Rechercher
Rechercher

Liban - L’éclairage

La France s’inquiète et Berry déterre son package deal

C'est aujourd'hui, mardi 21 mars, qu'expire le délai constitutionnel pour la convocation des collèges électoraux si l'on considère que les élections législatives doivent se tenir à partir du 18 juin, la nouvelle date fixée pour les législatives par le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, qui a signé samedi le décret de convocation du collège électoral et l'a transmis au chef du gouvernement, Saad Hariri. Ce dernier doit le cosigner à son tour, avant de le transmettre au président Michel Aoun, pour la même procédure.

Au niveau de la forme, le processus constitutionnel se met en branle encore une fois. La question reste de savoir si l'étape de la convocation des collèges électoraux sera franchie ou s'il faut craindre un nouveau blocage du moment que le chef de l'État refuse de signer le décret de convocation des collèges électoraux tant qu'une entente ne se forme pas autour d'une nouvelle loi électorale. Or, compte tenu des positions des uns et des autres, il est peu probable qu'un accord puisse être réalisé dans un proche avenir autour d'une formule électorale qui convienne à toutes les parties. Dans les différents milieux politiques, on parle déjà de crise aiguë. Une crise qui inquiète l'Occident et qui a aussi poussé le président de la Chambre, Nabih Berry, à proposer, de nouveau, un package deal reprenant grosso modo celui qu'il avait avancé à l'époque de la conférence de dialogue de Aïn el-Tiné pour débloquer le dossier de la présidentielle. Sauf que cette fois, Nabih Berry a inversé les priorités, sachant qu'il est lui aussi partie prenante dans le bras de fer politique autour du dossier électoral.

Après avoir souscrit à la formule électorale composite alliant les deux systèmes proportionnel et majoritaire, proposée par le courant du Futur, le PSP et les Forces libanaises, M. Berry avait fini par se rétracter pour former un bloc avec le Hezbollah qui plaide pour la proportionnelle intégrale. Le paysage politique se présente donc comme suit aujourd'hui : face au tandem chiite qui reste attaché à la proportionnelle intégrale, les FL, le Futur et le CPL défendent une formule mixte et le PSP, qui menait campagne pour le maintien du système majoritaire, serait aujourd'hui favorable à une proportionnelle atténuée.

Retranchés chacun derrière leurs revendications, les trois groupes n'arrivent pas à trouver un ou des dénominateurs communs pouvant servir de base pour l'élaboration d'une nouvelle loi, ce qui a fait dire à un diplomate occidental que « les forces politiques libanaises essaient d'établir une loi électorale qui serve leurs propres intérêts et qui leur assure le maximum de sièges au Parlement, indépendamment des intérêts des Libanais qui, eux, aspirent à hisser leurs représentants à la Chambre ».

Si le président Aoun ne signe pas aujourd'hui le décret de convocation du collège électoral, le Liban serait devant l'alternative suivante : soit une rallonge technique du mandat de la Chambre, soit le vide au niveau de l'institution législative. Même si un constitutionnaliste écarte fermement la deuxième éventualité, partant du principe que la Chambre est l'institution mère au Liban et qu'un vide équivaut à l'effondrement du système libanais, il reste que le risque est là et qu'il inquiète les capitales occidentales. Citant des officiels français, un diplomate établi à Paris souligne que ces derniers sont prêts à aider le Liban à régler sa crise et considèrent que le Liban se doit de respecter les délais constitutionnels. Ils ne cachent pas leur étonnement de ce que les forces politiques libanaises aient décidé, à quelques mois seulement des élections, de s'entendre sur une nouvelle formule électorale, alors qu'elles n'avaient pas réussi à le faire depuis 2008. Pour les responsables français, les dirigeants libanais devraient, face à cette impasse, organiser les élections sur base de la loi en vigueur et s'atteler sans tarder, une fois le scrutin terminé, à l'élaboration d'une nouvelle loi électorale.

Quant au président de la Chambre, la formule de règlement qu'il propose est autre et porte sur les dossiers qui font l'actualité en ce moment, dont l'épineuse question du financement de la nouvelle grille des salaires dans le secteur public. Elle prévoit, suivant l'ordre qu'il préconise, une entente sur une nouvelle loi électorale, la nomination d'une commission d'enquête pour la corruption, avec pour mission d'identifier les corrupteurs, l'adoption de la nouvelle grille des salaires dans le secteur public, puis du budget de l'État. Sauf que ce package deal est loin de plaire au CPL qui y a vu une tentative d'enterrer l'échelle des salaires et des efforts fournis pour parvenir à une nouvelle loi électorale, ainsi qu'une réponse indirecte aux positions du fondateur du CPL, le président Aoun, et du chef de ce courant, le ministre Gebran Bassil.

 

Lire aussi 

Impôts, loi électorale : un système confronté à ses propres limites

C'est aujourd'hui, mardi 21 mars, qu'expire le délai constitutionnel pour la convocation des collèges électoraux si l'on considère que les élections législatives doivent se tenir à partir du 18 juin, la nouvelle date fixée pour les législatives par le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, qui a signé samedi le décret de convocation du collège électoral et l'a transmis au chef du...

commentaires (6)

ON REVIENT AUX -SALLETS- IL TINE DE NOUVEAU...

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 24, le 21 mars 2017

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • ON REVIENT AUX -SALLETS- IL TINE DE NOUVEAU...

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 24, le 21 mars 2017

  • Cette classe dirigeante en est arrivée à un tel degré de pourriture, que nous commençons à avoir honte d'être citoyens d'un tel pays ! Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 54, le 21 mars 2017

  • Quelle rigolade. A se demander quelle sera la prochaine étape.

    FRIK-A-FRAK

    16 h 06, le 21 mars 2017

  • LES BYZANTINS APRES AVOIR PERDU CONSTANTINOPLE SE SONT MIS D,ACCORD SUR LE SEXE DES ANGES... CHEZ NOUS ON RISQUE DE PERDRE TOUT BIZANCE ET DE NE SE METTRE D,ACCORD SUR RIEN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 59, le 21 mars 2017

  • In order NOT to tackle corruption, Lebanese politicians suddenly decided to focus on the Legislative elections agenda and discreetly pass tax increases away from the limelight... irrespective from the will of the population! In Lebanon, Presidents & Governments come and go... but CORRUPTION STAYS & GROWS !!! (25+ years after the war, still no Electricity, no water, no roads, etc...)

    Hanna Philipe

    13 h 56, le 21 mars 2017

  • soyons realistes, en politique il est normal que chaque parti/partie oeuvre pour ameliorer son score , en nombre d'elus pr ex, et/ou affaiblir les autres. Amal et Hezbollah font cela, et c'est dans leur droit absolu: affaiblir autant que faire se peut ET les 2 grands partis chretiens ET LE FUTURE. Tant pis pour ceux des partis chretiens qui continuent a appuyer le Hezb . C'est la regle du jeu qui l'emporte.

    Gaby SIOUFI

    10 h 30, le 21 mars 2017

Retour en haut