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France : débat sur le français obligatoire sur des chantiers publics

L'imposition de l'usage du français sur les chantiers publics dans certaines régions en France a suscité un débat qui a pris de l'ampleur mardi à moins de six semaines de la présidentielle.

Plusieurs régions principalement de droite, mais aussi des villes ou départements, ont imposé l'usage du français sur les chantiers dont ils sont maîtres d’œuvre, une mesure baptisée clause "Molière". L'obligation pour les ouvriers de parler français, ou pour les entreprises d'employer un traducteur, est présentée comme un moyen de réduire la distorsion de concurrence entre les entreprises nationales et étrangères, rendue possible par le travail détaché.

Dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, "une entreprise gagne un marché en faisant des prix anormalement bas puis fait appel à des sous-traitants étrangers pour pouvoir s'en sortir", s'est ainsi justifié Hervé Morin, président de centre-droit de la région Normandie (nord).

Si la mesure est saluée par le syndicat des artisans du bâtiment Capeb, au nom de la lutte contre le "dumping social", elle est en revanche contestée par l'organisation du patronat français Medef. "Vous commencez comme ça, et puis après vous commencez à faire du favoritisme, et puis ensuite vous fermez les frontières françaises, et puis vous finissez par sortir de l'euro", a averti mardi le patron du Medef Pierre Gattaz, conspuant les dérives "communautaire ou nationaliste".

La CGT, premier syndicat français, a dénoncé une intention "purement électoraliste" visant à marcher sur "les traces du Front national", le parti d'extrême droite de Marine Le Pen, favorable à la préférence nationale, qui caracole en tête des sondages pour le premier tour de la présidentielle, le 23 avril.

Encadré par une directive de 1996, le détachement permet à une entreprise européenne d'envoyer temporairement ses salariés en mission dans d'autres pays de l'Union européenne, en respectant le salaire minimum du pays d'accueil notamment, mais en payant les cotisations sociales dans le pays d'origine.

Souhaitant harmoniser les conditions de travail dans l'UE, au regard des nombreux détournements constatés, la Commission européenne a entrepris de réviser la directive.

L'imposition de l'usage du français sur les chantiers publics dans certaines régions en France a suscité un débat qui a pris de l'ampleur mardi à moins de six semaines de la présidentielle.Plusieurs régions principalement de droite, mais aussi des villes ou départements, ont imposé l'usage du français sur les chantiers dont ils sont maîtres d’œuvre, une mesure baptisée clause...