Jérusalem: la mairie ferme une galerie avant une réunion d'une ONG anti-colonisation

La municipalité israélienne de Jérusalem a annoncé mercredi la fermeture d'une galerie qui devait accueillir une réunion de "Breaking the Silence", une ONG qui dénonce la répression dans les territoires palestiniens.

Malgré un ordre de fermeture de la galerie Barbour située au centre de Jérusalem, l'ONG est parvenue à organiser sa réunion et plus de deux cents personnes se sont rassemblées à l'extérieur pour dénoncer la décision de la mairie, affirmant leur soutien à "Breaking the Silence", a rapporté un témoin à l'AFP.
Un groupe de militants d'extrême-droite a pour sa part contre-manifesté sur place contre la tenue de la réunion.

Dans un communiqué, la municipalité dirigée par Nir Barkat, un membre du Likoud, le parti de droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a indiqué avoir ordonné "l'évacuation du bâtiment abritant la galerie afin qu'il puisse être utilisé pour d'autres usages municipaux". Le maire cité dans le communiqué assure que cette décision n'a rien à voir "avec la liberté d'expression".

Les médias ont en revanche affirmé que la décision de fermeture prise par Nir Barkat fait suite à une demande de la part de la ministre de la Culture Miri Regev, qui fait partie de l'aile dure du Likoud.
"Breaking the Silence" est une des bêtes noires de la droite et elle est visée par une loi votée l'an dernier par le Parlement israélien contraignant les ONG qui reçoivent la plus grande partie de leur financement de gouvernements étrangers à le déclarer officiellement.

Ce texte, selon ses détracteurs, cible en priorité les groupes de gauche faisant campagne pour les droits des Palestiniens et s'opposant à la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupés.
"Breaking the Silence" recueille les témoignages de soldats engagés dans la répression dans les Territoires palestiniens.