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Moyen Orient et Monde - Vatican

Une victime démissionne avec fracas de la commission antipédophilie du pape

Une photo de l'Irlandaise Marie Collins, membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, prise en mai 2014. Tiziana Fabi/AFP

Le pape François, qui peine à changer la loi du silence de l'Église face aux prêtres pédophiles, a vu hier une ancienne victime irlandaise claquer la porte d'une commission d'experts antipédophilie. L'Irlandaise Marie Collins, âgée de 70 ans et victime à 13 ans d'abus sexuels perpétrés par un prêtre aumônier d'un hôpital, était membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs créée par le pape en 2014. « Malgré l'approbation par le pape François de toutes les recommandations faites par la commission, il y a eu des revers constants », déplore-t-elle hier dans un communiqué. « Le manque de coopération, en particulier de la part du dicastère (ministère du Vatican), le plus impliqué sur la question des abus sexuels, a été honteux », assène-t-elle.
Dans un entretien au journal National Catholic Reporter, elle pointe un doigt accusateur vers la puissante et conservatrice congrégation pour la doctrine de la foi, qui ferait barrage à l'idée approuvée par le pape en juin 2015 de créer une instance pour juger les évêques ayant manqué de sévérité. « C'est ravageur en 2017 » de voir que certains hommes de la curie (gouvernement du Vatican) « peuvent donner la priorité à d'autres considérations que la sécurité d'enfants et d'adultes vulnérables », dit-elle en résumant en termes cinglants l'attitude de l'Église : « De belles paroles en public et des actions contraires derrière des portes fermées. » Elle précise néanmoins avoir accepté de continuer à travailler sur des projets éducatifs au sein de l'Église, y compris ceux destinés à la curie.
Le pape François, qui prône « une tolérance zéro », a notamment recommandé aux évêques ayant protégé des pédophiles de démissionner. Mais les victimes restent très critiques, estimant que l'Église a encore beaucoup à faire pour écarter et punir les coupables. Sa commission d'experts, dont le mandat se termine à la fin de l'année, est limitée à des recherches et propositions sur la prévention, sans intervention sur des cas individuels. « Je comprends la frustration et l'impatience de Marie Collins, qui se justifient de son point de vue », a commenté un membre de la commission, le prêtre allemand Hans Zollner, jésuite et psychothérapeute. « Malheureusement, ça ne correspond pas au rythme et à la réalité de l'Église. Nous sommes face à un travail à long terme, nous devons éduquer, a souligné le prêtre, qui voyage dans le monde entier pour combattre la pédophilie. L'Église bouge, mais pas de la même façon dans toutes les cultures. »
(Source : AFP)

Le pape François, qui peine à changer la loi du silence de l'Église face aux prêtres pédophiles, a vu hier une ancienne victime irlandaise claquer la porte d'une commission d'experts antipédophilie. L'Irlandaise Marie Collins, âgée de 70 ans et victime à 13 ans d'abus sexuels perpétrés par un prêtre aumônier d'un hôpital, était membre de la Commission pontificale pour la protection...

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