Rechercher
Rechercher

Économie - Fraude fiscale

Serge Dassault condamné en France pour ses comptes cachés

Serge Dassault a été condamné à cinq ans d’inéligibilité et 2 millions d’euros d’amende pour avoir caché au fisc français des comptes à l’étranger. Et ce pendant quinze ans. Éric Piermont/AFP

Une fraude d'« ampleur » et une « claire intention de dissimuler des fonds familiaux » : le sénateur Serge Dassault a été condamné hier à Paris à cinq ans d'inéligibilité et 2 millions d'euros (2,2 millions de dollars) d'amende pour avoir caché au fisc français, pendant quinze ans, des comptes à l'étranger.
Le milliardaire de 91 ans, doyen du Sénat et patron du journal Le Figaro, a immédiatement annoncé, par la voix de ses avocats, qu'il allait faire appel de cette condamnation. L'industriel ne devrait donc pas perdre son fauteuil de sénateur LR (Les Républicains) d'ici à la fin de son mandat à l'automne 2017, puisque sa condamnation ne sera définitive qu'après épuisement de toutes les voies de recours.
« L'ampleur de la fraude, sa durée et les fonctions politiques exercées durant une partie de la période justifieraient le prononcé d'une peine d'emprisonnement ferme », a considéré le tribunal, tout en estimant qu'une peine de prison ne serait « pas raisonnable » du fait du « grand âge » de Serge Dassault. En revanche, pour « sanctionner » son comportement et « prévenir la récidive », le tribunal condamne le sénateur à la fois à une peine d'inéligibilité de cinq ans et à une interdiction d'exercer une fonction publique, également pour cinq ans. Le parquet national financier avait requis cinq ans d'inéligibilité, deux ans de prison avec sursis et neuf millions d'amende contre un élu qui « a piétiné toutes les lois qu'il a votées sur le thème de la fiscalité ».

« Forme de duplicité »
Dans ses motivations, le tribunal relève une « forme de duplicité » chez Serge Dassault, coupable de faits de blanchiment alors qu'il dirigeait « un groupe bénéficiant de la commande publique » et « exerçait parallèlement un mandat parlementaire qui le conduisait à se prononcer sur le budget de l'État, mais également sur les différentes législations fiscales et pénales portant sur la fraude fiscale et le blanchiment ».
Le PDG du groupe Dassault, le fleuron de l'industrie aéronautique française, a été condamné pour avoir dissimulé au fisc des dizaines de millions d'euros pendant 15 ans. En cause, les comptes de quatre fondations et sociétés, basées au Luxembourg et au Liechtenstein, qui abritaient près de 12 millions d'euros (13 millions de dollars) en 2014. Il a également été reconnu coupable d'avoir omis dans ses déclarations de patrimoine ces millions dissimulés.
Le sénateur avait depuis régularisé sa situation, tant auprès de l'administration fiscale – il a réglé près de 19 millions d'euros (20,5 millions de dollars) pour huit ans de redressement fiscal – que de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), qui avait saisi la justice. « Il y a un dévoiement de la procédure dans le fait de poursuivre pour blanchiment quelqu'un qui a régularisé sa situation fiscale de façon spontanée », « dès qu'il a été informé de l'existence de ces placements », a déploré Jacqueline Lafont, un des avocats de Serge Dassault.
Le tribunal a au contraire relevé une régularisation « tardive », alors que la justice avait déjà découvert les fonds litigieux. C'est la première fois que Serge Dassault est condamné mais la seconde fois qu'il est susceptible de perdre un mandat électoral sur décision de justice.
Pour le parquet, ce procès était le « deuxième plus symbolique » en la matière « après l'affaire Cahuzac », l'ex-ministre du Budget condamné en décembre à trois ans de prison pour fraude fiscale.
(Source : AFP)

Une fraude d'« ampleur » et une « claire intention de dissimuler des fonds familiaux » : le sénateur Serge Dassault a été condamné hier à Paris à cinq ans d'inéligibilité et 2 millions d'euros (2,2 millions de dollars) d'amende pour avoir caché au fisc français, pendant quinze ans, des comptes à l'étranger.Le milliardaire de 91 ans, doyen du Sénat et patron du journal Le...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut