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Liban - Social

Une marche pour la sensibilisation à l’autisme, dimanche

La fondation al-Kafa'at s'occupe de 104 enfants et adultes souffrant de ce trouble du comportement.

Mira a pu s’épanouir depuis qu’elle est à al-Kafa’at. Photo Charlotte Steenackers


Pour la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, célébrée le 2 avril, la fondation al-Kafa'at organisera une marche de 5 km pour attirer l'attention sur ce trouble du développement. La marche, encadrée par les membres de la fondation, débutera à la place centrale de Hadeth et se terminera au « Village » de Kafa'at où se tiendront ensuite des activités festives.
L'autisme est, comme on le sait, un trouble du développement qui affecte les fonctions cérébrales. Le handicap apparaît la plupart du temps avant l'âge de trois ans et peut être plus ou moins sévère. En général, un enfant autiste aura peu de facultés relationnelles, un trouble accru du langage et des intérêts restreints.
Al-Kafa'at prend en charge gratuitement, non seulement des autistes, mais des handicapés grâce à ses propres fonds et au soutien du ministère des Affaires sociales. Les personnes qui bénéficient de son programme, et dont l'autisme est diagnostiqué comme étant léger, se retrouvent au « Village » où des spécialistes leur procurent des soins adaptés. « The Village » donne aux enfants et aux adultes la possibilité de s'épanouir ensemble, grâce à des activités éducatives et ludiques.
La fondation est extrêmement bien équipée. Ses membres sont très chaleureux, à l'instar de Hala Saad, directrice du centre d'al-Kafa'at pour l'autisme. Elle explique à L'Orient-Le Jour comment se déroule une journée type pour les enfants de l'association. « Nous essayons d'inculquer un maximum d'autonomie à l'enfant et de l'aider pour qu'il puisse se faire comprendre au mieux. » Les enfants qui vivent sur le campus se lèvent à 6h30 pendant que les externes les rejoignent grâce à un bus de la fondation.
La journée commence par une « causerie » qui permet à la personne autiste d'expliquer ce qu'elle a fait la veille. « C'est un moment important parce qu'il permet à l'enfant de commencer à éveiller son esprit pour le reste de la journée », confie la directrice. Elle est suivie d'une session de sport pour les différents groupes au sein desquels sont répartis les enfants de trois à quinze ans. La journée se poursuit entre des activités d'apprentissage individuelles, en groupe et des loisirs. Le soir, tout est retranscrit par l'éducatrice pour suivre les avancées des enfants.
Mira a un peu plus de 7 ans. Cela fait presque 4 ans qu'elle fait partie du Village. « Quand elle est arrivée, nous explique Mlle Saad, Mira portait des couches, avait besoin de beaucoup de séances de physiothérapie à cause d'un problème à la hanche et elle était très agressive car elle n'arrivait pas à se faire comprendre. » Aujourd'hui, Mira est une petite fille qui semble bien mieux dans sa peau. Elle est calme et dessine tranquillement une maison fantastique où apparaît Mickey Mouse, son personnage préféré. Plus tôt dans la journée, elle avait accompli sans encombre ses devoirs et avait même aidé ses amis à faire les leurs. Quand elle est triste, en colère ou heureuse, elle sait comment l'exprimer grâce aux différentes méthodes que les éducateurs, en majorité des femmes, lui ont inculquées.

Diversité
Al-Kafa'at a de nombreux partenariats dans le monde, surtout en Occident comme avec la France, la Belgique ou le Québec. Les méthodes utilisées dans le centre en résultent. Il s'agit, entre autres, des méthodes éducatives internationales adaptées comme le TEACCH (Traitement et éducation des enfants autistes ou atteints de troubles de la communication associés), ABA (Analyse appliquée du comportement) et PECS (Système de communication par échange d'images). Pour les pensionnaires du centre qui s'occupent des autistes, ces approches favorisent d'énormes progrès dans leur quotidien. D'ailleurs les jeunes à partir de 15 ans et les adultes de l'ONG le montrent bien.
Joseph est un quadragénaire. Il fait partie depuis longtemps de la famille d'al-Kafa'at. À partir de ses 15 ans, il a pu choisir l'activité qu'il souhaitait exercer au sein de la communauté du « Village ».
Il faut savoir que les personnes atteintes d'autisme ont besoin de beaucoup de régularité dans leur quotidien et gèrent mal les changements. Au centre, cette régularité est prise en compte et l'autosuffisance y est très importante, d'autant que Kafa'at est une association à but non lucratif. Joseph, pour apporter sa pierre à l'édifice, produit du savon. Tous les jours, avec son équipe, il conçoit du savon liquide et le met ensuite dans de petits récipients. Le savon sera ensuite vendu par l'association. Les recettes permettront de financer les activités d'al-Kafa'at et donnent à Joseph la possibilité de recevoir de l'argent de poche avec lequel il peut aller s'acheter ce dont il a envie comme des manakichs, dont il raffole, ou, entre autres, des mosaïques que produisent d'autres membres du centre.
Al-Kafa'at est un centre ouvert à toutes les communautés et qui souhaite avant tout pouvoir aider les minorités délaissées comme les personnes avec un handicap ou un trouble comportemental. Grâce à ses six campus qui se veulent très divers et une aide adaptée à chaque type de handicap en fonction de sa sévérité, elle espère pouvoir faire avancer la société libanaise vers une plus grande ouverture d'esprit. Pour l'ONG, le plus important est que tout être humain puisse rester digne quelle que soit sa condition.
Al-Kafa'at fête cette année ses 60 ans. Elle a été fondée par le couple Nadim et Lily Choueiri quand Nadim a compris que les personnes handicapées étaient délaissées par la société. En 2001, al-Kafa'at a ouvert son centre pour l'autisme qui compte 104 pensionnaires et qui fait partie de ses six départements. Le centre fait partie du Village qui est un espace de vie pour les enfants à besoins spécifiques.

Pour la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, célébrée le 2 avril, la fondation al-Kafa'at organisera une marche de 5 km pour attirer l'attention sur ce trouble du développement. La marche, encadrée par les membres de la fondation, débutera à la place centrale de Hadeth et se terminera au « Village » de Kafa'at où se tiendront ensuite des activités festives.L'autisme...

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