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Turquie : commémoration 10 ans après le meurtre de Hrant Dink

Des milliers de personnes ont honoré jeudi à Istanbul la mémoire du célèbre journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink, assassiné il y a 10 ans par un jeune ultranationaliste dans des circonstances encore floues.

"Nous sommes tous Hrant, nous sommes tous Arméniens", ont scandé les milliers de personnes rassemblées devant les anciens locaux d'Agos, un quotidien publié en langues turque et arménienne que dirigeait Hrant Dink.

Parmi elles, la veuve du journaliste assassiné, Rakel Dink, qui lui a rendu un hommage émouvant. "Ce n'est pas facile, sans toi", a-t-elle déclaré. "Si tu savais ce qu'est devenu le pays", a-t-elle ajouté, avant d'énumérer la longue liste d'attentats qui ont frappé la Turquie ces derniers mois.

Le 19 janvier 2007, le journaliste, âgé de 52 ans, a été tué de deux balles en pleine rue. La photographie de son corps sans vie, recouvert d'un drap, a marqué les esprits en Turquie. Dix ans après, Türkan Arslan ressent la même peine. "A chaque fois que je passe dans cette rue, je me mets à trembler. C'est vraiment douloureux. Comment ont-ils pu tuer quelqu'un comme lui ?", a dit cette manifestante à l'AFP.

Le tireur, Ogun Samast, 17 ans au moment des faits, a avoué le meurtre et a été condamné à près de 23 ans de prison en 2011. Mais l'identité de ses commanditaires éventuels continue de faire l'objet d'une vive polémique.

La célèbre romancière turque Asli Erdogan, poursuivie pour "activités terroristes", a également participé au rassemblement. "Nous sommes ici dix ans après (le meurtre). Nous serons encore ici dans 20 ans", a-t-elle dit à l'AFP.

Né à Malatya, dans le sud-est de la Turquie, où a vécu un temps une large population arménienne désormais décimée, Hrant Dink est arrivé à Istanbul en 1996 et s'est fait connaître en fondant Agos. Ce journal n'était ni le premier ni le seul en arménien, mais se distingue en paraissant aussi en turc, permettant un débat sur des sujets jusque-là tabous.

Hrant Dink oeuvrait à la réconciliation entre Turcs et Arméniens, mais était haï par les nationalistes turcs pour avoir qualifié de génocide les massacres dont les Arméniens ont été les victimes pendant la Première Guerre mondiale sous l'Empire ottoman. La Turquie refuse catégoriquement de reconnaître tout génocide.

Des milliers de personnes ont honoré jeudi à Istanbul la mémoire du célèbre journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink, assassiné il y a 10 ans par un jeune ultranationaliste dans des circonstances encore floues."Nous sommes tous Hrant, nous sommes tous Arméniens", ont scandé les milliers de personnes rassemblées devant les anciens locaux d'Agos, un quotidien publié en langues...