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Culture - Interview

Mia Habis : « Citerne », un réservoir de créativité pour Bipod

La directrice de Bipod et de Moultaka Laymoun partage sa passion pour la danse avec son époux Omar Rajeh, également chorégraphe et danseur. Elle éclaire cette nouvelle édition qui démarre le 13 et se poursuit jusqu'au 29 avril.

La 13e édition du Festival Bipod se tiendra du 13 au 29 avril. Photo Ravi Deepres.

Bipod revient avec un nouveau moule. Quels sont les changements opérés cette année ?
Nous avons fait construire un nouvel espace, sur un terrain à Mar Mikhaël, qui pourrait abriter tous les spectacles. 20 mètres de large, 50 mètres de profondeur et entièrement amovible, tel est le « conteneur » de ce nouveau Bipod qui, pour l'édition 2017, change de lieu mais ne change pas de vision. Appelée Citerne, cette structure en acier a été pensée pour être à la fois mobile, transportable au besoin et même déstructurée à l'intérieur. Une fois le festival terminé, la structure sera démontée et probablement transportée ailleurs.

 

Comment avez-vous eu cette idée ?
Les artistes ont besoin urgemment d'un théâtre, car aucun espace ne peut plus accueillir les compagnies que nous invitons, étant donné que les besoins d'aujourd'hui ne sont plus les mêmes qu'il y a 50 ans et que les exigences techniques ont évolué. Par ailleurs, cette structure amovible et modulable pourrait, pourquoi pas, également profiter à d'autres spectacles que Bipod.

 

Bipod en est à sa 13e édition. Pouvons-nous dire qu'il remplit sa mission ?
Bipod a toujours aspiré à présenter de la qualité. Ce ne sont pas nécessairement de grandes et célèbres compagnies que nous accueillons, mais souvent de petites qui offrent une belle qualité. Ensuite il y a ce Moultaka Laymoun, notre bébé qui a grandi, une plateforme qui encourage les jeunes danseurs chorégraphes des pays arabes et du Liban, non confirmés encore, mais qui sont à un stade de leur parcours qui nécessite qu'ils soient connus par le public.

 

(Lire aussi : Une 13e édition qui démarre le 13 avril)

 

Comment a évolué Moultaka Laymoun ?
En tant que festival, il est de notre devoir de savoir à quel moment présenter tel ou tel artiste. En 2009, Omar Rajeh avait présenté Arab Platform pour créer cet éveil vis-à-vis de tous les autres danseurs de la région. L'an passé, cette section, devenue depuis Moultaka, a eu un impact phénoménal. Nous aidons les danseurs pour la logistique et leur assurons une visibilité à l'échelle internationale. Ainsi, le Moultaka est devenu une référence de la danse contemporaine, Charlie Prince ou Bassam, des « laymouns » bien de chez nous, ont fait leur chemin internationalement à partir de cette plateforme.

 

Combien de temps nécessite une programmation ?
Je suis déjà en train de travailler sur le programme 2018. Il faut du temps pour choisir les bons spectacles, pour trouver de l'argent, pour réserver les compagnies. C'est un très long processus qui demeure cependant flexible puisqu'il y a toujours des changements de dernière heure.

 

(Lire aussi : Le top cinq de la rédaction)

 

Pensez-vous avoir fidélisé un certain public, ou y a-t-il toujours de nouveaux venus au sein de la famille Bipod ?
Le public a évolué avec Bipod qui accueillait en 2004 six cents personnes alors qu'aujourd'hui nous en comptons déjà 7 000. Une règle à suivre pour Bipod : nous ne nous reposons pas sur nos acquis et chaque lendemain est un nouveau défi.

 

Peut-on dire aujourd'hui que Bipod n'est plus uniquement un simple festival ?
Je pense que Bipod, et plus particulièrement sa section Moultaka, a réussi à créer un réseau fédérateur régional. De plus, les directeurs de Hellerau (centre européen des arts en Allemagne), qui ont appris à se familiariser avec les activités de Moultaka, nous ont invités récemment à organiser un festival similaire, mais plus large encore, puisqu'il comprend d'autres disciplines artistiques. Nous avons donc programmé, en Allemagne, des performances d'Ahmad Ghossein, Rabih Mroué, Gilbert Hage, Sharif Sehanoui et d'autres encore. Nous sommes fiers de dire que Bipod est devenu un modèle à suivre.

 

 

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