles, non loin de la ligne de front.

Utilisation d'armes chimiques
Au niveau diplomatique, l'opposition syrienne a accusé hier le « régime terroriste » de Bachar el-Assad de refuser de débattre de la transition politique aux négociations sur l'avenir de la Syrie qui se tenaient depuis huit jours à Genève, sous l'égide de l'ONU. « Ils n'ont que des mots creux à propos de lutte contre le terrorisme, alors qu'ils ont attiré le terrorisme dans la région, qu'ils utilisent tous les types d'arme, qu'ils assiègent le peuple et utilisent des armes chimiques contre lui », a déclaré à la presse le chef de la délégation de l'opposition, Nasser al-Hariri.
L'opposant a rencontré hier l'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, qui s'est entretenu séparément avec la délégation gouvernementale. À l'issue de cette nouvelle session de pourparlers, le diplomate s'est félicité du fait que des questions de fond aient pu être abordées même si les progrès, de son propre aveu, sont minces. « Je ne peux nier que de sérieux défis persistent et je ne vois pas cela déboucher dans l'immédiat sur un accord de paix », a-t-il dit.
De son côté, le chef de la délégation gouvernementale, Bachar al-Jaafari, a expliqué qu'il ne souhaitait discuter qu'avec des « patriotes ». Il a qualifié les membres de la délégation de l'opposition « d'adolescents » qui avaient la naïveté de croire qu'on allait leur livrer le pays clés en main.
(Sources : agences)

L'armée syrienne et ses soutiens ont repris l'essentiel du terrain perdu lors d'une offensive menée récemment par des rebelles alliés à des jihadistes dans la province centrale de Hama, a rapporté hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). « Le régime a reconquis 75 % des territoires qu'il avait perdus dans la province de Hama », a indiqué Rami Abdel Rahmane,...

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