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Liban

« Ils ont détruit notre vie et ils sont toujours en liberté »

Nadim et Sobhi Fakhri, tués en novembre 2014 et dont les assassins, connus dans la Békaa, sont toujours en liberté.

Rodrigue Fakhri, 39 ans, sera admis demain dans un hôpital de Boston. Il en est à sa douzième chirurgie. Rodrigue Fakhri est le fils de Nadim et Sobhi Fakhri, tués par les membres d'un gang de la Békaa, le 14 novembre 2014 à Btedii, à Deir el-Ahmar, et dont les membres sont toujours en liberté. Certains étaient originaires de Dar el-Wasa, à un kilomètre de Btedii. Ils ont tué le couple alors qu'ils échappaient à une course-poursuite engagée par l'armée.
Rodrigue Fakhri avait reçu une balle explosive au bras. Depuis, il vit avec les séquelles de cette blessure. Demain à Boston, il subira une chirurgie de transplantation osseuse. Joint au téléphone par L'Orient-Le Jour pour commenter le dossier de l'impunité des gangs qui sévissent dans la Békaa, il témoigne :
« Cela me révolte de les voir sévir encore dans la Békaa parce qu'ils sont couverts par Nabih Berry (le président du Parlement). De Dar el-Wasa à Brital en passant par Baalbeck, ces gangs ont des liens entre eux. Ils se promènent toujours dans des voitures aux vitres fumées sans plaque d'immatriculation, volent et enlèvent qui ils veulent, sans que personne n'intervienne.
« Ils ont détruit notre vie et ils sont toujours en liberté. Ils ont lancé deux grenades contre ma mère. Ils ont vidé 27 balles dans le corps de mon père. Ce soir-là, nous étions tous à la maison, mes quatre frères, mes deux sœurs et moi. C'était le week-end, nous étions montés au village. Ils nous ont obligés à sortir de la maison. C'est là qu'ils ont tué mon père et qu'ils ont tiré vers nous.
« J'aurais aimé que l'État me soutienne dans mes diverses opérations chirurgicales, ou du moins qu'un officiel vienne s'enquérir de ce que nous sommes devenus. Nous avons vendu des terrains pour mes diverses hospitalisations. Mes sœurs ne montent plus au village. Notre maison familiale est désertée. Nous avons reçu des menaces, de vraies, parce que nous avons osé porter plainte.
« Mohammad Doura, Eshaya Jaafar, Ali Jaafar et une dizaine d'autres. Ce sont eux qui font la loi dans la Békaa. Souvenez-vous de l'émissaire patriarcal qui se rendait il y a quelques années à Deir el-Ahmar et qui avait été arrêté et menacé par une arme braquée contre lui. C'était Mohammad Doura qui portait l'arme. Il protestait ainsi parce que sa femme, qui venait d'encaisser la rançon d'un rapt, avait été arrêtée à un barrage de l'armée à Dahr el-Baïdar.
« Souvenez-vous aussi de quand le jeune homme de Bickfaya, Jean-Marc Moussa, avait été enlevé. Nous l'avions vu à Dar el-Wasa, nous avions fait appel aux plus hautes instances militaires pour qu'elles interviennent et le libèrent. Personne n'avait bougé le petit doigt. »

Pat. K.

Rodrigue Fakhri, 39 ans, sera admis demain dans un hôpital de Boston. Il en est à sa douzième chirurgie. Rodrigue Fakhri est le fils de Nadim et Sobhi Fakhri, tués par les membres d'un gang de la Békaa, le 14 novembre 2014 à Btedii, à Deir el-Ahmar, et dont les membres sont toujours en liberté. Certains étaient originaires de Dar el-Wasa, à un kilomètre de Btedii. Ils ont tué le...

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