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Espagne : la justice admet une plainte pour "terrorisme" contre neuf responsables syriens

Un juge d'instruction de Madrid a jugé recevable la plainte déposée par une Espagnole d'origine syrienne pour la mort présumée de son frère aux mains du régime de Bachar el-Assad, a annoncé lundi l'Audience nationale, spécialisée dans les affaires internationales.

La plainte avait été déposée le 31 janvier par Amal Hag-Hamdo Anfalis, pour la détention illégale, la disparition forcée, la torture et l'exécution de son frère Abdoul Hamdo, un camionneur âgé de 42 ans au moment de sa disparition en 2013, deux ans après le début du sanglant conflit syrien.

Dans un arrêt daté de lundi, le juge Eloy Velasco admet la plainte contre neuf hauts responsables.
Elle vise Ali Mamlouk, chef des services de renseignement syriens et plusieurs hauts responsables des services de renseignement : Abdel Fattah Qudsiyeh, Mohammad Dib Zeitoun, Jamil Hassan.

La plainte vise aussi l'ancien vice-président syrien Farouk al-Chareh et Mohamed Saïd Bekheitan, haut responsable du parti Baas au pouvoir, de même que le Mohamed al Haj Ali, le général Jalal al Hayek, et le colonel Souleyman al Youssef.
La preuve de sa mort aurait été apportée par un déserteur, "Cesar", photographe de la police militaire syrienne, qui a emporté avec lui les clichés de milliers de victimes du régime.

Selon la plainte, Abdoul Hamdo a été victime de "terrorisme d'Etat". Sur une de ces images, son corps sans vie "montre de clairs signes de torture". Les archives montreraient qu'il est mort dans le centre de détention 248 de l'intelligence militaire syrienne à Damas.

Le juge, sans viser d'infractions pénales précises pour les mis en cause, estime que les faits décrits pourraient relever d'un crime contre l'humanité, crime de guerre, de tortures, et de disparition forcée.
Il demande l'audition de la plaignante, mais aussi de "Cesar" dès le 10 avril.

Même si la loi en Espagne n'admet que les plaintes concernant une victime de nationalité espagnole ou pour des faits en lien plus direct avec l'Espagne, ce qui n'est pas le cas en la matière, le juge trouve des arguments en faveur de la recevabilité de la plainte.

Il note que les poursuites pour terrorisme et disparition forcée sont possibles, car la soeur espagnole de la victime peut aussi être considérée comme victime.
Sa décision peut encore être contestée dans les trois jours.

La justice française enquête également sur des faits susceptibles de relever de "crimes contre l'humanité" en se fondant sur les photos de "Cesar". Et une plainte a aussi été déposée en Allemagne, début mars.

Un juge d'instruction de Madrid a jugé recevable la plainte déposée par une Espagnole d'origine syrienne pour la mort présumée de son frère aux mains du régime de Bachar el-Assad, a annoncé lundi l'Audience nationale, spécialisée dans les affaires internationales.
La plainte avait été déposée le 31 janvier par Amal Hag-Hamdo Anfalis, pour la détention illégale, la disparition...