Sarraf : La 1701 en 2006 n’est pas la 1701 en 2017

Le ministre de la Défense, Yaacoub Sarraf, a reçu hier à Yarzé le sous-secrétaire général de l'ONU aux Opérations de maintien de la paix, El Ghassim Wane, à la tête d'une délégation pour un entretien focalisé sur l'application de la résolution 1701, en présence du commandant en chef des forces de la Finul, le général Michael Beary. Devant la délégation, M. Sarraf a réitéré l'attachement du Liban à la résolution 1701 et à la Finul, estimant que « la 1701 en 2017 ne ressemble pas à la 1701 en 2006, pour de nombreuses raisons, notamment le fait que le Liban dispose aujourd'hui d'un nouveau régime, d'un nouveau président et d'un nouveau gouvernement ». « L'armée libanaise est entièrement mobilisée aujourd'hui, ce qui ne veut pas dire qu'elle n'a pas des besoins », a-t-il ajouté. Le ministre de la Défense a également souligné l'importance d'améliorer le contrôle des eaux régionales, le Liban ayant décidé de faire valoir ses droits en gaz et en pétrole. Il a également souligné la nécessité de résoudre, sur le plan stratégique, la question des réfugiés syriens, dont la plupart se trouvent dans la zone d'opérations de la Finul.
Le diplomate mauritanien et la délégation ont ensuite été reçus à Yarzé par le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi.
Prenant par ailleurs la parole devant une délégation de la Ligue des attachés militaires arabes et étrangers qui lui a rendu visite à Yarzé, le général Kahwagi a évoqué le contexte régional et international de la lutte contre le terrorisme, estimant que ce dernier « reste le premier danger qui menace les peuples du monde entier, leur stabilité, leur culture et leur mode de vie, surtout à travers son exploitation des loups solitaires qu'il est difficile pour les services de renseignements de débusquer à l'avance, et ce quels que soient leur degré de professionnalisme et leurs capacités sécuritaires ».
« Il faut réunir les efforts internationaux pour faire face au terrorisme dans deux directions: accroître l'action sur le terrain pour éradiquer ses organisations fondamentales et faire sentir aux terroristes que leur projet n'est pas viable, d'une part, et, d'autre part, faire face à l'idéologie terroriste annihilatrice par une pensée adverse qui serait mise en place par des autorités religieuses, culturelles, sociales et médiatiques », a indiqué le commandant en chef de l'armée.
« Ce phénomène est anormal, et ne vise pas que les valeurs et principes humains. Il vise les religions elles-mêmes qui prônent toutes le bien, l'amour, le pardon, la charité et l'interaction entre les cultures, les civilisations et les hommes », a-t-il noté, avant d'évoquer les développements sécuritaires et politiques sur la scène interne, à savoir d'une part le démantèlement par les forces de l'ordre de nombreux réseaux terroristes, et, de l'autre, l'élection d'un président de la République et la formation d'un nouveau cabinet (...), « développements qui permettront le soutien aux efforts de l'armée dans la préservation de la stabilité et la lutte contre tous les dangers ».
Le général Kahwagi a enfin passé en revue avec le chargé d'affaires de l'ambassade des Pays-Bas les relations entre les armées des deux pays et l'appui hollandais au Cimic.