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À La Une - Iran

Des centaines de milliers de personnes aux funérailles de Rafsandjani

Dans une réaction exceptionnelle, les Etats-Unis ont présenté leurs condoléances à la famille de l'ancien président de la République islamique.

Des Iraniens rassemblés autour du corbillard transportant le cercueil de l'ancien président de la République islamique d'Iran, Ali Akbar Hachémi Rafsandjani, lors de ses funérailles à Téhéran, le 10 janvier 2017. Photo AFP/ATTA KENARE

Des centaines de milliers de personnes assistaient mardi à Téhéran aux funérailles de l'ex-président iranien Akbar Hachémi Rafsandjani, dont la mort constitue un coup dur pour le camp réformateur et modéré à quatre mois de l'élection présidentielle.

Dans une atmosphère grave et entouré des plus hautes autorités, le guide suprême Ali Khamenei a prononcé "la prière du mort" pour l'ex-président, un conservateur modéré et pragmatique qui a marqué l'histoire de son pays depuis la révolution islamique de 1979.

Peu après la mort de M. Rafsandjani dimanche à 82 ans des suites d'une crise cardiaque, le guide avait loué un "compagnon de lutte" depuis 59 ans en dépit de leurs "différences" d'opinion.

La disparition de celui qui a occupé la plupart des plus hautes fonctions de la République islamique, dont celle de président de 1989 à 1997, est une perte majeure pour le président actuel Hassan Rohani, qui était son protégé et devrait briguer un second mandat de quatre ans en mai. C'est également un coup dur pour le camp réformateur et modéré qui soutient M. Rohani.
Les différences d'opinion entre conservateurs, réformateurs et modérés s'exprimaient lundi dans la foule assistant aux obsèques.

Des personnes brandissaient ainsi des photos du guide suprême et de Rafsandjani assis côté à côte en train de sourire, selon des images retransmises en direct par la télévision nationale Irib. "Au revoir vieux compagnon", avait écrit une femme sur une pancarte.
Mais des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montraient également de petits groupes de manifestants scandant des slogans en faveur de l'opposant Mir Hossein Moussavi.
Placé en résidence surveillée depuis 2011, M. Moussavi était l'un des chefs du mouvement de protestation de 2009 contre la réélection de l'ex-président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, violemment réprimé par les autorités.

 

(Lire aussi : Pour les démocrates chiites, la disparition de Rafsandjani signe « la fin de la révolution islamique »)

 

'Vive Khatami'
D'autres petits groupes scandaient également des slogans en faveur de l'ex-président réformateur Mohammad Khatami, qui a été un proche allié de M. Rafsandjani pour former l'alliance entre réformateurs et modérés ayant permis l'élection de M. Rohani en 2013.
La télévision d'Etat a aussi diffusé pendant quelques secondes des images d'un groupe de personnes criant "Salut à Hachémi (Rafsandjani), vive Khatami".
M. Khatami, dont les déclarations et photos ne peuvent pas être reproduites par les médias, n'était pas parmi les personnalités politiques et militaires de tous bords présentes à l'université de Téhéran pour les funérailles. Mais il avait appelé ses partisans à y participer massivement.
Parmi ces personnalités figuraient le président Rohani, le général Ghassem Souleimani, chef des opérations extérieures des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite iranienne, ou encore le président du Parlement Ali Larijani.

 

A côté de Khomeiny
L'ex-président Rafsandjani doit ensuite être enterré dans le mausolée de l'imam Khomeiny, situé dans le sud de Téhéran, à côté de la tombe du père-fondateur de la République islamique, dont il était très proche.
Le turban blanc de l'ex-président et une photo de lui ont été placés sur son cercueil, lui même installé sur un camion qui avançait lentement au milieu de la foule en direction du mausolée.

Mardi a été décrété jour férié en Iran et des restrictions de circulation ont été mises en place dans le centre de Téhéran. Les transports publics étaient gratuits pour permettre à la population de la capitale de se rendre aux obsèques en nombre.
L'un des fils de l'ex-président Rafsandjani, Mohsen Hachémi, a souhaité que les cérémonies se déroulent "dans le calme". "La préoccupation de mon père était toujours l'unité et nous demandons à la population de participer massivement à ces funérailles pour montrer au monde l'unité du pays", avait-il dit lundi.

Dans une réaction exceptionnelle concernant la mort de dirigeants iraniens depuis la Révolution islamique et la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, les Etats-Unis ont présenté leurs condoléances à la famille de M. Rafsandjani.
"L'ancien président Rafsandjani a été un personnage de premier plan tout au long de l'histoire de la République islamique d'Iran", a en outre déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest.
Il a ajouté qu'il ne souhaitait pas "spéculer sur les conséquences" de sa mort sur le plan politique en Iran.

L'ayatollah Khamenei devra maintenant nommer le successeur de M. Rafsandjani à la tête du Conseil de discernement, organe chargé notamment de conseiller le guide suprême.
L'orientation politique de ce nouveau dirigeant sera déterminante pour l'équilibre du pouvoir aux sein des institutions iraniennes, pour la plupart contrôlées par les conservateurs.

 

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Des centaines de milliers de personnes assistaient mardi à Téhéran aux funérailles de l'ex-président iranien Akbar Hachémi Rafsandjani, dont la mort constitue un coup dur pour le camp réformateur et modéré à quatre mois de l'élection présidentielle.
Dans une atmosphère grave et entouré des plus hautes autorités, le guide suprême Ali Khamenei a prononcé "la prière du...

commentaires (2)

Et dire que son "propre" fils était en prison .... pour ÉNORME escroquerie ! "Sacrés" môllâhs Per(s)cés !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

22 h 17, le 10 janvier 2017

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Commentaires (2)

  • Et dire que son "propre" fils était en prison .... pour ÉNORME escroquerie ! "Sacrés" môllâhs Per(s)cés !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    22 h 17, le 10 janvier 2017

  • l’Islam a perdu un atout précieux, l’Iran a perdu un grand dirigeant, la Révolution islamique a perdu un élément courageux et le système islamique a perdu un grand penseur. L’Iran a été endeuillée par le décès de son combattant émérite et héros national de la lutte contre la tyrannie et l’arrogance. Hashemi n'avais jamais peur de la guerre, mais il favorisait toujours la paix. Il était un commandant courageux et un héros de la négociation qui mis fin à la guerre.

    FRIK-A-FRAK

    14 h 30, le 10 janvier 2017

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