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Moyen Orient et Monde - Syrie

Accord pour l’évacuation du dernier quartier rebelle de Homs

Les rebelles syriens boycottent les pourparlers d'Astana.

Photo d'archives datant de septembre 2016, montrant le qurtier de Jouret el-Chiah, à Homs. Louai Beshara/AFP

Le régime syrien et l'opposition ont annoncé hier avoir accepté un accord supervisé par la Russie pour achever l'évacuation des combattants et des civils de la dernière poche rebelle de Homs, la troisième ville du pays.
Cette entente ouvre la voie à l'application d'un « accord de réconciliation » ayant déjà permis plusieurs vagues d'évacuation de ce secteur, mais qui était dans l'impasse ces derniers mois. Selon l'agence officielle SANA, les rebelles et leurs familles souhaitant quitter le quartier de Waer pourront commencer à être évacués samedi et le processus prendra au maximum deux mois. Cette opération sera réalisée « en coopération avec le centre russe de réconciliation, la police et le Croissant-Rouge syrien », a indiqué à des journalistes le gouverneur de la province de Homs, Talal Barazi.
Selon un résumé de l'accord diffusé par la Coalition nationale de l'opposition, les personnes évacuées de Waer se rendront dans des zones rebelles : dans le nord de la province de Homs, à Jarablos, dans la province d'Alep, plus au Nord, ou encore dans celle d'Idleb, dernier grand bastion des insurgés.
Autrefois surnommée la « capitale de la révolution », Homs a été le théâtre de manifestations massives en 2011, au début du soulèvement contre le régime de Bachar el-Assad. Après deux ans de combats, l'armée avait repris cette ville en mai 2014, à l'exception du quartier de Waer.
Le régime a intensifié le mois dernier ses frappes aériennes contre la dernière poche rebelle, tuant des dizaines de personnes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Aucune aide humanitaire n'a pu atteindre le quartier depuis quatre mois. Pour l'opposition, les sièges et les bombardements du régime ne laissent pas d'autre choix aux insurgés que celui d'accepter ces accords.

Astana
Côté diplomatique, les factions rebelles syriennes ont annoncé hier leur décision de boycotter un nouveau round de pourparlers avec le régime syrien prévu cette semaine à Astana sous l'égide de la Russie et la Turquie.
Un porte-parole de la délégation de l'opposition armée, Oussama Abou Zeid, a expliqué ce boycott par « des promesses non tenues liées à la cessation des hostilités » en Syrie, où un cessez-le feu a été décrété en décembre à l'initiative de Moscou, soutien du régime, et d'Ankara, qui appuie les rebelles.
« Nous avons décidé de ne pas participer (aux négociations) d'Astana », car le cessez-le-feu n'a pas été respecté, a également dit Ahmad Othman, un commandant de la fraction Sultan Mourad, un groupe rebelle soutenu par la Turquie. « Le régime et les milices (prorégime) continuent de bombarder, déplacer (des civils) et faire le siège » de localités syriennes, a-t-il déclaré à l'AFP.
Deux rounds de négociations ont déjà eu lieu cette année à Astana, la capitale du Kazakhstan, mais sans déboucher sur une percée majeure permettant d'envisager une solution à un conflit qui a fait plus de 320 000 morts en six ans.
Le nouveau round est prévu aujourd'hui et demain. Selon le ministère kazakh des Affaires étrangères, la Russie sera représentée par l'envoyé spécial du président Vladimir Poutine pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev, et l'Iran par le vice-ministre des Affaires étrangères, Hossein Jaberi Ansari. L'Iran est un autre soutien du régime de Bachar el-Assad. Plusieurs délégations sont déjà arrivées dans la capitale kazakhe. Parmi elles, celle du régime dirigée par l'ambassadeur auprès des Nations unies, Bachar Jaafari, selon la télévision d'État syrienne. Les délégations de l'ONU et de la Russie sont également déjà sur place, a indiqué le ministère kazakh des Affaires étrangères, précisant que d'autres arriveraient plus tard dans la journée.
Hier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est entretenu au téléphone avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu au sujet des négociations à Astana, a indiqué son bureau sans fournir plus de détails.
L'émissaire spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a de son côté convié le gouvernement syrien et les groupes d'opposition à un cinquième round de négociations sous l'égide de l'ONU à Genève le 23 mars.

Les priorités d'Assad
Alors que la guerre en Syrie entre cette semaine dans sa septième année, le président Bachar el-Assad a déclaré dans un entretien hier qu'il était « encore tôt pour parler de » sa vision de l'avenir de la Syrie. L'avenir de la Syrie ne sera décidé qu'après « en avoir fini avec les extrémistes » et réalisé une réconciliation nationale, a-t-il affirmé. « Ce serait un luxe que de parler maintenant de politique alors qu'on risque d'être tué peut-être dans quelques minutes, qu'on a des attaques terroristes », a-t-il dit à un groupe de journalistes occidentaux, selon l'agence officielle SANA. « Donc la priorité maintenant est d'en finir avec les extrémistes. La réconciliation politique dans les différentes régions est elle aussi une autre priorité », a-t-il ajouté. « Quand on aura réalisé ces deux choses, on pourra discuter de tout ce que vous voulez. »

(Source : AFP)

Le régime syrien et l'opposition ont annoncé hier avoir accepté un accord supervisé par la Russie pour achever l'évacuation des combattants et des civils de la dernière poche rebelle de Homs, la troisième ville du pays.Cette entente ouvre la voie à l'application d'un « accord de réconciliation » ayant déjà permis plusieurs vagues d'évacuation de ce secteur, mais qui était dans...

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