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Grève générale en Guyane, le gouvernement français appelle au calme

"La première priorité, c'est la lutte contre l'insécurité, le renforcement des moyens (...) compte tenu de la violence qui s'est hélas propagée", a déclaré François Hollande.

Le Premier ministre français Bernard Cazeneuve et la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts lors d'une conférence de presse conjointe lundi 27 mars 2017 consacrée à la situation tendue à la Guyane. AFP / Jacques DEMARTHON

En proie à une forte agitation sociale, la Guyane observait lundi un premier jour de grève générale, dans une situation "tendue" de l'aveu du gouvernement, qui promet de lutter contre l'insécurité dans ce territoire français d'Amérique du Sud.

"La première priorité, c'est la lutte contre l'insécurité, le renforcement des moyens (...) compte tenu de la violence qui s'est hélas propagée" en Guyane, a déclaré lundi le président François Hollande, lors d'un déplacement à Singapour.

Bloquée depuis plusieurs jours par un mouvement de grogne sociale, la Guyane, qui connaît un fort taux de chômage et une insécurité chronique, fait irruption dans la campagne présidentielle, à quelques semaines du premier tour prévu le 23 avril.
La Guyane et ses 260.000 habitants sont sous la menace d'une paralysie de la vie économique, déjà ralentie depuis jeudi par une quinzaine de barrages routiers. Les établissements scolaires et l'université sont fermés.

Les compagnies Air France et Air Caraïbes ont annulé lundi leurs vols vers la capitale Cayenne. Les blocages ont aussi conduit Arianespace à ajourner le lancement de la fusée Ariane 5, vitrine économique du territoire.
En dépit de l'arrivée d'une mission interministérielle pour "dialoguer", 37 syndicats réunis au sein de l'Union des travailleurs guyanais (UTG) ont voté samedi à la quasi-unanimité en faveur d'une "grève générale illimitée" à partir de lundi.

"Une délégation ministérielle sera sur place avant la fin de la semaine (...) si toutefois les conditions du respect - et j'insiste sur ce point - et de l'ordre républicain sont réunies", a promis lundi le Premier ministre Bernard Cazeneuve, assurant vouloir signer avec la Guyane un "pacte d'avenir" dans "les meilleurs délais".

"La situation est tendue" en Guyane, avait auparavant reconnu la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts, en appelant "au calme" et "au dialogue".
Elle avait évoqué la possibilité d'un déplacement sur place, à condition d'avoir la possibilité d'un "dialogue serein, républicain, à visage découvert".
Un groupe baptisé "Les 500 frères", créé récemment par des citoyens contre "l'insécurité en Guyane", multiplie les coups d'éclat. Ils sont toujours encagoulés.

"Violence sous-jacente"
La mission interministérielle a multiplié dimanche les annonces visant à désamorcer le mouvement social, dont les revendications portent aussi bien sur la question cruciale de la sécurité, sur l'accès aux soins de santé ou l'éducation. "Les revendications sont éparses et les collectifs ne sont pas d'accord entre eux", note une source gouvernementale.
La mission a annoncé un renforcement des effectifs de police et gendarmerie ainsi qu'une enveloppe d'urgence de 60 millions d'euros pour le centre hospitalier de Cayenne, fortement endetté.

La Guyane est le territoire le plus violent de France, avec 42 homicides en 2016. Selon les autorités, la criminalité émane de l'immigration clandestine (avec notamment une vague de demandeurs d'asile haïtiens), de l'orpaillage illégal et du trafic de stupéfiants. Les divers financements publics représentent près de 90% du PIB et le chômage concerne plus de 40% des moins de 25 ans.
"Il n'y a pas de perspective d'avenir pour les jeunes, une violence sous-jacente qui ne demande qu'à s'exprimer", a témoigné dimanche Jean, éleveur.

Jugeant le mouvement social "justifié", la ministre socialiste des Outre-mer a mis en cause un "désengagement massif de l'État avant 2012", sous la présidence de Nicolas Sarkozy (droite).

Le gouvernement a dénoncé dimanche "l'instrumentalisation à des fins électoralistes" de la crise sociale en Guyane.
Le candidat de droite François Fillon avait notamment jugé que la situation dans le territoire était "la conséquence de l'échec de la politique de François Hollande".

La Guyane avait déjà été paralysée par un important mouvement social fin 2008, à l'appel d'un collectif d'associations de consommateurs et de socio-professionnels contre le prix élevé des carburants. Après onze jours de barrages routiers ayant entraîné la fermeture des écoles, de l'aéroport, et le report d'un tir de fusée Ariane, le prix à la pompe avait été réduit de 50 centimes par litre de carburant.

En proie à une forte agitation sociale, la Guyane observait lundi un premier jour de grève générale, dans une situation "tendue" de l'aveu du gouvernement, qui promet de lutter contre l'insécurité dans ce territoire français d'Amérique du Sud.
"La première priorité, c'est la lutte contre l'insécurité, le renforcement des moyens (...) compte tenu de la violence qui s'est hélas...

commentaires (1)

C'est bizarre les syndicats de la gauchocratie en France métropolitaine , ne manifestent pas pour soutenir leurs compatriotes de Guyane...?

M.V.

18 h 48, le 27 mars 2017

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Commentaires (1)

  • C'est bizarre les syndicats de la gauchocratie en France métropolitaine , ne manifestent pas pour soutenir leurs compatriotes de Guyane...?

    M.V.

    18 h 48, le 27 mars 2017

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