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Liban - L’éclairage

Premiers effets de l’attentat déjoué de Hamra

Solidarité hier avec le Costa, en présence du ministre Guidanian. Photo Marwan Assaf

Les incidents sécuritaires ayant ponctué l'actualité des derniers jours ont hissé le dossier sécuritaire en tête des priorités, notamment celles du Conseil des ministres, au détriment du dossier de la loi électorale. La série de remous avait commencé vendredi dernier avec le rapt de l'homme d'affaires Saad Richa, devant son commerce à Qab Élias, et son transfert à Brital par les ravisseurs qui réclamaient une rançon d'un million de dollars. Il sera finalement remis en liberté sans rançon, mais sans arrestation des ravisseurs non plus, à la suite d'une médiation chapeautée par le président de la Chambre, Nabih Berry. Dimanche, c'est un chauffeur de taxi conduisant des Syriens de Jbeil à Chtaura qui a disparu, visiblement kidnappé dans des circonstances que les services de sécurité tentent d'élucider. L'armée aurait en tout cas réussi à appréhender deux suspects pour les besoins de l'enquête.

Entre ces deux incidents s'est interposé un autre, de plus grande envergure : l'attentat déjoué de Hamra, dans le cadre duquel un kamikaze a été neutralisé in extremis par les forces de sécurité alors qu'il envisageait de se faire exploser dans le café Costa, samedi dernier.

Les rapts susmentionnés sont à distinguer de l'attentat déjoué à Hamra. D'abord, parce qu'ils ont remis sur le tapis la problématique des défaillances du plan sécuritaire dans la Békaa, tandis que l'incident de Hamra a valu aux services de sécurité d'être félicités pour leurs prouesses.
D'ailleurs, des sources sécuritaires tiennent à souligner « la coopération » des services de sécurité, notamment les Forces de sécurité intérieure et les renseignements de l'armée, ayant permis à l'opération de réussir. Ces sources rappellent également que la sécurité au Liban est « une ligne rouge », notant que les services sécuritaires y veillent alertement, en traquant tous ceux qui pourraient être affiliés à l'État islamique ou d'autres réseaux terroristes.

Ces sources ne manquent pas en outre de mettre l'accent sur la teneur de rapports sécuritaires portant sur la menace d'un plan terroriste que l'EI envisagerait d'exécuter pour déstabiliser le Liban, en cas de besoin, c'est-à-dire au cas où il se trouverait dans une situation de détresse en Syrie ou en Irak. À en croire des services sécuritaires et militaires, de nombreuses arrestations se font loin des feux de la rampe pour contrer cette menace. Ces services confient enfin leur intention de renforcer la surveillance de « certaines régions ».
Pour ce qui est des rapts, les références au terrorisme sont remplacées par les références aux « voyous de la Békaa » qui continuent de se soustraire à l'emprise de l'État.

 

(Pour mémoire : « Plaqué au sol, le kamikaze tentait d'actionner sa ceinture d'explosifs »)


Le contraste entre l'aptitude de l'État à déjouer des attentats terroristes et son incapacité à arrêter des bandits locaux est relevé par plusieurs milieux politiques, y compris des milieux proches de Baabda. Ceux-ci se demandent en effet si le cycle des rapts impunis, dont celui de M. Richa a apporté la preuve supplémentaire, est voué à perdurer. D'autres relèvent l'absence de toute mesure à même de dissuader les ravisseurs de rééditer leurs actes, quand bien même le Hezbollah répète avoir levé sa couverture politique sur les criminels résidents dans ses zones d'influence. Pourquoi donc n'a-t-on pas donné suite aux directives parvenues aux responsables sécuritaires d'arrêter les ravisseurs de Saad Richa, qui ont d'ailleurs tous été identifiés, comme le révèlent des sources sécuritaires ? Cette paralysie injustifiée des services sécuritaires, dans le cas du rapt de Saad Richa, doit faire l'objet d'un débat en Conseil des ministres demain.

Un débat qui pourrait déboucher sur une relance du plan sécuritaire dans la Békaa, ne fût-ce que ponctuellement, pour renvoyer l'image d'un régime à même de pallier les failles sécuritaires dont il a hérité. Le Hezbollah se montre positif dans ce sens. Ainsi, le ministre Mohammad Fneich a stigmatisé hier « les groupes de ravisseurs qui nuisent à la Békaa. Ce sont des groupes non contrôlés, qui profitent du chaos et du laisser-faire des services de sécurité (...) que nous avions suppliés à maintes reprises d'agir afin de mettre un terme aux violations commises contre les habitants et leur sécurité dans la Békaa ». Les moyens d'optimiser le rendement sécuritaire dans la Békaa doit en tout cas être débattu en Conseil des ministres, en même temps que la mobilisation sécuritaire contre le terrorisme – voire aussi, peut-être, la question de la détention illégale d'armes...

L'attentat déjoué de Hamra, survenu après l'épisode du rapt de Richa, aurait servi à crédibiliser le régime sur le dossier sécuritaire. Un ancien ministre affirme que les incidents des derniers jours auraient incité les responsables à relancer la question du dégel de l'aide militaire saoudienne, sinon solliciter l'obtention d'aides supplémentaires auprès des donateurs, comme les avions Super Tocano qui doivent être livrés en mars prochain. Il reste à savoir à quel point cette mobilisation sécuritaire, dépeinte énergiquement par les milieux politiques et sécuritaires confondus, est apte à se traduire en actes concrets. À moins qu'elle n'ait pour principal objectif de détourner l'attention du pseudodébat sur une nouvelle loi électorale – et justifier un possible report des législatives (une option que commencent à évoquer d'ailleurs, de plus en plus fréquemment, des parties jusque-là discrètes sur la question, comme les FL, qui, par la voix du ministre Ghassan Hasbani, n'ont pas exclu hier l'option d'un report technique du scrutin).
Dans ce contexte, le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk doit s'entretenir demain à Baabda avec le président de la République des deux dossiers des législatives et du plan sécuritaire dans la Békaa.

Les incidents sécuritaires ayant ponctué l'actualité des derniers jours ont hissé le dossier sécuritaire en tête des priorités, notamment celles du Conseil des ministres, au détriment du dossier de la loi électorale. La série de remous avait commencé vendredi dernier avec le rapt de l'homme d'affaires Saad Richa, devant son commerce à Qab Élias, et son transfert à Brital par les...

commentaires (1)

Brital est connu depuis plus de 40 ans pour etre un repere de bandits les voitures volees partout au Liban se retrouvaient a Brital et etaient restituees a leur proprietaire souvent apres payement d'une certaine somme qu'attendons nous pour mettre in STOP final a ces individus? pourquoi avoir besoin d'une couverture politique?

LA VERITE

17 h 15, le 24 janvier 2017

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Commentaires (1)

  • Brital est connu depuis plus de 40 ans pour etre un repere de bandits les voitures volees partout au Liban se retrouvaient a Brital et etaient restituees a leur proprietaire souvent apres payement d'une certaine somme qu'attendons nous pour mettre in STOP final a ces individus? pourquoi avoir besoin d'une couverture politique?

    LA VERITE

    17 h 15, le 24 janvier 2017

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