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Économie - Grèce

Le FMI veut une restructuration « appropriée » de la dette d’Athènes

Christine Lagarde, présidente du FMI, a rencontré hier la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin. John MacDougall/AFP

La directrice du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a plaidé hier pour une restructuration de l'énorme dette grecque pour soulager le pays, tout en jugeant qu'une réduction de son montant n'était pas nécessaire.
La dette grecque « devra être restructurée de manière appropriée » et l'ampleur de cette opération « va clairement dépendre » des réformes mises en œuvre par Athènes pour réduire son déficit public, a déclaré à Berlin Mme Lagarde à la chaîne de télévision allemande ARD. Elle s'exprimait après une entrevue avec la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin.
Dans l'immédiat, « nous sommes beaucoup plus confiants » sur les chances d'aboutir à une solution sur le déblocage de nouveaux prêts en faveur de la Grèce, a jugé la patronne du FMI.
Sauvée de la faillite au début de la décennie, la Grèce est engagée actuellement dans un troisième programme d'aide internationale qui a démarré à l'été 2015 et doit courir jusqu'au 20 août 2018, avec un maximum de prêts prévus de 86 milliards d'euros (91 milliards de dollars).
Alors que le FMI avait récemment laissé planer la menace de ne plus prêter d'argent frais au pays, Mme Lagarde a salué hier « les progrès » réalisés par Athènes en matière de réformes de l'économie grecque pour satisfaire les exigences de ses créanciers.
Mais aux yeux de Mme Lagarde, la réforme des retraites et du système fiscal n'est qu'un volet des efforts à faire. L'autre sera à effectuer par les créanciers eux-mêmes et porte sur un assouplissement des conditions de remboursement de la dette grecque.

« Marcher sur deux jambes »
La Grèce doit pouvoir « marcher sur deux jambes », a-t-elle dit, et « la seconde jambe sera le montant de la dette que le pays peut supporter, et cette dette va devoir être restructurée de manière appropriée ».
Par restructuration, Mme Lagarde entend « un allongement significatif des maturités », c'est-à-dire un report des délais dans lesquels la Grèce va devoir rembourser les prêts internationaux, « et un plafonnement significatif des taux d'intérêt » sur ces emprunts, afin, dans les deux cas, de soulager le fardeau financier pour le pays. Athènes a déjà bénéficié de mesures similaires dans le passé.
En revanche, « à l'heure actuelle, une réduction du montant de la dette n'est pas nécessaire », a ajouté la directrice générale du FMI. Une prise de position de nature à décevoir les autorités grecques, mais qui va rassurer l'Allemagne en particulier.
Cette dernière refuse catégoriquement un effacement partiel de la dette grecque en estimant que la législation européenne l'interdit. Une telle mesure serait surtout politiquement difficile à porter pour la chancelière face à une opinion sceptique sur l'aide à la Grèce et à quelques mois d'élections législatives.
« Plus il y aura de réformes » en Grèce, « moins il faudra en faire en matière de restructuration de la dette », a poursuivi Mme Lagarde. Elle a souligné que ces mesures d'allègement de la dette devraient être « mises en place à la fin du programme d'aide » en cours, à savoir en août 2018.
La question de la dette grecque, qui s'élève à près de 180 % du PIB grec, constitue une pomme de discorde quasi permanente entre le FMI et les créanciers d'Athènes. Le Fonds la juge « explosive » et souhaite des allègement significatifs en estimant qu'en l'état le pays ne pourra pas la rembourser.
Le directeur du Fonds de secours de la zone euro (MES), qui gère les prêts en faveur de la Grèce, Klaus Regling, a, lui, relativisé hier les difficultés de ce pays. Il s'est dit « confiant » dans le fait que la Grèce puisse se passer d'un nouveau programme d'aide après 2018. « Si les 18 prochains mois sont bien utilisés, je suis confiant dans le fait (que le troisième programme d'aide en cours) soit le dernier (...) que devra appliquer la Grèce », a-t-il déclaré au journal allemand Süddeutsche Zeitung. « La Grèce a fait des progrès (...) Je pars du principe que la Grèce, à partir de mi-2018, volera de ses propres ailes et pourra se procurer elle-même de l'argent sur les marchés », a ajouté M. Regling. Il a par ailleurs reconnu ses désaccords avec le FMI, notamment en termes de pronostic. « Mais nous n'avons aucun différend quand nous faisons la liste de ce que doit faire la Grèce dans les prochains 18 mois », a-t-il relevé.
(Source : AFP)

La directrice du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a plaidé hier pour une restructuration de l'énorme dette grecque pour soulager le pays, tout en jugeant qu'une réduction de son montant n'était pas nécessaire.La dette grecque « devra être restructurée de manière appropriée » et l'ampleur de cette opération « va clairement dépendre » des...

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