Combien d'heures de sa vie un Libanais perd-il sur les routes ? Pour un automobiliste, il vaut mieux ne pas être hanté par une angoisse paralysante de mort lorsque ce genre de question vous traverse l'esprit, un lundi matin, lorsqu'un simple trajet d'une quinzaine de minutes en temps normal sur l'autoroute nécessite... trois heures de temps. C'était le cas hier, pour bon nombre de citoyens, coincés toute la journée dans des embouteillages infernaux et inexcusables, en raison d'inondations sur les axes principaux. Inutile de dire qu'ils ont eu largement le temps de vouer aux gémonies, un par un, tous les responsables du pays. Le ministre des Travaux publics, Youssef Fenianos, a quand même présenté ses excuses pour la gêne occasionnée. Selon le ministère, les inondations enregistrées à certains niveaux de l'axe routier maritime entre Nahr el-Kalb et Jal el-Dib étaient dues aux chantiers immobiliers en cours dans la zone, connus sous le nom des projets Majid al-Futtaim. « Les flots d'eau (s'accumulant dans la zone des projets immobiliers en question) ont été dirigés vers le principal conduit d'évacuation, ce qui a causé une pression additionnelle très importante au débit », a expliqué le ministre Fenianos, après avoir chargé le directeur général des routes et bâtiments au sein du ministère, Tanios Boulos, d'enquêter sur cette affaire. Ce dernier a d'ailleurs adressé un avertissement au responsable des projets Futtaim, lui demandant de recourir à ses propres systèmes d'évacuation d'eau. En attendant, l'enfer, pour les automobilistes, pourrait durer longtemps... Sans doute dans l'attente d'un projet de transports en commun digne de ce nom, dont l'existence ne soit pas mis en péril par le « fromagisme » officiel.
Liban - Arrêt sur image
L’enfer, c’est les routes...
OLJ / le 14 mars 2017 à 01h17
commentaires (3)
IL N,Y MANQUE QUE LES BARQUES QUI TRANSFERENT LES MORTS...
LA LIBRE EXPRESSION
11 h 02, le 14 mars 2017