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Moyen Orient et Monde - Traité de Rome

Le pape appelle l’UE à revenir à ses idéaux pour ne pas mourir

François a rappelé une nouvelle fois le besoin de « dialoguer » avec les centaines de milliers de migrants qui arrivent dans l'UE.

Le pape François a rencontré les dirigeants européens, hier, à Rome. Andrew Medichini/Pool/Reuters

L'Europe « risque de mourir » si elle ne retrouve pas ses idéaux d'origine, notamment « la solidarité », « le plus efficace antidote contre les populismes », a averti hier le pape François devant 27 dirigeants de l'UE réunis au Vatican à la veille de la célébration des 60 ans du traité de Rome. Rappelant longuement « la pensée » des pères fondateurs de l'Europe au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le premier pape latino-américain de l'histoire a estimé qu'elle devait continuer à « indiquer un chemin ».
« Tout corps qui perd le sens de son chemin, tout corps à qui vient à manquer ce regard en avant, souffre d'abord d'une régression et finalement risque de mourir », a-t-il prévenu dans le cadre solennel de la « salle royale » du palais apostolique.
Pour le pape François, « l'Europe retrouve l'espérance dans la solidarité, qui est aussi le plus efficace antidote contre les populismes modernes ». « Si l'un souffre, tous souffrent », a lancé le souverain pontife. « Ainsi, nous aussi, aujourd'hui, nous pleurons avec le Royaume-Uni les victimes de l'attentat qui a touché Londres il y a deux jours », a-t-il ajouté, en l'absence de la Première ministre britannique Theresa May, qui s'apprête à déclencher formellement mercredi la procédure de divorce (l'article 50 du traité de Lisbonne) d'avec l'Union européenne.
« Au contraire, les populismes prospèrent précisément à partir de l'égoïsme, qui enferme dans un cercle restreint et étouffant », a critiqué le pape, qui préconise de « recommencer à penser de manière européenne, pour conjurer le danger opposé d'une uniformité grise, c'est-à-dire le triomphe des particularismes ».

Contre les populismes
Le pape évoque régulièrement le danger de la montée des partis populistes anti-immigration. Dans son auditoire figuraient le président François Hollande, dont le pays pourrait enregistrer un fort vote en faveur du Front national à la prochaine présidentielle, et une chancelière allemande chrétienne-démocrate menacée électoralement en raison de sa politique d'accueil aux migrants. Lors de la signature des traités fondateurs de la Communauté économique européenne voici 60 ans à Rome, « l'importance de travailler pour une Europe unie et ouverte était bien claire », a souligné le pape, rappelant la peine que l'Europe a eue à faire tomber le mur de Berlin qui la scindait en deux. « Et cependant, aujourd'hui, le souvenir de cette peine s'est perdu. S'est perdue aussi la conscience du drame des familles séparées, de la pauvreté et de la misère que cette division avait provoquées », a-t-il constaté.
Le pape a rappelé une nouvelle fois le besoin de « dialoguer » avec les centaines de milliers de migrants qui arrivent dans l'UE. « On ne peut pas se contenter de gérer la grave crise migratoire de ces années comme si elle n'était qu'un problème numérique, économique ou de sécurité », a-t-il ajouté. L'Europe a en outre l'obligation de penser à l'emploi des jeunes et « de garantir la possibilité d'avoir des enfants, sans la peur de ne pas pouvoir les entretenir », a-t-il observé.
L'UE avait gratifié en mai 2016 le souverain pontife du prix Charlemagne récompensant des personnalités remarquables engagées pour l'unification européenne. À cette occasion, le pape François avait fait la leçon aux dirigeants européens, déjà rassemblés au Vatican, en les exhortant déjà à revenir aux sources du projet européen.
Le Saint-Siège et les papes depuis Pie XII ont toujours soutenu l'idéal européen, tout en critiquant une certaine laïcité. Hier, le pape François a choisi de rappeler les paroles de Jean-Paul II sur les « mêmes valeurs chrétiennes et humaines » de l'UE. « L'Europe a un patrimoine d'idéaux et de spiritualité unique au monde, qui mérite d'être proposé à nouveau avec passion », a-t-il plaidé.
Certains dirigeants européens étaient venus hier au Vatican avec leurs conjoints, dont le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel avec son époux. Toutefois, les conjoints n'ont pas été conviés à la grande photo de famille finale dans la chapelle Sixtine.
Le président américain Donald Trump, plutôt coutumier des flèches aiguisées contre l'Europe, l'a félicitée hier à l'occasion de l'anniversaire du traité de Rome, soulignant un engagement partagé à promouvoir « la liberté, la démocratie et l'État de droit ».
(Source : AFP)

L'Europe « risque de mourir » si elle ne retrouve pas ses idéaux d'origine, notamment « la solidarité », « le plus efficace antidote contre les populismes », a averti hier le pape François devant 27 dirigeants de l'UE réunis au Vatican à la veille de la célébration des 60 ans du traité de Rome. Rappelant longuement « la pensée » des pères fondateurs de l'Europe au sortir...

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