L'élaboration d'une loi électorale devrait arrêter la lutte pour le pouvoir entre les communautés, vaincre leurs peurs et permettra à l'État de fonctionner. La loi électorale ne peut reposer sur un compromis entre des leaders, mais sur des principes fondamentaux et indiscutables :
- Le principe d'honnêteté des élections : création d'une commission électorale indépendante chargée de préparer, diriger et superviser les élections législatives, mais aussi de contrôler les dépenses électorales et l'origine des fonds.
- Le principe de parité pleine et réelle entre chrétiens et musulmans.
- Le principe de représentativité pleine et réelle de toutes les communautés : chaque communauté doit être pleinement et réellement représentée par chacun des députés qui lui sont réservés. À ce stade, aucune des communautés ne peut empiéter sur le droit des autres.
- Le principe de représentation des syriaques-orthodoxes et des syriaques-catholiques, des émigrés qui doivent élire l'un des leurs, et des femmes, en vertu de la convention de Pékin de 1995 approuvée par le Liban et qui recommande que la représentation féminine soit d'au moins 30 %.
- Le principe de proximité avec les citoyens, afin que ceux-ci puissent demander des comptes à des députés qu'ils connaissent.
Sur la base de ces principes, je propose l'élaboration d'une loi électorale organisant un scrutin majoritaire à un tour basé sur la circonscription uninominale (élection d'un seul député par circonscription, ou one man, one vote). En effet, seule la circonscription uninominale garantirait à la fois une parité réelle entre chrétiens et musulmans, une pleine et réelle représentativité de chaque communauté et une proximité avec les citoyens. Enfin, elle permettrait d'édifier une véritable citoyenneté dans le cadre d'un État régional, comme en Espagne et en Italie.
Il y aurait 108 députés élus pour 108 circonscriptions : 54 députés chrétiens (28 maronites, 11 grecs-orthodoxes, 6 grecs-catholiques, 4 arméniens-orthodoxes, 1 arménien-catholique, 1 syriaque-orthodoxe, 1 syriaque-catholique, 1 protestant, 1 minoritaire chrétien) élus par 54 circonscriptions majoritairement chrétiennes, et 54 députés musulmans (23 sunnites, 23 chiites, 6 druzes et 2 alaouites) élus par 54 circonscriptions majoritairement musulmanes.
De plus, les émigrés voteraient dans 6 circonscriptions, l'Europe, l'Amérique du Nord, l'Amérique latine, l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Océanie, pour élire dans chacune 2 députés, 1 chrétien et 1 musulman, soit au total 12 députés, 6 chrétiens et 6 musulmans. Les députés élus par ces circonscriptions devront être eux-mêmes des émigrés. En plus de leur rôle économique majeur, les émigrés pourront ainsi participer pleinement à la vie politique aux côtés des Libanais résidents.
Dr Fouad ABOU NADER
Ancien chef des Forces libanaises
Nos Lecteurs ont la Parole - Dr Fouad ABOU NADER
Proposition de loi électorale
OLJ / le 27 février 2017 à 00h00
commentaires (2)
Ce "one man one vote" pérennisera d'office les Petits zaïîms locaux ! Ensuite, le calcul sur base de 54 députés chrétiens (28 maronites, 11 grecs-orthodoxes, 6 grecs-catholiques, 4 arméniens-orthodoxes, 1 arménien-catholique, 1 syriaque-orthodoxe, 1 syriaque-catholique, 1 protestant, 1 minoritaire chrétien) n'est pas équitable, car les syriaques orthodoxes devraient avoir 2 députés et non 1 seul car ils sont de plus que le double plus nombreux que le syriaque-catholiques, et les grecs-orthodoxes 13 députés au lieu de 11 car ils forment en nombre plus que le double des grecs-catholiques ! Ce qui réduirait donc, bassîttâh mâäléééch, la GROSSE part mahééék de ces maronites à 25 et non 28 ! De même, côté musulman, il faudrait 8 druzes car ils sont beaucoup plus nombreux que les grecs-catholiques qui ont droit eux à 6, et 1 seul äâlaouïte et non deux.... plus 1 pour les kurdes, ce qui laisserait 22 à chacun des sunnites et des chïïtes. Dans tous les cas le mieux serait que chaque communauté élise ses propres députés sur base d'un Liban-Circonscription Unique sous forme de Listes à la proportionnelle ! Et que l'on cesse, enfin, les discussions à la libanaise à ce propos.... really Byzantines ! P.S. Pour ce qui est des émigrés, cette proposition de six circonscriptions n'est valable que pour ceux qui n'ont pas récupéré la nationalité libanaise, alors que les binationaux libanais devront garder strictement les mêmes droits que ceux résidents au Liban !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
14 h 11, le 27 février 2017