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Nos Lecteurs ont la Parole - Par Marianne SARADAR BARAKAT

Oiseaux de mauvais augure

Photo OLJ

Poubelles : suite et non fin. Nous fêterons dans quelques mois le deuxième anniversaire de la « crise des déchets ». Il est vrai qu'à aucun moment nous n'avons osé croire à une solution radicale et définitive. Nous ne sommes quand même pas nés d'hier. Pas de désillusion donc. Depuis dix-neuf mois déjà, lors de nos moindres déplacements, nous côtoyons des immondices de toutes sortes, de toute provenance. Des monticules d'ordures ménagères apparaissent par-ci par-là, s'amoncellent, grossissent comme des ballons de baudruche puis disparaissent dans la nature (c'est bien le cas de le dire !) comme par enchantement... au gré des caprices des municipalités ou des nouveaux venus sur le marché du ramassage « privé ». Une nouvelle aubaine pour certains. Du jour au lendemain, les bennes à ordures ont disparu – un moindre mal, dirons-nous. Et voici qu'un de ces quatre matins, elles pointent le nez ailleurs et n'importe où. Sans crier victoire trop vite, nous fûmes tentés de croire l'impossible, à savoir que tout rentrerait dans l'ordre. Des renouvellements de contrats furent annoncés... pour une durée de six mois. On a quand même dit ouf ! Et voilà, rebelote.
Au cours de ces longs mois, on a toutefois eu droit à quelques innovations. C'est ainsi que l'on a assisté à l'apparition de ballots d'une blancheur immaculée s'étalant de façon presque ordonnancée sur des centaines de mètres de terrain vague ou, mieux encore, sur les bords d'une autoroute si tant est que l'on puisse parler d'autoroute au pays du Cèdre. Nous voici passés maîtres dans l'art de l'emballage et de l'empaquetage des ordures !
Un spectacle moins ragoûtant ? Si peu ! Lits de fleuve asséchés et autres vallées plus ou moins profondes ont fait office de décharges « provisoires ». De ce provisoire qui dure indéfiniment sous nos cieux cléments. En fin de compte, ordures ménagères et déchets de tout acabit font aujourd'hui partie intégrante de notre paysage. Bref, nous ne les voyons plus trop. Nos gouvernants et autres responsables ne le savent que trop bien. Cela leur donne le temps de s'adonner à leurs interminables marchandages en vue de LA solution qui mettra fin à notre paysage franchement ordurier !
Quid des décharges ? On a beau les enfouir, les ordures, ça se renouvelle quotidiennement. Pour pallier cette abondance, il fallait sans grande astuce opter pour de nouveaux dépotoirs, de nouvelles décharges, toujours éphémères, bien entendu. Heureusement, notre littoral s'étend du nord au sud. Le temps béni de nos belles plages sablonneuses étant révolu depuis belle lurette, voici donc venu le temps des plages poubelles. La côte est longue et peut donc accueillir nos déchets, le temps de remblayer encore la mer. Mais il se fait que notre seul et unique aéroport international se situe à très grande proximité de celle-ci, et plus précisément de feue la station balnéaire joliment surnommée Costa Brava (à ne pas confondre avec celle de la côte catalane en Espagne). Rappelons-nous... Riviera, Acapulco, Côte d'Azur... Nous avons toujours flanqué nos « resorts » de l'époque de noms empruntés à des contrées occidentales mythiques. La Costa Brava fait à nouveau parler d'elle, quoique différemment ! Et pour cause : la belle plage d'antan a cédé la place à une grande décharge... toujours temporaire. Elle fait aussi la joie d'une certaine faune, des volatiles, en l'occurrence, qui ont toujours eu une prédilection pour les littoraux et les immondices. Bienvenue aux mouettes. Nous connaissons la suite. Nos avions ne savent plus « où donner de l'aile ». Finie la rigolade ! La pollution de l'environnement, la prolifération des bactéries, on n'en a cure, à la limite. Mais il semble que nos vies ne pèsent pas encore assez dans la balance de nos responsables qui déclarent la guerre aux mouettes. Cela fait des heureux : les chasseurs. Nous sommes les champions des solutions radicales.
Même si c'est tragi-comique, on ne peut plus en rire.

Poubelles : suite et non fin. Nous fêterons dans quelques mois le deuxième anniversaire de la « crise des déchets ». Il est vrai qu'à aucun moment nous n'avons osé croire à une solution radicale et définitive. Nous ne sommes quand même pas nés d'hier. Pas de désillusion donc. Depuis dix-neuf mois déjà, lors de nos moindres déplacements, nous côtoyons des immondices de toutes...

commentaires (2)

HUMAINS DE MAUVAISE FOI ET MAUVAIS AUGURE... DIRAIENT LES OISEAUX...

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 06, le 25 janvier 2017

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Commentaires (2)

  • HUMAINS DE MAUVAISE FOI ET MAUVAIS AUGURE... DIRAIENT LES OISEAUX...

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 06, le 25 janvier 2017

  • J'ai honte d'ajouter à nos plages d'antan le "Saint-Simon" et le "Saint-Michel" afin de ne pas serrer des coeurs et aussi afin de ne pas nommer par qui elles sont squattées !

    Un Libanais

    15 h 49, le 24 janvier 2017

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