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Liban - Loi électorale

Les doléances de Walid Joumblatt transmises au président

Le PSP pour une loi électorale élaborée en fonction de mêmes critères appliqués à tout le monde

Le chef de l’État a reçu hier une délégation du bloc parlementaire de Walid Joumblatt.

Le paysage électoral libanais peut se résumer par cette phrase: toutes les parties souhaitent que les législatives soient organisées sur base d'une nouvelle loi et s'évertuent chacune à rassurer l'autre sur son niveau de représentation parlementaire, mais elles restent toutes méfiantes les unes des autres, parce que, en définitive, le vœu de toutes les parties est d'arriver à l'échéance de mai avec l'assurance certaine que le scrutin leur permettra d'améliorer leur représentation, place de l'Étoile, sinon de la maintenir.
Ce vœu reste le seul dénominateur commun entre les différents courants et groupes politiques, engagés dans une surenchère autour du mode de scrutin le plus représentatif. Ce serait la proportionnelle pour le Hezbollah, Amal et le CPL, le mixte (alliant le majoritaire et la proportionnelle) pour les Forces libanaises et le courant du Futur et, depuis quelque temps, la loi de 1960 pour le PSP, qui était pourtant l'un des artisans de la formule mixte, avec les FL et le courant du Futur. Le parti de Walid Joumblatt a cependant fini par se rendre compte qu'il risque de faire les frais de la course vers une loi électorale taillée à la mesure des nouvelles alliances politiques qui ont précédé et ponctué l'élection d'un nouveau président de la République et dont l'un des premiers effets avait été son exclusion des tractations pour la formation du gouvernement.
Depuis, le chef du PSP plaide ouvertement pour le maintien de la loi actuellement en vigueur, sans cacher les motifs qui justifient sa position et qu'une délégation le représentant s'est chargée hier d'expliquer au chef de l'État, Michel Aoun, dans le cadre d'une tournée qui doit également la conduire auprès des présidents de la Chambre, Nabih Berry, et du Conseil, Saad Hariri. Composée de MM. Waël Bou Faour (druze-Hasbaya), Ghazi Aridi (druze-Beyrouth), Akram Chehayeb (druze-Aley), Alaeddine Terro (sunnite-Chouf) et Henri Helou (maronite-Aley), la délégation devra se rendre également auprès des leaders des principales formations politiques.
« Nous avons fait part au président de notre point de vue en toute franchise, voire même courage », a d'emblée indiqué Ghazi Aridi qui s'est exprimé au nom de la délégation au terme de l'entretien. Il a salué le discours que tient le chef de l'État pour expliquer son attachement à un mode de scrutin assurant la meilleure représentation des Libanais et garantissant en même temps la stabilité dans le pays. M. Aridi a souligné que ce discours se recoupe avec les orientations du PSP. Il a en outre exposé les raisons pour lesquelles ce parti exprime des réserves au sujet des formules proposées par les uns et les autres. Et de souligner à ce propos: « Nous souhaitons discuter d'une loi électorale en fonction des mêmes critères appliqués à tout le monde. Si ces critères correspondent à ce que de nombreuses forces politiques avancent en vue d'un développement de l'action nationale et de la vie politique dans le pays, nous ne pouvons que les soutenir parce qu'ils correspondent aux nôtres. Sauf que les paroles que nous entendons ne correspondent pas aux actes. Il n'est pas possible de plaider pour un projet national puis de se lancer dans des pratiques sectaires et communautaires fondées sur des intérêts déterminés, ou des alliances également sectaires et communautaires, au moment où la décrépitude, le laisser-aller, le clientélisme et la corruption gangrènent l'administration », a affirmé M. Aridi, en relevant que les parties qui dénoncent ces pratiques « en sont directement concernées ».

Partenariat et diversité
« Je pense que nombreux sont ceux qui partagent notre point de vue », a-t-il poursuivi avant de rappeler que les pratiques qu'il stigmatise avaient empreint la formation du gouvernement et suscité les réserves d'autres parties politiques. « Si le critère retenu se rapporte à la bonne représentation communautaire, nous souhaitons que soit pris en considération le point de vue des druzes qui insistent sur le partenariat et la diversité au Liban. (...) Nous voulons que les deux persistent (...) et nous ne réclamons rien de plus que ce que les autres veulent pour eux-mêmes », a encore dit M. Aridi, qui a insisté sur ce point en rappelant que les druzes sont représentés par huit députés et qu'il est de leur droit d'exprimer leur point de vue, au même titre que les autres composantes du pays. « Sur les huit, quatre ne sont pas élus par les druzes, et cela s'appliquera quel que soit le mode de scrutin », a expliqué M. Aridi qui a mis l'accent sur le fait que la communauté à laquelle il appartient « ne pratique pas de monopole mais applique le principe du partenariat avant même de discuter de la formule d'une loi électorale ». Il a donné en exemple, entre autres, la représentation politique à Aley et au Chouf où les druzes et le PSP sont majoritaires et où « un partenariat complet est réalisé » (au Chouf) avec le PNL, les Kataëb et les Forces libanaises.
Selon des sources proches de la délégation, le chef de l'État a assuré à ses visiteurs qu'il n'est pas question pour lui d'accepter qu'une communauté soit exclue ou affaiblie du fait de la loi électorale.

Les assurances de Riachi
Des assurances que le ministre FL de l'Information, Melhem Riachi, a reprises à son compte en soulignant que son parti et le CPL sont, il est vrai, d'accord pour améliorer le niveau de la représentation chrétienne, mais qu'il est « hors de question que cela se fasse au détriment des autres ». « Nous ne voulons causer une injustice envers personne », insisté M. Riachi dans une déclaration à la télévision en continuant de plaider pour une nouvelle loi électorale. « Nous avons assuré que nous n'accepterons aucune loi qui ne serait pas agréée par Walid Joumblatt, mais cela ne signifie pas que le texte actuel doit être maintenu «, a-t-il dit, avant d'ajouter: « Joumblatt est la soupape de sécurité de la composante druze dans la Montagne. Cela va sans dire, mais les FL vont continuer d'œuvrer pour une loi qui sera juste pour tous. » Il a fait état sur ce plan d'un projet commun avec le CPL, en voie d'examen avec le courant du Futur.

Le paysage électoral libanais peut se résumer par cette phrase: toutes les parties souhaitent que les législatives soient organisées sur base d'une nouvelle loi et s'évertuent chacune à rassurer l'autre sur son niveau de représentation parlementaire, mais elles restent toutes méfiantes les unes des autres, parce que, en définitive, le vœu de toutes les parties est d'arriver...

commentaires (1)

Mélhhîmé Riéééchéh : "Les Öûééétes vont continuer d'œuvrer pour une loi qui sera juste pour tous(!). Mais il a fait état sur ce plan d'un projet commun avec le CPL, en voie d'examen avec le courant du Futur." ! Et pourquoi pas.... avec ce même et DRUZE et PSP ? Yâ hassértéhhh !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

11 h 10, le 19 janvier 2017

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Commentaires (1)

  • Mélhhîmé Riéééchéh : "Les Öûééétes vont continuer d'œuvrer pour une loi qui sera juste pour tous(!). Mais il a fait état sur ce plan d'un projet commun avec le CPL, en voie d'examen avec le courant du Futur." ! Et pourquoi pas.... avec ce même et DRUZE et PSP ? Yâ hassértéhhh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 10, le 19 janvier 2017

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