L'UE doit priver les europhobes de subventions, selon le chef des eurodéputés conservateurs

L'UE devrait modifier ses règles de financement public des partis politiques, afin de couper les vivres aux formations europhobes qui la combattent, a plaidé mardi le chef de file des eurodéputés conservateurs, Manfred Weber.

"Nous sommes ouverts, chacun a le droit d'être contre l'Europe, mais la question est de savoir si l'Europe est assez stupide pour financer les partis qui mènent des activités à son détriment", a résumé M. Weber, qui préside le principal groupe politique au Parlement.

La question doit être abordée mercredi dans l'hémicycle du Parlement à Strasbourg lors d'un débat avec la Commission européenne. En attendant, M. Weber a écrit au président de la Commission, Jean-Claude Juncker, pour lui demander de légiférer en la matière.

La plupart des formations politiques nationales se regroupent au niveau européen sous la bannière de partis "paneuropéens" qui peuvent prétendre à des financements de la part des institutions communautaires. En 2015, l'Alliance pour la démocratie directe en Europe (ADDE), une formation dominée par le parti europhobe britannique Ukip, a ainsi obtenu près de 821.000 euros de la part de l'UE. L'Europe des nations et des libertés (ENF), qui regroupe notamment le Front national, la Ligue du nord italienne et le Parti pour la liberté (PVV) du populiste néerlandais Geert Wilders, a reçu un peu plus de 400.000 euros.

Des chiffres à comparer aux montants octroyés aux principales forces politiques représentées au Parlement européen: 8 millions d'euros pour les conservateurs, 5,8 millions pour les socialistes ou 2,1 millions pour les libéraux.

Interrogé par l'AFP, le leader de Ukip, Paul Nuttall, a fustigé la prise de position de M. Weber, soulignant que l'argent européen était d'abord "l'argent des contribuables".

L'offensive de Manfred Weber survient alors que le parti europhobe et xénophobe de M. Wilders pourrait faire une percée lors des élections de mercredi aux Pays-Bas.