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Liban - Guerre civile

Pour un mémorial national en hommage à tous les martyrs du Liban

Nasser Bakkar veut immortaliser, sur un mur, les noms de toutes les victimes de la guerre.

« Tous les Libanais ont des martyrs, ce n’est pas normal que le martyre soit exclusif à tel ou tel parti politique », souligne le militant. Photomontage Nasser Bakkar

L'un des rêves de Nasser Bakkar, jeune homme originaire de Marjeyoun, au Liban-Sud, c'est de pouvoir permettre aux victimes de la guerre, toutes confessions et tendances confondues, de se réconcilier et d'avoir leurs noms alignés côte à côte sur les façades d'un mur qui serait édifié dans un havre de paix au cœur de Beyrouth.

« Nous faisons partie des rares peuples qui n'ont pas réussi à tourner la page de leur conflit armé, leur guerre fratricide, leurs massacres qui ont ensanglanté le pays depuis les années 70, explique-t-il. La guerre, les attentats terroristes, la résistance face à l'ennemi israélien ont fait plus de 200 000 morts, pour la plupart des inconnus qui ont été privés d'hommage, de reconnaissance ou d'une simple prière, contrairement à d'autres dont les portraits et la glorification sont bien visibles sur les routes et dans les médias. »

Ce père de famille qui affiche fièrement son patriotisme a passé ses années de jeunesse comme volontaire auprès de la Défense civile et la Croix-Rouge libanaise, et ne pense depuis quelques années qu'à la concrétisation de son projet, encore à l'état embryonnaire, qu'il brandit avec enthousiasme.

Son projet, c'est un mur commémoratif qui serait érigé en hommage à toutes les victimes, politisées ou non, civiles ou militaires, de toutes confessions, tombées sur le sol libanais depuis le début de la guerre libanaise et jusqu'à aujourd'hui. « Une commission nationale est censée prendre en charge, via un site électronique, le registre dans lequel seront inscrits les noms de tous les martyrs », reprend-il. « Une fois les noms recueillis, ils seront disposés par ordre alphabétique, sans aucune distinction, sur un mur conçu par un ami architecte, Tarek Houry, de façon à ce que tous les noms soient lisibles par les passants », explique le concepteur. Le plan prévoit en fait un ensemble de plusieurs murs irréguliers, juxtaposés de façon à former une carte du Liban entourant un bassin d'eau.
« Ces noms gravés dans le mur uniront les morts faute d'unité des survivants et de leurs chefs, toujours actifs et puissants sur la scène politique, sur la question du déroulement et du dénouement de la guerre, poursuit Nasser Bakkar. Ce mémorial serait idéalement construit dans un parc qui serait aménagé à proximité du Bois des Pins en face de la mosquée Khachoukji, un endroit qui représente un trait d'union entre Beyrouth-Ouest et Beyrouth-Est. »

Pour le jeune activiste, l'essentiel c'est que « les Libanais, surtout les jeunes, puissent disposer d'un lieu autre que la place de Martyrs où ils pourraient se recueillir et réfléchir au sens de la vie et à la valeur de la paix, tout en ayant sous leurs yeux l'une des plus graves conséquences de la guerre ». « Ce serait aussi l'expression d'une reconnaissance de notre part envers toutes ces personnes tuées et envers leurs familles, en mettant de côté toutes nos différences », dit-il.

Ce qui manque pour la réalisation de ce projet c'est tout simplement un financement. « Après avoir effectué une tournée auprès de plusieurs personnalités politiques et auprès du président du conseil municipal de Beyrouth, ce projet reste tristement orphelin », se désole Nasser, qui a vécu à Marjeyoun, une localité où chrétiens et musulmans sont restés en harmonie même durant la guerre. « J'espère que ce projet serait prochainement parrainé par un leader politique ou une organisation, parce qu'il nous permettrait de nous réconcilier tous ensemble autour d'un mémorial national et de refermer ainsi la plaie ouverte de la guerre libanaise », conclut-il.

L'un des rêves de Nasser Bakkar, jeune homme originaire de Marjeyoun, au Liban-Sud, c'est de pouvoir permettre aux victimes de la guerre, toutes confessions et tendances confondues, de se réconcilier et d'avoir leurs noms alignés côte à côte sur les façades d'un mur qui serait édifié dans un havre de paix au cœur de Beyrouth.
« Nous faisons partie des rares peuples qui n'ont pas...

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