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Économie - États-Unis

Échec cinglant de la réforme de la santé soutenue par Donald Trump

Sur les 237 élus républicains du Congrès, une grosse trentaine s'étaient déclarés contre le texte, s'ajoutant aux 193 démocrates de l'opposition.

Donald Trump s’est déclaré hier « déçu » et « un peu surpris » après l’échec de son projet de loi. Carlos Barria/Reuters

Donald Trump a essuyé hier une défaite personnelle retentissante au Congrès, où la majorité républicaine a été forcée de retirer un texte visant à abroger « Obamacare », une grande promesse de campagne du président américain.
Plus de deux mois après son accession au pouvoir, Donald Trump voit ainsi un deuxième grand projet du début de son mandat échouer, après la suspension par la justice de ses deux décrets fermant les frontières aux réfugiés et aux ressortissants de plusieurs pays musulmans. La majorité de la Chambre des représentants s'est fracassée sur le projet de remplacement d'Obamacare, loi signée en 2010 par Barack Obama et honnie des républicains. Un vote, d'abord prévu jeudi puis repoussé à hier, a finalement été annulé quelques minutes avant.
Donald Trump s'est déclaré hier « déçu » et « un peu surpris » après l'échec de son projet de loi. « Je suis déçu (...) je suis un peu surpris pour être honnête », a déclaré le président depuis le Bureau ovale. « Nous étions tout près, cela s'est joué à très peu de chose », a-t-il ajouté, visiblement touché par ce cinglant camouflet mais gardant un ton très posé. Le président républicain a aussi redit sa conviction qu'« Obamacare » allait s'effondrer d'elle-même. « Elle implose et va bientôt exploser et cela ne va pas être beau », a-t-il dit.
Le président avait formulé un ultimatum jeudi, mais il n'a pas permis de forcer la main des élus récalcitrants de son camp, qu'ils soient modérés ou ultraconservateurs. Sean Spicer, porte-parole de la Maison-Blanche, avait préparé le terrain en affirmant quelques heures plus tôt que Donald Trump avait « fait tout ce qui était possible » pour que la loi passe.

Chiffrer l'échec
Sur 237 élus républicains, une grosse trentaine s'étaient déclarés contre le texte, s'ajoutant aux 193 démocrates de l'opposition. Pour éviter de chiffrer l'échec en nombre de voix, le vote a été annulé. Le successeur de Barack Obama jouait sa réputation et sa crédibilité sur cette grande réforme, lui qui se targue d'être un négociateur hors pair et qui a parlé directement à pas moins de 120 parlementaires ces derniers jours pour leur vendre le plan républicain.
Mais M. Trump, selon ses détracteurs, a sous-estimé l'impact réel de la réforme sur le système de santé, un enchevêtrement d'assurances publiques et privées. Le texte aurait sabré les aides publiques aux personnes qui n'ont pas d'assurance-santé grâce à leur employeur et doivent financer elles-mêmes leur couverture. Quelque 14 millions de personnes seraient sorties du système d'assurance-maladie dès l'année prochaine, selon les prévisions. Les coûts individuels auraient augmenté, et des services essentiels instaurés par Obamacare, tels que les urgences et les soins grossesse, n'auraient plus été obligatoirement couverts. Plusieurs républicains modérés ont donc fait défection. De l'autre côté du parti, les ultraconservateurs du « Freedom Caucus » disaient que le plan républicain n'était qu'une version édulcorée d'Obamacare, conservait trop de réglementations coûteuses et n'aurait pas permis de faire baisser les prix.
Le pari du milliardaire était que les républicains n'oseraient pas faire échouer la première grande loi du mandat, et se fâcher avec lui. Les élus ont estimé que le coût politique de soutenir la loi serait plus élevé que celui de défier le président. Donald Trump avait laissé la rédaction de la réforme à Paul Ryan, le quadragénaire qui préside la Chambre depuis 2015, et que le camp pro-Trump pourrait désormais accabler. « Je ne vais pas dire du mal de qui que ce soit au sein du parti », a toutefois assuré le président américain, affirmant garder toute sa confiance à Paul Ryan.
(Source : AFP)

Donald Trump a essuyé hier une défaite personnelle retentissante au Congrès, où la majorité républicaine a été forcée de retirer un texte visant à abroger « Obamacare », une grande promesse de campagne du président américain.Plus de deux mois après son accession au pouvoir, Donald Trump voit ainsi un deuxième grand projet du début de son mandat échouer, après la suspension...

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