« Non à la réduction de la représentation druze », souligne le chef du PSP

Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, a réitéré samedi son refus de voir une nouvelle loi électorale réduire la représentation de la communauté druze, réclamant un vrai partenariat au niveau national.
M. Joumblatt a exprimé des propos en ce sens devant une délégation de cheikhs de la communauté druze, venus à Moukhtara pour présenter leurs vœux à son fils, Taymour, à qui il avait remis le flambeau politique il y a dix jours, à l'occasion du quarantième anniversaire de l'assassinat de Kamal Joumblatt, fondateur du PSP.
« Nous refusons que quiconque tente de réduire la communauté druze », a martelé M. Joumblatt, exigeant « une représentation juste et un partenariat ». « Bien que ses membres soient peu nombreux, notre communauté exerce son action au-delà des frontières libanaises, arabes et internationales », a-t-il fait valoir.

La réconciliation de la Montagne
Le leader druze a par ailleurs réitéré son attachement à la réconciliation de la Montagne (2001), affirmant que « les guerres qui avaient secoué la région du Chouf font maintenant partie de l'histoire et (qu') à l'avenir il n'y aura plus de guerres ».
Sur un autre plan, après avoir rappelé que « le président de la République, Michel Aoun, et le chef du gouvernement, Saad Hariri, ont accédé à leur poste grâce à un arrangement », M. Joumblatt a invité le pouvoir politique à « trouver des solutions à la crise économique » qu'il a qualifiée d'« inquiétante ».
En présence de Akram Chehayeb, Alaeddine Terro et Waël Bou Faour, députés du Rassemblement démocratique, Taymour Walid Joumblatt a également reçu samedi des délégations populaires menées par des religieux et des notables, venues lui exprimer leur soutien à l'aube de son nouveau parcours politique. Ont notamment défilé une délégation de la Békaa, conduite par le P. Georges Moufleh, une autre de l'Université de Balamand (Souk el-Gharb), deux délégations municipales (Kfarselwan et Knaisseh-Chouf) et enfin une délégation de l'Union culturelle libanaise dans le monde.
Taymour Joumblatt s'est par ailleurs rendu à Saïda, dimanche, pour se réunir avec des dignitaires chrétiens, dans une démarche exprimant son attachement à préserver des relations solides avec la communauté chrétienne.
En compagnie notamment du ministre de l'Éducation, Marwan Hamadé, et des députés Nehmé Tohmé, Élie Aoun et Mohammad Hajjar, le jeune homme récemment investi dans la politique a ainsi conféré avec Mgr Élie Haddad et Mgr Maroun Ammar, respectivement évêques maronite et grec-catholique de Saïda et Deir el-Qamar. S'exprimant en son nom, M. Hamadé a évoqué « un passé commun » qu'il a qualifié de « difficile », mais a toutefois affirmé que « le dialogue et le partenariat aplanissent les entraves d'un avenir prospère, basé sur la réconciliation nationale et le vivre-ensemble ».
Lors de cette tournée, M. Hamadé n'a pas manqué d'évoquer la loi électorale, réitérant la nécessité d'« une représentation juste » et le refus de « la marginalisation ».

Walid Joumblatt et l'électricité
Hier, c'est le dossier de l'électricité que Walid Joumblatt a soulevé. « Arrêtez les distributions de parts d'électricité, et nettoyez ce secteur des mites de la pourriture, de la corruption, et des requins financiers et politiques », a-t-il souligné sur son compte Twitter, estimant que « ce qui se passe aujourd'hui est un crime ».
Et de proposer une solution à un tel gaspillage : « Il s'agit de prendre de façon claire la décision de construire une nouvelle centrale électrique, dont le coût équivaudrait à une année de déficit du budget de l'État, à savoir un milliard de dollars. »
« Assez de tambour et de trompette en faveur du nouveau plan proposé », a poursuivi le chef du PSP, estimant que si un tel projet est exécuté « le déficit augmentera de 50 % ».