Colombie: nouvel enlèvement attribué à l'ELN en pleins pourparlers

L'armée colombienne a attribué vendredi à l'ELN, dernière guérilla active dans le pays, un nouvel enlèvement qui pourrait mettre en péril les pourparlers de paix entamés depuis une semaine avec le gouvernement.

Le kidnapping de cet homme, Cristo Contreras, qui est le père d'un maire de la région agitée du Catatumbo (nord-ouest), est un "acte de terrorisme de l'ELN", a déclaré à des journalistes le général Alberto Mejia, commandant de l'armée colombienne.
"C'est un enlèvement qui fait partie de cette façon totalement irrationnelle de l'ELN de +célébrer la mort+, le 14 février, du curé (Manuel) Pérez et le 15 février du curé Camilo Torres", a ajouté le haut gradé en référence à ces deux dirigeants historiques du groupe rebelle, décédés respectivement en 1998 et 1966.
Par ailleurs, la guérilla est également responsable d'un second acte "de terrorisme", a affirmé le général Mejia à propos de l'explosion mercredi d'un morceau d'oléoduc dans la même région.
"Ces messages font beaucoup de mal au processus (de paix)", a estimé le responsable militaire.
"Le gouvernement tend la main et ils (la guérilla) répondent de cette façon", a-t-il conclu.

Bogota et la guérilla de l'Armée de libération nationale (ELN) ont entamé le 8 février des pourparlers officiels en Equateur visant à mettre un terme à plus d'un demi-siècle de conflit armé, après l'accord avec l'autre guérilla des Farc.

La Colombie est confrontée a un conflit armé qui, au fil des décennies, a impliqué une trentaine de guérillas d'extrême gauche, des milices paramilitaires d'extrême droite et les forces de l'ordre, faisant au moins 260.000 morts, plus de 60.000 disparus et 6,9 millions de déplacés.