Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Décret anti-immigration

Trump fait monter la pression avant un examen par la justice

La Maison-Blanche accuse les médias d'avoir « passé sous silence » plusieurs attentats terroristes.

À New York, une étudiante musulmane manifeste contre le décret anti-immigration de Donald Trump. Reuters/Mike Segar

Le président américain Donald Trump a tenté hier de faire monter la pression sur la gravité de la menace terroriste, accusant la justice et les médias de la sous-estimer.
En recevant hier à la Maison-Blanche les shérifs de plusieurs comtés, il a martelé que le décret, qui bloque temporairement l'entrée des ressortissants de sept pays à majorité musulmane (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie, Yémen) et de tous les réfugiés, était un document de « bon sens » et qu'il était « très important pour le pays » afin de le protéger du terrorisme. M. Trump a affirmé que l'affaire pourrait remonter jusqu'à la Cour suprême, tout en assurant espérer que cela ne sera pas nécessaire. Le texte devait être examiné hier après-midi (à partir de 01h00 ce matin, heure de Beyrouth) par la cour d'appel fédérale de San Francisco, mais cette dernière a annoncé en soirée qu'elle n'allait pas prendre de décision dans l'immédiat. « Nous n'attendons pas de décision (mardi), nous en attendons une cette semaine », a d'ailleurs déclaré David Madden, porte-parole de la cour d'appel fédérale de San Francisco.
« Je comprends, mieux que personne, la malhonnêteté totale des médias », a encore déclaré Donald Trump. Lundi, il avait accusé les médias d'avoir passé sous silence certaines attaques perpétrées par des « terroristes islamiques radicaux ». « On est arrivé à un point où (les attaques) ne sont même plus rapportées par les médias », avait affirmé M. Trump, contre toute évidence. « Et dans de nombreux cas, la presse très malhonnête ne veut pas en rendre compte. Ils ont leurs raisons », avait-il conclu, sans la moindre explication.
La Maison-Blanche avait diffusé un peu plus tard une compilation de 78 attentats perpétrés au cours des deux dernières années, affirmant que la plupart d'entre eux n'avaient « pas reçu l'attention médiatique qu'ils méritaient ». La liste contient nombre d'attentats qui ont été des dominantes médiatiques mondiales pendant plusieurs jours, comme les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, l'attentat de Nice le 14 juillet 2016, la fusillade de San Bernardino en Californie en décembre 2015, le crash dans le Sinaï le 31 octobre 2015 d'un Airbus A321 russe (une bombe avait explosé à bord et l'attaque avait été revendiquée par l'EI), Bruxelles en mars 2016, Istanbul en juin 2016, Dacca en juillet 2016, ou encore Berlin en décembre dernier. La liste ne fait toutefois aucune mention de l'attaque contre Charlie Hebdo en janvier 2015.
Hier, plusieurs médias, dont la BBC, The Guardian, le Washington Post et Le Monde, ont répondu en publiant des liens vers leur large couverture de ces attaques.

« Bulle » universitaire...
Par ailleurs, après avoir directement mis en cause « le soi-disant juge » qui a suspendu le décret, M. Trump avait tenté de le faire passer par avance pour responsable de toute future attaque sur le sol américain: « Si quelque chose arrive, tenez-le pour responsable ainsi que le système judiciaire », avait-il tweeté dimanche. Ce « décret est un exercice légal de l'autorité du président sur l'entrée des étrangers aux États-Unis et l'admission des réfugiés », a indiqué le département de la Justice dans un document transmis lundi à la cour d'appel fédérale de San Francisco.
Si la cour de San Francisco confirmait la suspension du décret et que la Cour suprême en était saisie, il faudrait une majorité de cinq juges sur huit pour renverser la décision de la cour d'appel. Ce scénario est loin d'être acquis, la Cour suprême étant actuellement divisée idéologiquement entre quatre magistrats conservateurs et quatre autres progressistes.
Hier, le secrétaire à la Sécurité intérieure, John Kelly, a accusé les juges qui bloquent le décret de vivre dans une « bulle » universitaire et de ne pas voir la véritable menace pour le pays. « Leur monde est très académique (...). Dans leurs salles d'audience, ils sont protégés par des gens comme moi », a déclaré M. Kelly, lors d'une audition du Comité de la sécurité intérieure de la Chambre des représentants. « Si quelque chose tourne mal parce qu'on a laissé des gens entrer, on ne demande pas de comptes au juge pour sa décision, c'est moi que l'on vient voir », a-t-il ajouté, assurant devant le comité que le décret « est légal et constitutionnel ».

(Source : AFP)

Le président américain Donald Trump a tenté hier de faire monter la pression sur la gravité de la menace terroriste, accusant la justice et les médias de la sous-estimer.En recevant hier à la Maison-Blanche les shérifs de plusieurs comtés, il a martelé que le décret, qui bloque temporairement l'entrée des ressortissants de sept pays à majorité musulmane (Iran, Irak, Libye, Somalie,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut