Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Syrie

Moscou veut l’arrêt des frappes aériennes durant les pourparlers de Genève

L'opposition réclame des « négociations directes » avec le régime de Damas.

Le médiateur de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, lors de sa conférence de presse, hier, à Genève. Fabrice Coffrini/AFP

La Russie a demandé au gouvernement syrien de suspendre les bombardements aériens pendant la durée des pourparlers de Genève sur la Syrie, qui devraient commencer aujourd'hui.
Lors d'une conférence de presse à la veille de la reprise des discussions, le médiateur de l'ONU, Staffan de Mistura, a indiqué que l'appel à la trêve avait été annoncé par le représentant russe au cours de la réunion hebdomadaire du Groupe de travail sur le cessez-le-feu au siège des Nations unies à Genève. Moscou, alliée de Damas, « a formellement demandé au gouvernement syrien de laisser le ciel (syrien) silencieux pendant les discussions », a-t-il dit.
Depuis fin décembre, une cessation des hostilités imposée par la Russie, la Turquie et l'Iran a permis de réduire l'intensité des combats, mais depuis quelques jours, les forces gouvernementales bombardent les positions rebelles près de Damas et dans la province de Homs (centre).

Modérer les espoirs
Avant même la reprise des négociations, M. De Mistura a tenu à modérer les espoirs de solution à ce conflit qui dure depuis 6 ans et a déjà fait plus de 310 000 morts et des millions de déplacés. « Est-ce que j'attends une percée immédiate ? Non, je n'attends pas de percée immédiate (...) mais le début d'une série de rounds », a déclaré ce diplomate de 70 ans, spécialiste des missions difficiles.
M. De Mistura a déjà organisé trois séries de pourparlers indirects – les délégations refusant de se parler – en février, mars et avril 2016, sans résultat. Il espère cette fois que les deux camps accepteront de s'asseoir autour d'une même table et d'échanger en direct. Mais il a refusé de se prononcer sur ce point. « Je veux d'abord en parler avec les délégations demain matin (jeudi) lors de rencontres bilatérales », a-t-il répondu.
En soirée, l'opposition syrienne a réclamé des « négociations directes » avec le régime de Damas selon le porte-parole du Haut- Comité des négociations (HCN).
« Nous demandons des négociations directes. Cela économisera du temps et sera une preuve de sérieux plutôt que de négocier dans des salles » séparées, a dit Salem Maslet.
La délégation du gouvernement de Damas et celle du Haut-Comité des négociations (HCN), qui rassemble des groupes-clés de l'opposition, sont déjà arrivées à Genève. Le médiateur onusien a indiqué que d'autres délégations étaient attendues, sans autres précisions.
Le chef de la diplomatie de la Russie, allié et soutien du gouvernement de Damas, a indiqué qu'il y aurait des représentants des Groupes du Caire et de Moscou, considérés par le HCN comme modérés face au régime. « Il y aura aussi des groupes de l'opposition armée qui ont participé aux réunions à Astana et qui ont signé un accord sur un cessez-le-feu avec le gouvernement syrien », a déclaré hier Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse à Moscou.
Deux réunions de discussions ont été organisées en janvier et en février dans la capitale du Kazakhstan entre émissaires du gouvernement syrien et rebelles, sous l'égide de la Russie, de la Turquie et de l'Iran. « Et, bien sûr, lors de prochaines étapes, on ne pourra pas se passer de la présence de tout le spectre de l'opposition, y compris, sans doute, des Kurdes syriens », a souligné le ministre russe. La Turquie, soutien de l'opposition, refuse la participation des Kurdes.

Une situation changée
Depuis les derniers pourparlers de Genève en avril 2016, la situation sur le terrain en Syrie a bien changé. Le régime de Damas, appuyé par ses alliés russes et iraniens, a repris Alep, fief de l'insurrection dans le Nord, et l'opposition ne contrôle plus, selon des estimations, que 13 % du territoire.
Même la Turquie semble avoir adouci sa position et s'est rapprochée de Moscou.
Les États-Unis, autre soutien de l'opposition, semblent hésiter sur la politique à suivre en Syrie depuis l'arrivée de Donald Trump.
Quoique affaiblie, l'opposition maintient ses exigences sur une « transition politique », qui signifie pour elle un départ du président syrien Bachar el-Assad.
Le régime est prêt à accepter des élections une fois la paix revenue, mais ne veut pas discuter du sort du chef de l'État syrien.
Pour le gouvernement, « c'est Assad ou personne d'autre », a déploré Yehya Aridi, un des conseillers du HCN. « Cette règle du "tout ou rien" entrave toute chance de solution politique. »
Sur le terrain, la Turquie a estimé hier que le groupe État islamique (EI) compte désormais « moins de 100 » combattants dans son bastion syrien d'al-Bab, ajoutant que les forces d'Ankara avaient repris « plus de la moitié » de la ville. « Mais ce sont des hommes très dangereux (...), des tireurs embusqués, des kamikazes », a déclaré le ministre turc de la Défense Fikri Isik. Al-Bab, dernière place forte encore aux mains de l'EI dans la province d'Alep, est la cible depuis plusieurs mois d'une offensive conjointe des forces turques et de groupes rebelles syriens.
(Source : AFP)

La Russie a demandé au gouvernement syrien de suspendre les bombardements aériens pendant la durée des pourparlers de Genève sur la Syrie, qui devraient commencer aujourd'hui.Lors d'une conférence de presse à la veille de la reprise des discussions, le médiateur de l'ONU, Staffan de Mistura, a indiqué que l'appel à la trêve avait été annoncé par le représentant russe au...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut